Badminton
Les mains sur le volant !
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© Antoine Bréard - Ville de Tremblay-en-France
Géographiquement si proche du CBAB, le géant d’Aulnay-sous-Bois qui flambe parmi l’élite en championnat de France, mais tellement à l’ouest par son niveau de performance, le TAC badminton ne nourrit pourtant ni complexe ni frustration. Tranquille comme Baptiste sur les neuf surfaces qui lui sont consacrées dans le gymnase Toussaint Louverture, le club affiche une belle sérénité. Pour s’en convaincre il suffit de passer la tête un soir d’entrainement et observer un groupe d’adultes à l’œuvre. Ça court, ça rigole, ça chambre, ça bosse aussi dans les rangs, mais en totale décontraction.
On est pourtant bien loin du « bad » en mode coquillages et crustacés avec volant coloré et sable sous les pieds. Le petit cône emplumé fuse au-dessus du filet, propulsé par des raquettes solidement tenues dans des mains habiles. Pas besoin d’atteindre les 330km/heure d’une balle de LBD pour être un vrai fou du volant. Les vitesses sont voisines mais ici, les points de ne se retirent par sur le permis de conduire. Ils sont validés par les arbitres à la table de marque.
Premier sport pratiqué dans les collèges et les lycées, très présent dans la sphère universitaire, le badminton fait définitivement plus envie que pitié. Jean-Louis Ghénassia, secrétaire du club que préside Delphine Vellutini, le sait bien. Il en fut l’un des premiers licenciés en 1985. « Nous avions démarré à Jean Guimier et à l’ex-gymnase Maurice Thorez avec environ vingt-cinq adhérents, ce qui était un maximum car il n’y avait pas suffisamment de terrains disponibles », se rappelle le pionnier. Presque trente-cinq ans plus tard, les effectifs culminent à une centaine d’adhérents.
« On bloque les inscriptions au premier trimestre sinon ça bouchonnerait signe que notre sport attire, surtout un public adulte entre 18 et 70 ans environ, avec une forte représentation parmi les quadras et près de 30% de femmes », détaille-t-il. Monsieur Ghénassia en est le doyen et fut président du comité départemental. À Tremblay, on pratique quasiment 365 jours par an. C’est même « open bad » au cœur de l’été où il se trouve toujours un groupe de mordus pour faire valser les volants.
Loisir et compétition font bon ménage des deux côtés du filet. Sportivement, les équipes seniors - trois mixtes et trois masculines - évoluent en interclubs au niveau départemental. « Une année, nous étions montés en championnat régional avant de redescendre immédiatement et sans traumatisme ». Cette saison l’équipe 1 peut renouer avec ce niveau. « Cela signifie que, derrière la décontraction, le travail à l’entrainement est réel et porte ses fruits. La compétition permet de progresser en prenant du plaisir mais ne nous sommes pas obsédés par les résultats », assure l’ex-président.
Et lorsqu’on lui demande quelles sont les ambitions du club, il avoue dans un grand sourire ne pas en cultiver de très hautes. « Nous ne sommes jaloux de personne. Notre objectif est de permettre à chacun de pratiquer le bad au niveau et avec l’investissement de son choix, tout en conservant l’état d’esprit de notre sport qui se distingue par son fair play, sa convivialité et sa simplicité », précise-t-il encore. Les curieux le mesureront lors du tournoi que le club organisera du 8 au 10 juillet prochain. Et si c’était la recette pour une tracer une belle longévité ?
Auteur : Frédéric Lombard
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