Danse
« Vivace » au dedans comme au dehors
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© Amélie Laurin - Ville de Tremblay-en-France
La scène, c’est l’espace. Plus exactement un marquage au sol façon tennis sur gazon, sauf que le rectangle se fait ici de plus modestes dimensions... tout comme l’appareillage technique de cette surface à danser : deux baffles, une table de mixage au milieu d’une clairière. C’est beau car le vert du Parc de la Poudrerie ressort vivement avec la pluie qui a commencé à tomber, drue. Le public se couvre comme il peut, l’organisation est scotchée aux smartphones, pythies météorologiques 2.0. « Dis donc, ils se sont encore trompés sur les prévisions ! On fait quoi si ça glisse pour les danseurs ? », capte-t-on en coulisses. Voilà qui ressemble à un film de Claude Sautet...
Quoi, cette seconde pièce de La belle Saison à la Poudrerie 2019, programmation en extérieur du théâtre Louis-Aragon (TLA), friserait l’annulation ? Non. On aura bâché, puis débâché, comme à Wimbledon... on se sera abrité, on aura papoté avant que tout le monde ne s’appliquât à l’essuyage des gradins. Motivés les gens, ici en famille avec les bambins de sortie, là en solo et peut-être aussi en amateur éclairé : « Je connais un peu le travail d’Alban Richard, il y a toujours du contenu. Mais je n’ai pas voulu lire un résumé afin d’être complètement surpris », confie un spectateur.
Prestation virtuose
Un peu Alban Richard ? Beaucoup et passionnément sur Tremblay en tout cas, puisque le chorégraphe – directeur du Centre Chorégraphique National de Caen en Normandie – fait figure de vieille connaissance sur la ville, voire de compagnon de route : « Il était déjà en résidence en 2011. C’est lui qui nous a incités à travailler avec les établissements hospitaliers et la maison Alzheimer du Vieuxpays avec ce travail de réflexion sur le corps des danseurs, sur les massages. On a accueilli pratiquement toutes ses pièces, telle que Fix me, la dernière en date », indique-t-on au théâtre Louis Aragon.
Alors, Vivace ? La pièce de 35 minutes a pris tout son sens dans l’écrin de la Poudrerie considérant qu’elle a été conçue initialement pour vivre dans la campagne normande... Vivace, comme une plante résiliente qui développe des stratégies de survie, comme une idée fixe, comme un tempo musical rapide. Les deux danseurs au service d’Alban Richard ont déployé là une prestation virtuose sur une playlist un peu folle, depuis de la techno endiablée à des airs classiques que l’on s’abstint de reconnaître au moyen d’une application téléphonique bien connue... Oui, comme les grands, les petits, les amateurs éclairés, les néophytes, l’on aura pris un vif plaisir à goûter à la performance visuelle, sonore et physique à l’œuvre dans Vivace...
Ouverture de saison en extérieur
On est bien dehors ? Oui, de sorte qu’on y reviendra volontiers, à la Poudrerie – le 21 septembre prochain – pour l’ouverture de la nouvelle saison du TLA avec le Festival 3D.
« On est complètement dans notre ADN avec 3D : Danse, Dehors, Dedans. On a souhaité marquer le coup en 2019 avec le souvenir de la première édition de ce festival dans le temps des 30 ans du théâtre », explique-t-on à Aragon. Si la programmation réserve, pour l’heure encore, son lot de surprises, l’on indiquera cependant que rendez-vous est donné le 21 septembre à 15 heures à l’espace Jean Ferrat pour découvrir Eldorado(s), la nouvelle création de Philippe Ménard... avant d’entamer un périple sur le canal (en bus, bateau, à vélo...) et de découvrir des performances en différents points du Parc de la Poudrerie... Et retour en fin de journée au théâtre pour The Falling Stardust de la Compagnie Amala Dianor. Danse, Dehors, Dedans !
Auteur : Eric Guignet
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