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L'église Saint-Médard est un édifice original offrant un exemple de juxtaposition d'expressions architecturales d'époques différentes, ici la confrontation des styles Renaissance et classique. L'église a été classée Monument historique par arrêté le 12 avril 1939 (une requête qui avait été formulée par le conseil municipal dès 1923).

La partie orientale d'origine a été érigée au XVIe siècle et comporte l'abside, éclairée par une magnifique baie à ogive et meneaux flamboyants ainsi que les quatre dernières travées. À l'intérieur, la nef et les bas-côtés sont voûtés d'ogives avec des clefs pendantes (*) typiques de l'architecture de la Renaissance.

Menacée d'effondrement dans sa partie occidentale au milieu du XVIIIe siècle, les travaux de reconstruction de la façade ouest, des trois premières travées et du clocher furent confiés en 1781 à Jacques Cellerier (**), architecte parisien de renom. L'expression sobre, voire austère, aux lignes épurées est caractéristique de l'architecture classique de la fin du XVIIIe siècle, puisant ses sources dans l'antiquité grecque et romaine comme l'attestent la présence du fronton et de la frise sur la façade.

En 1822 une sculpture du Christ en majesté, ajoutée sur le fronton de la façade, réaffirme la vocation d'édifice cultuel de l'église, transformée en Temple de la Raison pendant la Révolution. En 1875, le clocher est surmonté d'un campanile afin d'être visible de plus loin dans la plaine.

* Clef de voûte pendante : élément décoratif suspendu au sommet d'une voûte.
** Cellerier (1742-1814) : auteur, à Paris surtout, de nombreux hôtels particuliers et théâtres ainsi que d'une partie de l'école vétérinaire d'Alfort (1786).

Le programme de restauration

L'église Saint-Médard a subi de 1987 à 1998 plusieurs tranches successives de travaux de consolidation et de restauration. En 1991, l'église ferme ses portes pour ne les rouvrir qu'en 2007. L'édifice accueille aujourd'hui des manifestations culturelles.

En 1987, la voûte du XVIe siècle a été consolidée pour un coût total de 400 000 FF (61 000 euros), dont 63% à la charge de la ville, le solde à celle de l'État. À la suite des tempêtes de 1989 et 1990 qui ont endommagé la toiture de la nef et des collatéraux, un programme de travaux découlant de l'étude préalable de Jacques Lavedan, alors architecte en chef des Monuments historiques, prévoyait la restauration de l'édifice en trois tranches.

  • 1993-1996 : première tranche

Les travaux consistaient à consolider la nef et à renforcer les piliers nord (travées 5 à 9) de l'édifice. Le coût s'est élevé à environ 1 850 000 F soit 282 000 euros, dont 38% à la charge de la ville et le solde pris en charge par l'Etat, la Région et le Département. 

  • 1997-1998 : deuxième tranche

C'est au tour de la toiture de la nef et des bas-côtés ainsi que des parements de la voûte du vaisseau central datant du XVIe siècle d'être solidifiés. Le coût de cette seconde opération s'est élevé à 1 787 434 FF (272 492 euros), dont 39% à la charge de la Ville, 35% à la charge de l'État et 27,3% à la charge de la Région. Ce programme de Lavedan est resté inachevé en raison du départ des architectes. 

  • 2004 - 2007 : la fin de la restauration

Le dernier programme de travaux découle de l'étude préalable réalisée en 1999 par Daniel Lefèvre, architecte en chef des Monuments historiques. Ce programme porte sur la consolidation des fondations, les maçonneries extérieures et intérieures des parties du XVIe et XVIIIe siècle, la réfection de la charpente, des couvertures et du clocher. Le programme prévoit également la restauration des vitraux, des menuiseries intérieures, des sols y compris les principes de distribution des fluides (électricité et chauffage).

Ce programme a permis d'attribuer à Jean-Marie Bonnassieux (1810-1892), grand statuaire religieux, deux reliefs - L'Adoration des bergers et La Fuite en Égypte - (Lire l'article de la tribune de l'art). Ces derniers ont été exécutés en 1882, à la demande de Jean Paillard-Turenne, conseiller municipal.

Le coût global de l'opération s'élève à 2 702 000 euros dont la moitié est à la charge de la ville. Les principaux financeurs sont l'État, le Département et la Région.