Environnement
Les espaces verts au rythme de la nature
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C’est un peu l’hirondelle qui annonce le printemps… Aux quatre coins de la ville, le service municipal des espaces verts est à pied d’oeuvre pour embellir les massifs, ronds-points et jardinières que les Tremblaysiens découvrent à la belle saison. Un savoir-faire que d’aucuns auront approché le mois dernier à l’occasion des traditionnelles portes ouvertes des serres municipales, lors de la manifestation Le Bois est à nous.
La nature reprend le dessus
« Les serres municipales contribuent à l’entretien et au développement de ce capital vert, souligne Éric Rossfelder, chef de service des espaces verts. On y prépare les plantes à vivre à l’extérieur. Une grande partie de la production de plantes est toutefois externalisée, surtout les annuelles plantées à partir du 15 mai. Les massifs sont recréés chaque année. Nous jouons sur les couleurs, les formes, les variétés. Nous sommes très attentifs à ce que nous plantons. Par exemple, nous avons banni l’impatience qui consomme beaucoup d’eau. »
La richesse de la faune et de la flore locale est entretenue de la façon la plus naturelle possible : fauches tardives, interdiction des produits phytosanitaires hormis sur les terrains de sport et le cimetière. Les paillages naturels sont systématiques et les plantes vivaces sont préférées aux annuelles et bisannuelles. Au niveau des pelouses, les tontes sont plus hautes (pour qu’elles restent plus vertes l’été et plus longtemps) et moins fréquentes, les feuilles sont laissées au sol, le compost est utilisé... Autant de techniques qui vont favoriser la diversité biologique.
Pratiques responsables
Sur le terrain, des agents doivent parfois faire face aux riverains, mécontents de voir de petites herbes parsemer leurs trottoirs ou platebandes, relate Éric Rossfelder. Seule la pédagogie permet de faire comprendre la démarche de la ville. « Nous sommes passés d'un rapport de lutte contre la nature, où chaque herbe est traquée, à un rapport de contrôle. La notion d’esthétique évolue », précise-t-il.
Néanmoins, certains jardins emblématiques restent très choyés. Et bien que l’on n’y emploie plus de produits phytosanitaires, le chef de service des espaces verts met « au défi quiconque de trouver une différence visuelle avec leur état antérieur ».
Gestion différenciée et raisonnée
Cette nouvelle approche de l’espace public a conduit à la mise en place d'une gestion différenciée et raisonnée. « La propreté des caniveaux, qui permet un bon écoulement de l’eau, passe avant les herbes sur les trottoirs », énonce Éric Rossfelder. Ensuite, selon la saison, certaines zones sont prioritaires. « Nous n’utilisons plus de désherbants depuis six ans », souligne-t-il.
Sans produits phytosanitaires, la main du jardinier doit intervenir beaucoup plus souvent. C’est pourquoi la ville encourage les riverains à traiter leur portion de trottoir. « Le temps que l’on consacrait à la tonte est désormais occupé par le désherbage, la binette et le débroussaillage. Là où nous comptions 15 tontes annuelles, nous n’intervenons plus qu’une fois ou deux dans l’année à certains endroits dits plus sauvages », rapporte Éric Rossfelder.
Aujourd’hui, les nouveaux modes de gestion des surfaces et les techniques alternatives aux produits chimiques sont multiples. « Nous utilisons des plantes couvre-sol. Nous épandons des écorces de bois et pratiquons le paillage, indique-t-il. Progressivement, la maîtrise de l’eau d'arrosage, la limitation des pesticides est entrée dans nos pratiques. En revanche, nous continuons à traiter les arbres d’alignement, en particulier contre des insectes comme le tigre du platane et la processionnaire du pin et du chêne. »
Le changement de décor inhérent au retour du printemps émerveillera toujours. Le moment choisi par les crocus, tulipes et autres jacinthes pour pointer le bout coloré de leur bulbe, planté amoureusement par les jardiniers de la ville. Un petit clin d’oeil après un hiver peu rigoureux que les experts auront passé à choyer les pensées, primevères, myosotis et pâquerettes adeptes de la saison froide, à ramasser les feuilles, à tailler les haies d’ifs, à entretenir les massifs ou à désherber, pour permettre à la nature de profiter, elle aussi de la belle saison...
Auteur : Pierre Grivot