Rénovation urbaine, Logement
Un second souffle pour le Grand ensemble
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© Guillaume Clément - Ville de Tremblay-en-France
Le 19 novembre dernier, à l’occasion de la signature d’une lettre d’engagement financier pour la poursuite du renouvellement urbain de Tremblay, le maire François Asensi accueillait à l’hôtel de ville une délégation de personnalités institutionnelles : Michel Cadot, préfet de région, Pierre- André Durand, préfet de la Seine- Saint-Denis, Geoffroy Didier, vice-président du Conseil régional, Bruno Beschizza, président de Paris Terres d’Envol, Camille Picard, directrice territoriale à la Caisse des dépôts, Leila Djarmouni, directrice régionale d’Action logement, en présence de Fadela Benrabia, préfète à l'Égalité des chances. Tout ce monde était réuni pour la signature de l’une des premières conventions du Nouveau programme national de rénovation urbaine (NPNRU).
C’est peu dire que la ville attendait un tel accord depuis des années, après s’être investie depuis 2001 dans la requalification du centre-ville quasiment sans aide extérieure. Enfin, le NPNRU reconnaît les difficultés du Grand ensemble, qui devient « quartier d’intérêt régional » obtenant une subvention de trois millions d’euros (en plus de l’aide régionale de plus de un million d’euros pour les écoles Langevin-Rosenberg).
La ville poursuit son engagement
En plus de 15 ans, les efforts de la ville ont permis la réhabilitation de 1 355 logements et la résidentialisation de 1 848 habitations. Ce projet ambitieux, courant jusqu’en 2024, entame une nouvelle phase pour les quartiers Paix et Chastillon, au Nord du centre-ville. La ville poursuivra son engagement, notamment au côté du bailleur Vilogia, pour la démolition de deux tours aux 22 et 24 avenue de la Paix, assumant un important travail en amont auprès des familles afin d’accompagner au mieux leur relogement.
François Asensi se félicite de l’avancement de « ce projet évalué à 124 millions d’euros, dont 24,4 millions pour Tremblay, sur son budget, sur 6 ans. Il permettra des réalisations prioritaires : la démolition des deux dernières tours, la reconstruction d’immeubles plus diversifiés, ouverts sur l’espace public, le soutien à l’offre commerciale et le renforcement de la tranquillité publique ». Ce programme intègre en outre la rénovation du parc urbain, qui débute courant décembre.
À terme, l’objectif visé est une amélioration de la qualité de vie des habitants du centre-ville, mais aussi une plus grande mixité sociale avec des résidences de petites tailles pour un total de 635 nouveaux logements d’ici 2024, dont 480 au sein du quartier prioritaire. La dimension écologique n’est pas oubliée (liaisons douces, raccordement à la géothermie obligatoire...).
« La concertation est l'ADN de nos projets »

Trois questions à Madani Ardjoune, premier adjoint au maire délégué à la rénovation urbaine
Que représente l’aide de l’Agence nationale de la rénovation urbaine (ANRU) ?
Enfin, nous obtenons une reconnaissance par l’État et la région des problèmes sociaux du Grand ensemble et du travail d’ampleur à mener pour améliorer les conditions de vie des habitants. Ce qui n’était pas le cas de la première phase de l’ANRU, qui n’avait pas jugé prioritaire la situation du centre-ville.
Tardivement, en 2011, la ville avait obtenu une aide dans le cadre d’une opération isolée. En dehors de cela, elle a pris les choses en main et a fortement investi pour moderniser et réhabiliter ses équipements et ses espaces publics (la médiathèque, le jardin des cultures, le dojo Ngninteng, le gymnase Jacquart, le centre social Louise Michel-Mikado, l’Espace Angela Davis, le cours de la République…), et pour résidentialiser. Mais Tremblay a moins les moyens de continuer ainsi, suite à la baisse des dotations et aux transferts de compétences aux territoires.
Quelles sont les ambitions pour le Grand ensemble ?
Ce projet, plus particulièrement pour le secteur Paix-Chastillon, s’ancre dans une stratégie globale. L’objectif est d’améliorer la qualité de vie des habitants, mais aussi d’attirer plus de mixité sociale en diversifiant l’habitat, de renforcer la tranquillité publique, de préserver les espaces verts et de continuer d’accompagner les copropriétés. La demande de logements ne cesse de croître, il faut apporter une réponse plus adaptée par rapport aux précédentes constructions et renforcer la concertation.
Justement, comment seront associés les Tremblaysiens ?
Lors des précédentes démolitions et réhabilitations, un large travail de concertation et de mémoire avait été engagé avec les habitants. Deux expositions avaient permis de présenter et d’expliquer les axes forts du projet et d’en débattre. Chaque opération du Grand ensemble fait l’objet de nombreux échanges entre la ville, les bailleurs, les copropriétaires ou les locataires. La concertation est l’ADN de nos projets.
Auteur : Aurélie Bourillon