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Le freestyle, vous connaissez ? Le regard vif et anthracite, les cheveux tout aussi sombres et bouclés, Abdourahmane Sebiane, 25 ans, assistant en communication au Théâtre de la ville, à Paris, né à Villepinte et résidant à Tremblay-en-France, lui, connaît parfaitement la chose. « Le freestyle, dans le rap, c’est un exercice ; ça consiste à rapper sur des instrumentales, souvent imposées ; la structure est plus libre qu’un morceau de rap classique », explique-t-il. « Il n’y a pas forcément de refrain ; les instrumentales choisies sont plus simples dans leurs structures pour laisser plus de places aux rappeurs. C’est souvent un exercice qui permet de prouver le niveau d’un rappeur ». Il s’agit d’un format très brut et spontané pour les artistes. Le format freestyle est au cœur de la culture hip-hop et de l’histoire de ce mouvement. « Tout le monde n’a pas la chance de pouvoir aller en studio, assure-t-il. Le freestyle ça peut être dans la rue, dans un parking, dans sa chambre... » 


À Tremblay, il y a beaucoup d’artistes ; le problème c’est qu’ils se rencontrent assez peu. Je voulais aussi créer un événement où les artistes tremblaysiens et du coin puissent se rencontrer. 


Grâce à YouTube 

Il a découvert ce style grâce à YouTube. Les premiers freestyles qu’il entend sont ceux du collectif Time Bomb (Lunatic, X-Men, Oxmo Puccino, etc.). Puis il se délecte des freestyles sur Skyrock, et aussi de ceux dans Couvre Feu sur OKLM Radio, sans oublier l’anthologie de chez Grünt, la série d’émissions de hip-hop diffusée sur YouTube. Tout cela le conduit à mettre en place son propre projet, Propagande Freestyle, qu’il développe à l’espace Angela Davis. « J’avais ce projet en tête depuis un moment », confie-t-il. « Mon idée, au départ, c’était avant tout de faire la “propagande” d’artistes émergents que j’apprécie. Je suis très attaché à l’expérience live ; je fais beaucoup de concerts et j’ai voulu concilier la mise en avant d’artistes avec la création d’événements »

Il a choisi le format du freestyle parce que c’est un format qu’il apprécie beaucoup, qu’il trouve très spontané et aussi parce que ces performances sont rarement ouvertes au public. Soit ils sont destinés à la radio, soit à de la rediffusion audio et vidéo et il trouvait ça dommage. « J’ai commencé à vraiment concrétiser le projet l’été dernier. J’ai vu passer un concours hip-hop du département, le “GO in Seine-Saint-Denis” c’était la première édition. Il n’y avait pas d’argent à la clef mais de l’accompagnement avec des professionnels du hip-hop du département et je savais que pour mon projet j’avais besoin de développer mon réseau »

C’est pour répondre à ce concours qu’il a vraiment commencé à coucher sur papier le projet. Il a donc été l’un des lauréats et depuis il est accompagné par Thierry Grone, responsable de la salle de concert la Ligne 13, à Saint-Denis, et Magali Fricaudet, directrice du Canal 93, à Bobigny. Deux à trois mois après ce concours, il organisait la première édition de son évènement, le 31 janvier 2025 exactement. 

C’est un choix de faire ça à Tremblay

Et ça marche du feu de Dieu ! Il a choisi d’installer son projet à l’espace Angela Davis car il fréquente le lieu régulièrement ; il y prend des cours de guitare et a même travaillé un été dans la structure. « J’ai pensé à ce lieu assez rapidement parce que je connais bien l’équipe et parce que je sais qu’ils sont demandeurs de projets portés par les jeunes de la ville », commente-t-il. « De plus, c’est au cœur du centre-ville ; c’est accessible. L’espace nous accueille gratuitement et je lui en suis très reconnaissant. Et il faut savoir que c’est un choix de faire ça à Tremblay ; ça me tient à cœur de faire ça dans la ville où j’ai grandi. À Tremblay il y a beaucoup d’artistes ; le problème c’est qu’ils se rencontrent assez peu. Je voulais aussi créer un événement où les artistes tremblaysiens et du coin puissent se rencontrer, sans faire une heure de transport pour aller dans des événements à Paris ».

 Il pourrait le faire ailleurs, plus proche de Paris ou à Paris même mais il constate que tout se passe déjà là-bas. Pour lui, c’est aussi une façon de dire : « Nous aussi on a envie d’avoir des événements à côté de chez nous qui nous parlent. S’ils n’existent pas on va les créer. » C’est ce qu’il a fait. Et le succès est au rendez-vous.

Abdourahmane Sebiane en quelques dates

  • 2000 : Naissance à Villepinte
  • 2013 : Il écoute les premiers freestyles du collectif Time Bomb (Lunatic, X-Men, Oxmo Puccino, etc.)
  • 2025 : Première édition de Propagande Freestyle à l'Espace Angela Davis