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« Le sport amateur est à l’arrêt »
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© DR / Ville de Tremblay-en-France
« Ne pas jouer casse vraiment les pieds ! » En cette fin de matinée de la mi-octobre, en plein entraînement au stade de rugby Jean-Guimier, l’un des pivots du TAC Basket ne pouvait s’empêcher de pester après l’annonce du report d’un match de championnat, dû à un arrêté préfectoral. À cette date (à cette époque, pourrait-on dire), les joueurs de l’équipe de Nationale 2 étaient, comme tous les adultes, interdits de pratiquer en salle. C’était le temps du couvre-feu.
Pour poursuivre leur préparation physique, ils avaient dû trouver des solutions et avaient, ce jour-là, pu trouver refuge sur le terrain de rugby Jean-Guimier. Quinze jours plus tard, la donne a encore changé. Désormais, c’est à leur domicile que les basketteurs et tous les sportifs tremblaysiens devront effectuer leurs exercices ou bien, munis d’une attestation, dans un rayon d’un kilomètre et une heure par jour maximum.
Seuls les scolaires et les enfants des accueils de loisirs sont pour l’instant autorisés à pratiquer du sport dans les installations de la ville. Le reconfinement plonge donc de nouveau le monde sportif dans les incertitudes après un début de saison déjà chaotique. « À la rentrée, nous avions constaté une baisse chez les adhérents – surtout pour les activités adultes car chez les petits et les jeunes, nous avions limité la baisse, relate Hervé Simon, président du TAC Omnisports, mais les conditions particulières liées aux différents protocoles sanitaires qu’il a fallu mettre en place, limitaient également les activités d’une manière générale. Aujourd’hui, le sport amateur est à l’arrêt. Au niveau du TAC, nous sommes tous au chômage partiel. » Des discussions sont cependant engagées avec les établissements scolaires pour voir dans quelles mesures des éducateurs du TAC pourraient être déployés pour encadrer les élèves.
Moral des troupes
Les finances des clubs, déjà fragilisées depuis le printemps dernier, risquent d’être en berne pour nombre d’entre eux. « Nous avons la chance d’être à Tremblay, souligne Hervé Simon, le maire nous avait annoncé le maintien des subventions municipales mais malheureusement, si nous enregistrons une trop grande baisse des adhérents, cela ne suffira pas. »
Le moral des troupes est également au centre des préoccupations. Celui des sportifs mais aussi celui des bénévoles sans lesquels la vie sportive n’existerait pas et qui est soumis à rude épreuve. Et bien sûr, la perte de sociabilité et l’isolement des personnes les plus vulnérables est un risque majeur qui alarme l’ensemble des acteurs du mouvement sportif tremblaysien.
« Cette période difficile ne fait pas du mal qu’au corps, mais aussi à la tête. L’enjeu de l’après-crise sera de garder la dynamique du sport pour tous, pose le président de l’Office des sports de Tremblay, François Lucas. C’est une question de bien-être et de santé pour chacun. » Reste à connaître la date de sortie de crise.
Auteur : Pierre Grivot et Mathilde Azerot