Volley-Ball, Portrait
Jacqueline, ou l'esprit d'équipe
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© Serge Barthe - Ville de Tremblay-en-France
« J’étais douée à l’école, mais ça ne m’a pas aidée à trouver ma voie », admet Jacqueline Lopes, la capitaine de l’équipe de volley féminine du Tremblay athlétique club, qui évolue cette saison en Nationale 3 (N3), l’équivalent de la quatrième division. Après un bac S et un master 1 à Paris dans l’environnement, la jeune femme, qui se « cherchait encore », intègre une école d’ingénieur à Rennes, l’École des métiers de l’environnement, option écologie dans le bâtiment.
Celle qui est née en 1986 à Neuilly-sur-Seine trouve là sa vocation : « Ça a fait tilt, même si je ne travaille pas tout à fait dans ce domaine, mais plutôt dans le génie civil. » Jacqueline a été embauchée il y a un an et demi à Fontenay-sous-Bois par l’entreprise Chapsol, qui vend des murs préfabriqués en béton. « Je ne pensais pas m’y plaire au départ, mais c’est finalement le cas ! », confie celle qui habite, depuis l’âge de quatre ans, à Noisy-le-Grand, où elle a grandi avec deux sœurs et un frère. « J’y habite encore, avec mon conjoint et nos deux filles, âgées de 9 et 4 ans, dans la même maison que mes parents. »
Son père et sa mère sont originaires du Cap-Vert, un archipel au large de la côte nord-ouest de l’Afrique de culture afro-portugaise. « Cela me plaît d’y aller pour les vacances. J’ai beaucoup de famille là-bas. J’ai des cousines qui voudraient y vivre. Mais moi, c’est ici que j’habite », fait valoir la volleyeuse du TAC. Quand elle évoque la première fois qu’elle a pratiqué le volley, son expression fétiche revient : « Ça a fait tilt ! J’étais en CM1 et le directeur de l’école était à fond pour ce sport : il a décidé de monter une équipe et je me suis rendu compte que j’avais des facilités. »
L’esprit du jeu
La jeune femme commence à Noisy-le-Grand, enchaîne les sélections départementales et régionales jusqu’en cadettes et évolue ensuite dans différents clubs. Avec une amie, elle rejoint d’abord l’équipe de Conflans-Saint-Honorine, en N3, où elle joue sous les ordres de Didier Marion. « C’est lui qui m’a appris tout ce que je sais aujourd’hui, sur le plan de la technique, de la vision du jeu », souligne Jacqueline, qui participe alors à la montée en N2. Étudiante à Rennes, elle joue pour le Rennes étudiants club (REC Volley), en N2.
Revenue en région parisienne, elle rejoint sa meilleure amie et son mentor, Didier Marion, qui entraîne désormais Clamart. Le club est descendu en N2 et souhaite remonter illico en Élite. Ce sera chose faite après une saison sans défaite ! « Pour la deuxième saison, je n’avais pas ma place en Élite, le niveau était très élevé », doit reconnaître cette passionnée qui voulait « encore jouer ». Elle propose donc d’intégrer la réserve de l’équipe, en N3. « Mais je n’ai pas accroché. Même si je possède un esprit de compétition, je joue aussi pour le fun : si je suis avec des gens avec qui je ne m’amuse pas, ça ne colle pas. »
Une ancienne joueuse de Clamart lui propose alors de la rejoindre à Tremblay. « J’ai tout de suite adoré. Je suis capitaine de l’équipe depuis cette année, ce n’est pas la première fois dans ma carrière. Je pense que si on me donne ce rôle, c’est pour ce que je suis, il ne faut pas me demander de changer ! », argumente la joueuse, qui y entame sa deuxième saison.
Comme en famille
« Nous avons une équipe au sang chaud, cela nous a parfois desservies. Je dois apaiser quand nous avons le sentiment de nous faire voler un point », complète celle qui est aussi la doyenne de cette équipe qui, selon elle, « a le potentiel physique et technique pour monter... si toutefois nous sommes constantes ». Tremblay a en tout cas déjà engrangé quatre victoires en autant de rencontres disputées.
Quand elle parle du club, l’hommage à Jean-Claude Protat vient tout naturellement. L’emblématique président est décédé en mai dernier. « Ce club, c’était lui. Il avait une grande aura, il s’est toujours donné sans compter et suivait encore nos déplacements, même malade. Sa mort nous a toutes beaucoup touchées », raconte la jeune femme, qui ne se voit pas désormais signer dans un autre club. « Dès l’an dernier, j’ai dit que je resterai à Tremblay, car c’est la première fois que je me sens si bien dans un club. Certains revendiquent d’être familiaux, mais ici, c’est vraiment le cas », assure Jacqueline, en pensant à ces « soirées gymnase » qui réunissent les filles après les entraînements.
« On discute et on rigole ensemble, tout simplement. » Et l’esprit de famille, cela compte pour elle. Sa petite sœur, âgée de 28 ans, est d’ailleurs elle aussi membre de l’équipe de volley tremblaysienne. « Nous sommes très proches. Mon idée est d’acheter un jour un terrain pour y faire construire plusieurs maisons, pour que l’on vive les uns près des autres. » Tremblay et le volley ne seraient jamais très loin : Jacqueline aimerait, quand elle arrêtera de jouer, continuer à s’investir dans ce club, pourquoi pas comme coach...
Auteur : Daniel Georges
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