Quelles ont été votre enfance et votre adolescence ?
J'ai grandi à Tremblay-en-France, avenue du parc. J'ai fréquenté le collège Ronsard, puis le lycée Léonard-de-Vinci. J'ai toujours écouté beaucoup de musique, beaucoup de rap ; mon premier rapport à la musique a été en tant qu'auditeur. Vers 18 ans, j'ai commencé à en faire en apprenant la guitare. Quand j'étais plus jeune, j'ai eu plusieurs centres d'intérêts (dessin, cinéma notamment).
Qu’est-ce que le Freestyle ?
Le freestyle, dans le rap c'est un exercice qui consiste à rapper sur des instrumentales, souvent imposées ; la structure est plus libre qu'un morceau de rap classique. Il n'y a pas forcément de refrain ; les instrumentales choisies sont plus simples dans leurs structures pour laisser plus de place aux rappeurs. C'est un exercice qui permet de prouver le niveau d'un rappeur ou d'une rappeuse. C'est un format très brut et spontané pour les artistes. Le format freestyle est au cœur de la culture hip-hop et de l'histoire de ce mouvement. En rap, à partir du moment où on te donne une instrumentale et tu rappes dessus, c'est du freestyle. Tout le monde n'a pas la chance de pouvoir aller au studio. Le freestyle, ça peut être dans la rue, dans un parking, dans une scène ouverte, dans sa chambre...
Comment l’avez-vous découvert ?
Je suis un peu issu de la génération YouTube et du piratage, En tout cas, quand j'étais plus jeune, avant que les plateformes de streaming n’arrivent, c'est comme ça qu'on écoutait de la musique. Quand je découvrais de la musique c'était surtout par le biais de YouTube et son algorithme Les premiers freestyles que j'ai écoutés et qui m'ont marqué sont ceux du collectif Time Bomb (Lunatic, X-Men, Oxmo…), toute cette école de la fin des années 90 début 2000. Après, évidemment, j’ai beaucoup écouté de freestyles sur Skyrock, et aussi les freestyles chez Couvres Feu sur OKLM Radio autour de 2015. Depuis maintenant 10 ans, beaucoup de freestyles d'anthologie sont du côté de la radio en ligne Grünt.
Pourquoi, quand et comment avez-vous créé le projet “Propagande Freestyle” ?
J'avais ce projet en tête depuis un moment, mon idée au départ c'était avant tout de faire la "propagande" d'artistes émergents que j'apprécie. Je suis très attaché à l'expérience live ; je fais beaucoup de concerts et j'ai voulu concilier la mise en avant d'artistes avec la création d'événements. J'ai choisi le format du freestyle parce que je le trouve très spontané et aussi parce que ses performances sont rarement ouvertes au public. Elles sont destinées soit à la radio, soit à de la rediffusion audio et vidéo ; je trouvais ça dommage. Après j'ai commencé à vraiment concrétiser le projet l'été dernier. J'ai vu passer une présentation du concours hip-hop du Département : le "GO in Seine-Saint-Denis". Il n'y avait pas d'argent à la clef mais de l'accompagnement avec des professionnels du département. Je savais que pour mon projet, j'avais besoin de développer mon réseau. Pour répondre à ce concours, j'ai vraiment couché sur papier le projet. J'ai été l'un des lauréats. Depuis, je suis accompagné par Thierry Grone qui est responsable de la salle de concert La Ligne 13 à Saint-Denis et Magalie Fricaudet, directrice de Canal 93 celle de Bobigny. Deux à trois mois après ce concours, on organisait la première édition de Propagande Freestyle, le 31 janvier 2025. Depuis, on organise une session par mois.
Prochain rendez-vous le 12 décembre à 20h à l'espace Angela Davis
