Rugby, Portrait
Le sport comme moteur
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© Serge Barthe - Ville de Tremblay-en-France
Le sport que Sandra Métier voulait pratiquer au départ, c’est le foot. Mais à l’époque, sa mère n’était pas d’accord. Alors son choix s’arrêta sur le tennis, au club de Tremblay. La jeune femme se définit comme une sportive : « Il a toujours fallu que je bouge ! Et je suis une compétitrice, pas vraiment faite pour le sport de loisirs », confie celle qui est née en 1988, à Drancy.
Sa famille est plutôt sportive, d’ailleurs, avec une sœur qui a longtemps été professeure de danse à Tremblay, un papa passionné de vélo et un oncle ancien joueur de rugby tremblaysien. Sandra garde de bons souvenirs du tennis et des liens avec ses anciens coachs. « Pour mes parents, c’était sans doute plus difficile, ils devaient m’emmener aux tournois les week-ends. Et au tennis, on peut très bien jouer le samedi et le dimanche », se souvient Sandra.
Une chose inenvisageable au rugby, au regard de l’engagement physique demandé. Sandra y joue depuis l’âge de vingt ans. « J’ai découvert le rugby en Staps et j’ai ensuite rejoint le club de Bobigny. Je n’ai pas joué au club de Tremblay, car à mon époque il n’y avait pas d’équipe senior, cela s’arrêtait en cadette ».
Jeune, Sandra a accumulé les victoires. En 2009, elle a été vice-championne de France (trophée Armelle-Auclair) avec Bobigny. Puis championne de France universitaire à 7 en 2010 et en 2011, avec l’équipe de l’université de Paris XIII, et enfin championne d’Europe universitaire en 2012 ! Un parcours qui lui a ouvert les portes de l’équipe de France : entre 2010 et 2013, la rugbywoman a été sélectionnée à huit reprises en équipe de France féminine de rugby à 15. La Tremblaysienne compte également une sélection avec l’équipe de France féminine à 7.
Pas près d’arrêter !
Avec un tel palmarès, on comprend que le rugby représente beaucoup pour Sandra. « Pour moi, c’est le sport où il y a le plus de valeurs. Cela vient peut-être du fait qu’il y a un contact autorisé et que toute l’équipe défend la même chose. C’est vrai que sur le terrain, c’est la "guerre", mais après le match, on peut toutes aller boire un verre ensemble ! »
Mais ce n’est pas de tout repos, et la sportive a essuyé « beaucoup de blessures au visage qui, heureusement, ne se voient pas ». Elle montre quelques photos d’elle pendant des matchs, sur l’une d’elles, du sang coule sur son visage : « Je venais de me casser le nez, pour la quatrième fois ! »
Si les Louves (l’équipe de Bobigny) ont terminé deuxième du Top 8 en 2014, leur parcours cette saison est plus chaotique et les classe actuellement avant-dernières du Championnat. « Toutes les anciennes sont parties l’an dernier. Je suis maintenant la plus âgée, je me fais d’ailleurs un peu chambrer, mais c’est le jeu ! » Sandra n’a pas « un caractère de leader », mais se fait une raison : « Il faut que je le sois, car les filles de cette année sont vraiment bien. C’est à moi de transmettre, je n’aurais pas pu quitter le club cette année. De toute manière, je ne suis pas prête à arrêter le rugby, j’aime trop ça ! »
Vers la Nouvelle-Zélande
En 2014, la Tremblaysienne n’avait pas pu participer à la Coupe du monde qui avait lieu en France et que l’Angleterre avait remportée. Le XV tricolore avait quant à lui fini troisième. La jeune femme suivait une formation à la Ratp. Son oncle, agent Ratp au sein du Groupe de protection et de sécurisation des réseaux (GPSR), lui avait en effet conseillé d’y tenter sa chance. Le GPSR est le groupe de sûreté de la RATP : sa mission est de protéger, assister et sécuriser les voyageurs et le personnel sur l’ensemble des réseaux bus, métro, RER et tramways. Sandra a toujours été attirée par la police ou la gendarmerie. Elle avait d’ailleurs passé le concours de la gendarmerie, mais raté les oraux.
À la Régie, la Tremblaysienne a réussi le concours, après une formation de quatre mois. « C’était intensif, il faut avoir une bonne condition physique ! On s’entraînait tous les jours, on bossait aussi les techniques de défense. Et il fallait emmagasiner tout un tas de connaissances du code pénal et du code des transports », souligne Sandra. « C’est un métier particulier et c’est un monde d’hommes. Mais je m’y sens bien. Nous sommes assermentés et avons quasiment le même rôle que la police. Mais on se sent parfois impuissants... »
Pour se changer les idées, Sandra rêve de voyage. En juillet prochain, elle a déjà prévu de se rendre à San Francisco pour la Coupe du monde de rugby à 7. Il s’agira de la septième édition, organisée tous les quatre ans depuis 1993. Et quand elle arrêtera le rugby, la jeune femme se verrait bien partir pour un long voyage, de six mois au moins. En Asie, tout d’abord, et de là vers la Nouvelle-Zélande où, comme on le sait, le rugby à 15 est très étroitement lié à l’identité nationale... On ne se refait pas !
Auteur : Daniel Georges
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