Environnement
Le bonheur est dans le jardin
Publié le

« Parcelle n°13. M…, parcelle n°14. Mme… » Ce dimanche 12 avril, à la mairie, a lieu le tirage au sort des nouveaux jardins familiaux récemment aménagés au Vieux-Pays. Cette cérémonie officielle est ponctuée par la remise d’un panier de jardinier composé notamment d’un livre Le Potager facile, de plantes aromatiques du service des espaces verts, d’un kit de graines et d’un pot de miel provenant des ruches de Tremblay.
Les futurs jardiniers prendront possession de leur terrain par une « remise des clés » trois jours plus tard. L’occasion d’un passage de relais entre les deux principaux services de la ville impliqués dans le projet – espaces verts et développement durable – et l’association Jardinot chargée du bon fonctionnement des jardins familiaux.
Le fruit d’un long travail
« Plus de 100 demandes d’attribution ont été enregistrées par la ville. Si toutes n’ont pas pu être satisfaites, l’aménagement d’autres parcelles est prévu, précise Sébastien Becq , chargé de mission au service du développement durable. Quatre années ont été nécessaires pour finaliser le projet. Il a fallu que la ville trouve, puis acquiert un terrain suffisamment grand, dans un environnement valorisant, pour accueillir ce projet original dont l’objectif est à la fois social et écologique. Sans compter le temps de l’achat du terrain et des fouilles archéologiques obligatoires. »
Pour rendre le terrain accessible, les services techniques ont dû réaliser des travaux d’aménagement. Ils ont consisté tout d’abord à drainer et à amender en terre les 2,3 hectares de superficie du site. Des cheminements ont été créés, des abris installés et enfin des arbres fruitiers sont venus agrémenter l’ensemble.
Des parcelles équipées
Situés chemin de la Pissote, le long du ru du Sausset, à proximité de l’école André-Malraux, les jardins familiaux se composent de 39 parcelles individuelles – 18 parcelles de 60 m2 et 21 de 110 m2. Chacune dispose d’un espace de pleine terre clôturé, d’un abri de jardin fermé, d’un compteur d’eau, d’une allée bétonnée et d’un récupérateur d’eaux de pluie de 300 litres pour l’arrosage. Le tout sans produits phytosanitaires.
Toutes ces parcelles sont occupées par des Tremblaysiens qui vivent en appartement ou qui ne disposent pas d’un jardin de plus de 60 m2 autour de leur pavillon. Le tout moyennant un loyer annuel de 80 à 130 euros.
Pédagogique et solidaire
À l’entrée du site, un espace collectif géré et animé par la Maison de quartier du Vieux-Pays permettra d’échanger et de créer des liens avec les autres usagers. Il proposera également des ateliers de jardinage ouverts aux centres de loisirs, aux écoles, aux maisons de quartier et aux habitants. Soit huit mini-potagers surélevés pour découvrir le travail de la terre, les odeurs et les goûts via les légumes et les herbes aromatiques cultivés sur place.
« Cet espace permettra d'apprendre le jardinage, le respect de l'environnement et favorisera la rencontre entre générations », souligne Halim Belmokhtar, directeur de la Maison de quartier. La parcelle collective est aussi équipée pour accueillir des personnes à mobilité réduite. En outre, trois autres jardins individuels ont été attribués au Centre communal d’action sociale (CCAS), comme outil d’insertion pour des allocataires de minima sociaux.
« Les parcelles sont conçues pour maintenir et développer le lien social, souligne Jean Lavoipierre, responsable du Projet de ville-RSA (Revenu de solidarité active). Cultiver son jardin permet également de restructurer le quotidien et de se ressourcer. »
Le souci de la biodiversité
En plus des parcelles de terrain à cultiver, le site des jardins familiaux a été conçu comme un véritable espace de promenade tourné vers la sensibilisation à la protection de l’environnement. On pourra y découvrir un verger collectif composé de pommiers et de saules. L’occasion pour les jardiniers tremblaysiens de redécouvrir en direct les joies de la cueillette, mais aussi de profiter d’un site d’une valeur écologique exceptionnelle, confirmée en 2011 par une étude indépendante.
Adossé à l’un des rares rus à ciel ouvert du département, l’espace abrite des plantes et des espèces protégées, comme la petite douve ou le criquet verte-échine. « Avoir un lopin de terre à cultiver est le rêve de beaucoup de Tremblaysiens, soulignait pour sa part, le maire François Asensi, le jour de l’inauguration. C’est pourquoi la ville s’est battue pour préserver 700 hectares de terres agricoles de l’urbanisation. Cette opération s’inscrit dans le projet d’aménagement et de développement urbain du quartier du Vieux- Pays. Il vise à améliorer le cadre et les conditions de vie des habitants. Ces jardins doivent devenir également un lieu de détente et de convivialité. »
Cultiver sa parcelle, planter des légumes ou des fleurs, transmettre les valeurs de la terre aux enfants, respecter l’environnement ou simplement se promener : autant de graines semées par les jardins familiaux !
Auteur : Pierre Grivot