Portrait
Un apiculteur qui bourdonne d’activités
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© Guillaume Clément / Ville de Tremblay-en-France
Il confie avoir toujours aimé la nature mais aussi le miel, qu'il consomme de manière quotidienne (" le matin, dans mon yaourt ", précise-t-il). C'est peut-être pour cela qu'en 2010, ses deux enfants ont décidé de lui offrir un stage sur le thème de l'apiculture. " Les cours s'étalaient sur un an, il n'y en avait pas tous les jours, mais cela m'a permis d'apprendre toutes les activités des abeilles au cours des quatre saisons. J'ai ensuite complété ma formation grâce à un ami apiculteur, chez qui, plus tard, j'ai installé deux ruches ", raconte Jean-Louis Wannepain, l'apiculteur référent de l'Unaf (Union nationale de l'apiculture française) pour la commune de Tremblay.
L'Unaf est une structure syndicale professionnelle qui représente les apiculteurs en France. Elle se donne aussi pour mission de protéger les abeilles et de sensibiliser le grand public à leur rôle prépondérant dans les écosystèmes. Né en 1957 au Plessis-Trévise (Val-de- Marne), Jean-Louis Wannepain s'occupe ainsi, depuis 2016, du suivi des six ruches installées par la commune sur le terrain des serres municipales.
" À la retraite depuis 2015, je fais cela par passion, pour contribuer à sauver les abeilles. Croyez-moi, le travail ne manque pas ! Il faut protéger les abeilles contre les maladies et les prédateurs potentiels, acquérir et entretenir l'équipement nécessaire pour les accueillir, surveiller les ruches, prendre soin du matériel indispensable au rucher et à la miellerie, gérer les réserves de nourriture des insectes, contrôler l'état sanitaire des colonies... ", énumère le sexagénaire.
Une carte de la banlieue nord
Après un diplôme en électromécanique, le jeune Jean-Louis Wannepain décroche son premier emploi chez un sous-traitant d'EDF qui fabrique du matériel de moyenne tension, ce qui l'amène pendant cinq ans à faire des déplacements dans toute la France. Puis il apprend qu'EDF embauche ; il entre donc dans la grande maison en 1981, en tant que releveur à Pierrefitte, avant de poursuivre en qualité d'agent pour les petites interventions dans la commune de Saint- Denis.
C'est peu dire qu'il a beaucoup changé de métier et de lieu de travail au sein de l'entreprise publique, où il a effectué quasiment toute sa carrière ! Drancy, La Courneuve, Pantin, Aulnay-sous-Bois, Sarcelles, Villemomble, Saint-Mandé, Noisy-le- Grand : une carte de la banlieue nord à lui tout seul... Devenu agent technique commercial, il a ensuite travaillé au service qui traquait les fraudes, mais aussi comme chef de groupe du service cartographique, pour informatiser le réseau et établir des cartes fiables.
Intarissable sur la vie des abeilles
Être à la retraite lui a donné du temps pour s'adonner à sa passion si chronophage. Il arrive, en plus, à trouver le temps d'aider des amis apiculteurs ou des personnes qui souhaitent installer leur première ruche. " Tout ce que je fais est vraiment enrichissant ; cela me permet de rencontrer des personnes passionnées et passionnantes. Dommage que les journées comptent si peu d'heures... ", glisse le spécialiste, intarissable sur la vie des abeilles : " Une ruche peut contenir, en fonction des saisons, de 30 000 à 40 000 abeilles. Celles-ci ont une durée de vie de quatre à six semaines, tandis que la reine, qui pond jusqu'à 2 000 oeufs par jour, peut vivre entre quatre et cinq ans. " Autant de connaissances que le Tremblaysien aime transmettre, quand il en a le temps...
Avec les écoliers de la ville...
L'apiculteur est en effet sollicité pour partager son savoir, notamment dans les écoles de la ville. " Les enfants sont toujours très intéressés par la vie des abeilles et l'on sent que c'est une génération au fait des enjeux environnementaux. Ils me demandent en général comment on fait le miel et veulent le goûter. Une fois, parce que je parlais des reines, on m'a demandé s'il y avait aussi des princesses... ", s'amuse cet amateur de bricolage et de travail du bois.
Le mois dernier, comme chaque année, il a pris part aux APIdays, la grande fête de l'abeille organisée par l'Unaf afin de sensibiliser enfants et adultes aux menaces qui pèsent sur le pollinisateur et sur l'apiculture. Le Tremblaysien a ainsi animé un atelier de création de bougies en cire dans les écoles et expliqué la vie d'une ruche. Le 21 juin, c'était le grand moment : celui de la récolte du miel, dans l'espace Cosy du parc, avec des élèves de primaire.
... et les enfants du Sénégal
Parallèlement à tout cela, Jean-Louis Wannepain est investi dans l'associatif, en tant que vice-président de Yakar Mbaan. Cette association basée à Champigny-sur-Marne aide à la scolarisation d'enfants au Sénégal, essentiellement dans le village de Koutal.
" Au début, on s'est principalement occupés des enfants atteints de la lèpre, qui n'avaient pas le droit de sortir. Ils sont désormais soignés et ne sont plus contagieux. Nous avons construit pour eux une crèche et une bibliothèque, et nous avons réorganisé le marché alimentaire. Dès que des membres de l'association font le voyage, ils apportent des lunettes, du matériel scolaire... ", indique le passionné de plongée.
Et quand on lui demande ce que l'on peut lui souhaiter pour l'avenir, Jean-Louis répond qu'il espère continuer son activité d'apiculteur le plus longtemps possible, du moins " tant que cela reste une passion... ".
Auteur : Daniel Georges