Actrice, à plus d’un titre

Depuis sa tendre enfance, elle voulait devenir avocate pénaliste. Puis les circonstances de la vie en ont décidé autrement. « Après mon bac, je me suis effectivement inscrite en fac de droit. Mais j’ai abandonné au bout de deux ans, réalisant que je n’étais pas faite pour cela », reconnaît Cherine Ghemri, qui travaille pour la ville de Tremblay. 

Née en 2002 à Montreuil, elle a grandi à Bobigny, dans un contexte très sportif. « Bébé nageur, bébé gym, puis la danse à partir de l’âge de sept ans, mais également du badminton, du volley, du hockey. J’ai tout fait ! Je pratique encore la danse et me suis mise à la boxe depuis les différents confinements. C’est mon père – qui est entraîneur de boxe – qui m’a initiée », confie-t-elle. 

C’est le destin qui lui a fait rencontrer sa vocation. Repérée par un directeur de casting originaire de Bobigny, elle finit par jouer dans Banlieusards, un film de Kery James. La jeune femme a ensuite tourné dans la suite de ce film, Banlieusards 2. « Au départ, j’étais assez stressée, car ce n’est pas ma discipline ! Mais le premier tournage s’est très bien passé. Pour beaucoup, d’ailleurs, c’était une première expérience. Et pendant le deuxième, je me suis rendu compte que j’aimais vraiment cela. Ça y est, je suis lancée », assure Cherine. 

J’avais commencé au centre social Mikado avec les pré-ados, où je leur proposais des activités. Une manière de leur fabriquer de bons souvenirs, surtout pour ceux qui ne partent pas en vacances.

Elle s'éclate au Sénégal 

Une autre rencontre l’amènera à travailler à Tremblay, d’abord pour l’espace Mikado, puis pour le Bureau d’information jeunesse (BIJ). Elle alterne entre des fonctions d’animation et de direction. « J’avais commencé à Mikado avec les pré-ados, où je leur proposais des activités. Une manière de leur fabriquer de bons souvenirs, surtout pour ceux qui ne partent pas en vacances. Et quand tout ce petit groupe est passé au BIJ, ils ont demandé que je les suive. Je les connais bien maintenant et je me sens proche d’eux », fait valoir la jeune femme, qui dit avoir « envie de les aider à se trouver et à se construire ». 

Elle prend en tout cas son rôle très à cœur et son emploi du temps est bien chargé, puisqu’elle dispense des cours de théâtre – elle en a elle-même suivi pendant plusieurs années – dans des lycées du département, auprès de jeunes en réinsertion ou en décrochage scolaire. « Certains d’entre eux n’osent pas au début ! Mais une fois qu’ils se lancent, ils ne sont déjà plus les mêmes », explique celle qui, à l’occasion, donne des cours de renforcement oral, au centre social Louise-Michel, à des personnes étrangères qui apprennent le français. 

Récemment, Cherine a pris part, en tant qu’encadrante, à un séjour au Sénégal d’une dizaine de jours, avec un groupe de jeunes, âgés de 16 et 17 ans. L’objectif était de rebâtir une maternité et d’acheminer 250 kilos de dons (vêtements, jouets, etc.) 

Muhammad Ali et Nelson Mandela

« Pour tous, ce fut une expérience marquante ! Moi, je n’oublierai jamais ce voyage. Je sais qu’il leur a fait du bien ! Ils étaient très tristes de rentrer. En dépit de la chaleur, ils ont fourni beaucoup d’efforts et ont repoussé leurs limites. Le chantier a d’ailleurs été terminé plus tôt que prévu », raconte-t-elle. 

Se voit-elle un avenir dans le cinéma ? Elle est évidemment bien consciente que prétendre en faire son métier revêt un caractère incertain, admettant même avoir déjà refusé quelques rôles, notamment l’un où elle devait jouer une fille qui part faire le djihad. « Je n’ai pas envie d’être enfermée dans des rôles de banlieue ou religieux, ou de jouer des scènes de nudité », souligne l’actrice, actuellement en tournage, sans toutefois, secret oblige, dire le nom du film. 

Cherine révèle avoir deux devises, qu’elle aime bien se répéter. L’une est empruntée au célèbre boxeur, Muhammad Ali : « Ne comptez pas les jours. Faites que chaque jour compte », et l’autre à Nelson Mandela : « Le courage, ce n’est pas l’absence de peur, mais la capacité de la vaincre ».