Tout l’hiver, la compagnie des Archers du Vert-Galant a décoché ses flèches à 18 mètres, bien au chaud dans le gymnase Jacquart. Mais ses membres apprécient le retour au grand air, sur le magnifique pas de tir municipal, avenue Diderot. « L’essence de notre discipline, c’est d’évoluer en extérieur, et à plus forte raison lorsqu’on dispose de telles installations », rappelle Nathalie Pichonnet, la responsable de la compagnie. Le vent, la lumière naturelle, les senteurs printanières, le vert de la pelouse pas encore tondue et tapissée de pâquerettes élargissent l’horizon de la cinquantaine de licenciés.
Calme et concentration
Autre atout en extérieur : les distances. Tir FITA – ou tir olympique – à 50 ou 70 mètres, cibles en 3D, tir en campagne, Beursault… c’est comme vous voulez. « Arc classique ou arc à poulies, en loisir ou en compétition, tir traditionnel, olympique ou parcours, nous accueillons toutes celles et ceux qui sont à la recherche de nouvelles sensations, et nous prêtons même le matériel », ajoute-t-elle. « Après six ans de handball, je voulais essayer autre chose, et j’ai été séduit par le calme de ce sport et le niveau de concentration », explique Théo, 15 ans.
Pour Jean-Paul, retraité de 77 ans, c’est un retour aux sources : « J’adore l’ambiance et l’état d’esprit de la compagnie, et cette culture des traditions ». Cinq minutes auparavant, il avait lancé aux autres archers un sonore : « Mesdames et Messieurs, je vous salue », en pénétrant sur le pas de tir. Effectivement, on ne transige pas avec les traditions dans l’archerie. Et gare aux terminologies : on ne parle pas de « club », mais de « compagnie », pas de « président », mais de « capitaine », et le lieu de vie s’appelle un logis, non un « club-house ». Une flèche dans le présent, une autre dans le passé.