Le goût des autres

C’est un jeune homme de 21 ans, cheveux courts et noirs comme ses yeux ; il porte un sweet-shirt sombre. Un jeune homme comme les autres ? Pas tout à fait. Lorsqu’on regarde de plus près son fameux vêtement, il porte un insigne avec l’inscription LDS, comme Ligue des Souvenirs, l’association qu’il a créée. Elle a pour but d’organiser des événements solidaires afin d’aider les personnes en difficulté (distribution de fournitures scolaires dans un collège, shopping solidaire à l’espace Jean-Ferrat…). Car, depuis des années, Noan Milanović conduit sa jeune vie autour de deux maîtres mots : aide et bénévolat. 

D’origine serbe par son père, né en mars 2003 à Montfermeil, il vit à Tremblay-en-France dans le quartier du centre-ville. Scolarisé en maternelle à l’école Honoré-de-Balzac, puis en élémentaire à l’école Pierre-Brossolette, il est titulaire d’un baccalauréat général spécialité sciences de l’ingénieur, math option latin et math expertes. Il est actuellement en troisième année de double licence info et gestion à Sorbonne Université à Jussieu, « et je souhaiterais intégrer un master réseaux ou cybersécurité l’année prochaine », dit-il. Un beau parcours. Pourquoi a-t-il choisi l’informatique ? « Je me suis tourné vers l’informatique car c’est un domaine compétitif, avec des défis et des enjeux », commente-t-il. « Je suis très intéressé par ce domaine de l’avenir;  j’aime résoudre des problèmes et apporter les meilleures solutions pour les utilisateurs. Je suis très attiré par ces secteurs novateurs et stimulants qui doivent se mettre constamment à jour en fonction des dernières technologies. » On sent dans ses propos le souci de l’autre, un sens de l’altérité développé. C’est un euphémisme. 

Je crois que chaque personne doit tendre la main à son prochain tant qu’il en a la capacité.

 La solidarité, une histoire de famille 

Et ce n’est pas d’aujourd’hui. Tout jeune, avec des amis, il met en place des maraudes : « Nous allions faire des sandwiches chez nous pour les redistribuer le soir. Avec nos petits moyens, nous essayions de contribuer à lutter contre la pauvreté. » Il confie que cette volonté d’aider l’autre lui vient de ses parents : sa mère travaille dans le secteur social ; elle accompagne les familles victimes de tout type de problèmes « afin de leur permettre de reprendre un nouveau départ dans la vie. Elle est très altruiste et passe ses journées à aider les personnes dans le besoin du mieux qu’elle le peut ; elle a un grand cœur et nous a toujours appris à prendre soin des autres et à rester soudés. » 

Il confie que son père passe son temps à aider les gens comme il le peut dans son quotidien « car il nous estime très chanceux d’avoir une famille en bonne santé dans un pays qui n’est pas en guerre », poursuit-il. « Mes parents m’ont donc transmis les valeurs de l’entraide et du partage. Je suis le fruit de leur éducation et très fier d’eux ; tout ce que j’accomplis aujourd’hui, c’est grâce à leur soutien et à l’amour qu’ils nous ont toujours porté. Quant au bénévolat, c’est un engagement humain, je crois que chaque personne doit tendre la main à son prochain tant qu’il en a la capacité. » 

Amis d'enfance

Avec trois amis d’enfance rencontrés à l’école maternelle, il a fondé, en février 2024, une association, La Ligue des souvenirs ; il en est le président ; Yassine Meddah, le trésorier ; Toufi Bendjebbour, le secrétaire. Leur but est de réunir leurs deux passions : le solidaire et l’événementiel. « Nous avons à cœur de motiver la jeunesse tremblaysienne et d’autres villes à participer à des actions solidaires dans un esprit amical et de rigolade tout en participant à des tournois divertissants », souligne-t-il. 

« La thématique des souvenirs est très importante pour nous ; d’où le nom La ligue des souvenirs. Nous voulons montrer l’exemple en prouvant que la jeunesse est capable de grandes choses. Nous sommes présents sur les réseaux sociaux pour tous ceux qui souhaitent donner ou participer à nos différentes actions. » Dernier point et pas des moindres : Noan avoue que son rêve serait de devenir maire de Tremblay. C’est tout le mal qu’on lui souhaite.