Associations, Finances
Moins de subventions, mais des solutions
Publié le

Pour Gérard Drogueres, président depuis 2002 de l’Association Barbusse Cottages, qui assure notamment des ateliers artistiques, « cette baisse de 3% des subventions de la ville aux associations n’est pas énorme, mais c’est tout de même un moins. Nous avons six professeurs à payer. Heureusement, nous avons une bonne subvention de la mairie. Cela permet de payer les charges de fonctionnement. Sans cette aide, nous mourrons. Mais cette année nous allons faire face, après je ne sais pas. Si dans un cours, nous n’avons que cinq ou six adhérents, je ne pourrais pas l’ouvrir. Je trouve que l’on ne favorise pas assez les associations qui animent la vie de quartier. C’est essentiel pour le lien social et le vivre ensemble. »
Yamina Mansouri, présidente d’Ailes, association du centre-ville tournée vers le mieux-être social des femmes et de leurs familles, a su s’y préparer : « Nous avons anticipé la baisse des subventions, parce que l’on sait qu’elles ne sont pas éternelles. En fonction de notre trésorerie, nous fixons le nombre d’ateliers et leur fréquence. Si nous avons moins de subventions, nous proposerons moins d’ateliers. Il faudra voir les choses différemment, en étant plus autonomes grâce à nos compétences acquises. Mais il faut que la ville revoie ses priorités, qu’elle donne plus de moyens aux acteurs associatifs qui font un travail sur l’humain et la prévention de la violence. »
Adapter les subventions aux besoins
De son côté, Steve Thomy, coordinateur du festival hip hop Tinoschool week avec l’association Yin Yang, fait preuve de ressources : « Nous développons quatre grands projets dans l’année avec des financements de Tremblay, de la Communauté d’agglomération Terres de France, mais aussi des mairies de Villepinte et de Sevran, des Conseils général et régional, de différents ministères. Aujourd’hui, l’association emploie une salariée en CDI et fait appel à six professeurs de danse indépendants qui facturent leurs prestations. Notre subvention s’élève à 4 000 euros pour ce qui concerne la ville. Cette baisse de 3 % n’est donc pas un énorme coût dans notre budget. Seulement, dans le milieu associatif, on passe plus de temps à chercher des subventions qu’à travailler sur des actions ! Nous avons aussi évité de dépendre uniquement de la mairie ou d’un seul financeur. Malheureusement, elle n’est pas la seule à baisser ses subventions. »
François Lucas et Camille Baboulaz, respectivement président et secrétaire général de l’Office des sports avancent, eux, des propositions à la ville : « Elles portent sur la révision des critères d’attribution des subventions afin qu’elles soient mieux adaptées aux besoins et sur l’ajustement des conventions d’objectifs pour permettre un bon fonctionnement des sections. Nous insistons sur l’importance d’une comptabilité lisible des associations, mais aussi sur les sureffectifs de certaines sections qui mettent devant le fait accompli la ville et l’oblige ensuite à gérer. Nous sommes dans une période charnière. Les ressources des villes sont en diminution. D’un fort accompagnement de la ville, nous devons passer à un équilibre du partage, qui doit être fait en toute transparence afin que tout le monde soit traité de la même manière. Faire un état des lieux du mouvement sportif, va permettre d’éviter certaines dérives dans le fonctionnement et de mieux guider la ville dans ses investissements. Ils ne passent pas forcément par la création d’équipements. Cela peut être la mise en place d’outils administratifs et comptables. »
Auteur : Pierre Grivot