L'Handicathlon cultive le vivre-ensemble
Du 14 au 18 avril 2025, l’Handicathlon a fêté ses 10 ans sous le signe de l’inclusion par le sport, la santé et les loisirs.
Sommaire
Porté par le dispositif Inclusion du service Enfance et son équipe d’Animateurs spécialisés handicap (ASH), l’événement a réuni 2 500 participants, dont une soixantaine d’enfants à besoins particuliers, au centre de loisirs Georges-Politzer. Sans oublier les trois foyers médicalisés de Tremblay. Associations, services municipaux et Éducation nationale se sont joints à l’organisation de cet événement, qui a mis la thématique du vivre-ensemble à l’honneur.
Reportage réalisé par Frédéric Lombard • Photos : Jean-Luc Vallet • Avril 2025

Vis ma vie de policier municipal et de pompier
Encadrés par les agents de la police municipale, les enfants casqués ont traqué les voleurs sur un parcours inspiré du Prox’Aventure. Halte ensuite au stand de prévention routière pour quelques conseils sur les bons comportements à adopter. Et en prime, la sirène du véhicule de police ! Quant aux sapeurs-pompiers du centre de secours de Tremblay, l’accueil est digne de rock stars : démonstration de matériel, visite du camion, selfies derrière le volant. Amine n’en revient pas : « Ça me donne envie de devenir pompier », confie-t-il. « C’est agréable de rencontrer le public dans d’autres circonstances que des accidents ou des incendies », ajoute le sergent Quentin.

Fauteuils sur cours
Des clubs tremblaysiens ont pris part à l’Handicathlon. D’abord le TAC Basket, sous les paniers, avec un concours de tirs en fauteuil. « Les enfants valides réalisent que ce geste, effectué assis, n’a rien d’évident. À ce moment qui est en situation de handicap ? », questionne Luidgy, basketteur au TAC et animateur spécialisé handicap. Puis deux miniterrains ont aussi été installés à l’arrière de l’école pour l’atelier para-tennis du TC Tremblaysien, animé par Théo, entraîneur spécialisé. « Je ne pensais pas que ce serait si difficile de tenir la raquette et de me déplacer en même temps », confie Aliya, tout essoufflée.

Hygiène, accidents domestiques, alimentation...
Incursion au premier étage, avec le Pôle municipal de santé qui anime, entre autres, des ateliers sur l’hygiène des mains, la prévention des accidents domestiques et l’alimentation. « Qu’ils soient ou non en situation de handicap, ces thématiques concernent tous les enfants », a rappelé Aïcha Derdar, infirmière au Pôle santé.

Dessine mon handicap
À l’atelier Dessine mon handicap, les enfants tirent au sort un handicap, puis doivent dessiner une maison : crayon dans la bouche, masque sur les yeux, lecture labiale ou mime… pas évident. « Je ne savais pas que c’était aussi difficile de dessiner sans les bras. J’ai dû vraiment me concentrer », témoigne Jihane.

Tous fans de cookies et d'ateliers
Pour repérer l’atelier cookies, suivez l’odeur ! Les enfants y découvrent la recette, mélangent les ingrédients, apprennent à « bouler » les cookies. « La pâtisserie à hauteur d’enfant, c’est avant tout de l’entraide et de la bonne humeur », assure Gaëlle, fondatrice de Entrem’aide. Leur mission : 400 cookies à préparer pour la soirée de clôture ! Durant une semaine, les locaux de l’école ont accueilli une foule d’activités : équithérapie, fabrication de balles anti-stress, « Kim goût » ses cinq sens, ateliers sur la gestion des émotions… Dans le hall, un mur d’expression. Avec la pédagogie Montessori de l’association Gribouille, les enfants se sont glissés dans la peau de personnes dyslexiques

Nom d'un chien
Okaz et Roots sont deux amours de chiens guides d’enfants malvoyants de la fondation Gaillanne. « Quand vous croisez un maître et son chien, il ne faut pas le toucher, car il doit rester concentré », explique Bernard de la fondation. Mais ici, les toutous sont en mode repos et ont reçu une tonne de caresses.

Du sport pour tous
« Un peu plus à gauche, vas-y, tire ! » : Kiyan guide son copain aux yeux bandés dans l’activité torball (un handisport de ballon). « Parler du handicap aux jeunes, c’est la garantie qu’ils en parleront chez eux et feront bouger les lignes », affirment Marwen Gharrech, footballeur unijambiste, président de l’association Handisport pour tous, et Bacou Dambakate, coureur non-voyant franco-guinéen. Les participants ont également pu s’initier au golf. « Avant, je le voyais seulement à la télé. Après l’avoir essayé, j’adore ». Nikcy rayonne après ses premiers pas sur l’équipement mobile du TAC Golf. « J’ai vu des enfants qui faisaient déjà les bons gestes », se réjouit Serge Vettraino, président du club habitué aux animations hors les murs.

Un vol de colombes
« 5, 4, 3, 2, 1… » : moment d’émotion pour lancer la soirée de clôture de l’Handicathlon, avec le lâcher de centaines de colombes par l’Entente colombophile des 4VM. Un hommage vibrant à Sylvie Boulissière, disparue en 2024, qui fut très engagée dans la cause du handicap.

Une semaine clôturée en beauté
Chansons, spectacle, discours et buffet : l’Handicathlon s’est terminé en beauté. « Que de chemin parcouru depuis 2015 par ce rendez-vous qui change le regard sur le handicap », a salué Nicole Duboé, adjointe à l’Enfance et aux Centres de loisirs. Ben-Amar Nabi, coordinateur inclusion au service Enfance, a remercié chaleureusement sa collègue Dalila Khiter, les ASH, AESH, animateurs et partenaires : « Rien n’aurait été possible sans eux. » Rendez-vous en 2026 alors.