Concert
La guitare d'Ange pour Hendrix
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D’où vous vient ce projet de rendre hommage à Jimi Hendrix ?
J’étais ado, j’apprenais la guitare et ses classiques comme Narciso Yepes, entre autres, Brassens bien sûr puis j’ai aussi ma période folk, j’écoute Simon et Garfunkel, les Beatles… et quand je découvre Jimi Hendrix, changement radical ! Je prends l’album Band of Gypsys – qui est un album live, très singulier dans la discographie d’Hendrix – comme ma véritable entrée dans le rock ! Je suis littéralement tombé amoureux de cette musique, de cet album en particulier et de la guitare électrique. Ça vient de loin l’idée de lui rendre cet hommage !
Qu’est-ce qu’il y a de vous dans ce Tribute ?
Il ne s’agit pas d’une simple redite, même si je connais par cœur toutes les notes de Band of Gypsys. Les arrangements, les solos, l’interprétation, tout cela est complètement personnel : je ne cherche pas à jouer ou à chanter comme Jimi Hendrix bien que mon jeu soit inévitablement sous influence. C’est une personnalisation. Tout à fait d’ailleurs dans l’esprit Hendrix qui a lui-même fait des reprises : voyez ses versions de Hey Joe ou de All along the watchtower de Bob Dylan, c’est complètement à sa sauce. Le vrai esprit d’Hendrix, c’est de reprendre et d’apporter une touche perso dans les reprises.
Vous avez créé votre propre groupe qui s’appelle Band of Gypsies en 2015 selon un concept qui peut évoluer ?
C’est forcément évolutif ! Il y a eu toute une série de concerts, un album live enregistré en 2016 [Hassan Hajdi & Band of Gypsies live au Satellite]. Le dernier album d’Ange, la tournée des cinquante ans de ce groupe que j’ai intégré en 1995, tout cela a mis un peu en stand-by le Tribute. Il y a tout de même quelques concerts en 2019 avec mes compagnons de route que sont Jean-Christophe Bauer à la basse et Benoît Cazzulini à la batterie : on ne laissera pas ce projet au bord de la route.
Vous êtes un musicien éclectique et menez de front plusieurs projets en même temps !
Éclectique oui. Je suis « sideman » et j’ai pu, par exemple, accompagner des artistes comme Alain Voulzy, Alain Souchon ou Bernard Lavilliers, ça brasse large ! J’enseigne la musique à Nancy et travaille, parallèlement au Tribute to Hendrix, à un projet solo pour lequel j’avais sorti un album, Gilded Cage, en 2013 : c’était du métal progressif, on va dire ! J’envisage de sortir prochainement un second disque qui sera assez différent, plus proche de la pop rock. Tout cela résulte de mes influences musicales qui brassent large, encore une fois : j’aime aussi le funk, et j’étais un gros fan de Funkadelic, de George Clinton… peut-être bien que ça se sentira sur le prochain album. D’ailleurs, je crois que ça ressort dans les arrangements que je fais avec Band of Gypsies !
Quels sons vous inspirent aujourd’hui ?
J’écoute peu de musique à vrai dire ! Ça me prend comme ça, tiens j’ai écouté des vieux groupe de rock progressif qu’on m’a mis entre les mains et que je ne connaissais pas, je réécoute Steeve Wilson avec un grand plaisir. Et puis les sons « d’aujourd’hui », me remontent aux oreilles par mes élèves qui ont entre 7 et 30 ans. C’est comme ça que j’ai découvert récemment Hiatus Kaiyote, un groupe qui a une nouvelle façon d’aborder le funk. Une chanteuse fantastique et une formation très originale. Bah si, finalement, j’écoute quand même de la musique !
Voodoo Child

Auteur : Eric Guignet
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