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À la rencontre des bénévoles tremblaysiens
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© Guillaume Clément - Ville de Tremblay-en-France
Début mars, dans le cadre de la campagne nationale des Restos du cœur, le comité local et ses bénévoles se trouvent à l’entrée de deux enseignes de la grande distribution pour récolter des dons. La faim et la précarité ne cessent pas d'exister avec l’arrivée des beaux jours…
Bénévolat de cœur
Avec le Secours populaire, les Restos du cœur font partie des associations qui s’appuient le plus fortement sur la bonne volonté et le dévouement des gens de cœur. Marie, la responsable du comité local (au 2 allée Ader à Tremblay) n’en manque pas : « J’ai toujours aimé aider les gens. Je suis aux Restos du cœur depuis 1986. Au début nous n’aidions qu’une vingtaine de familles, aujourd’hui c’est plus de 400 ! En hiver, nous faisons des distributions trois jours par semaine. Je vais taper aux portes des entreprises pour récolter des marchandises. Au local, nous sommes une quarantaine de bénévoles.»
Guy Joly, aujourd’hui retraité, est l’un deux. Deux fois par semaine, il officie comme chauffeur-livreur pour les Restos : « Avec la camionnette prêtée par la mairie, je vais au dépôt, dans la zone d’activités près d’Auchan pour récupérer des marchandises. Puis, j’aide les autres bénévoles à les mettre en rayon. » Si le bénévolat se porte bien localement, il prend des formes de plus en plus diversifiées (service civique, bourse au permis, contrat Tremblay Tremplin...). Les bénévoles sont aussi vieillissants et doivent se renouveler.
Donner du sens à son quotidien
« Selon l’activité, il y a plusieurs types de bénévoles, analyse Philippe Bruscolini, adjoint au maire en charge de la citoyenneté. Il y a les parents de sportifs qui s’investissent dans l’intérêt de leur enfant, le bénévole qui souhaite faire vivre sa culture d’origine, ou encore celui qui défend l’environnement ou son cadre de vie. Puis, il y a le bénévole qui s’investit activement dans une association de lien social, de solidarité ou d’entraide pour donner du sens à son quotidien. Il y a enfin les bénévoles dans les centres sociaux ou les maisons de quartier qui animent des ateliers d’informatique, de patchwork, d’écriture ou encore d’alphabétisation. Là, c’est vraiment un engagement. Certains le font même depuis 10 ou 15 ans, avec des résultats magnifiques ! Les Maisons de quartier sont des lieux de socialisation qui permettent à tous les Tremblaysiens, quelle que soit leur condition sociale, leur origine ou leur religion, de vivre mieux collectivement. »
L’apprentissage du bénévolat
Lundi après-midi, à l’espace Mikado, un cours d’alphabétisation est dispensé par une nouvelle bénévole. « Présentez-vous en Français », demande Anna-Maria Lanotte à ses élèves. Cette Italienne, éducatrice spécialisée, donne son premier cours de Français Langue Étrangère (FLE). Elle explique : « Je suis arrivée en France par le biais du bénévolat européen. J’ai été très bien accueillie au point que j’ai décidé d’y rester. Je souhaite maintenant mettre à profit mon temps libre pour aider les autres. J’apprends le Français à des personnes qui ont des difficultés avec cette langue, qui n’est pas leur langue maternelle. Il y a dix ans, j’étais comme eux. Je veux à mon tour offrir un service de qualité. Le bénévolat, c’est valorisant. Ce que l’on donne et l’on reçoit ici, ça n’a pas de prix ! ».
Un bénévolat ponctuel

© Henri Perrot - Ville de Tremblay-en-France
Pour Patrick Martin, adjoint au maire chargé des sports : « Si l’on en croit les chiffres officiels, il n’y a pas moins de bénévoles. En revanche, le bénévolat d’intérêt général fait place petit à petit à un bénévolat plus ponctuel. Heureusement, les petites mains s’activent toute l’année. Sans elles, il n’y aurait plus de compétitions sportives. Le revers de la médaille, c’est que souvent les bénévoles les plus engagés agissent au détriment de leur vie personnelle. »
Un investissement de tous les instants
Pour certains, c’est même un sacerdoce. C’est le cas d’Hervé Simon, président du Tremblay athlétique club (TAC) omnisports depuis 2012 et qui voudrait bien passer le flambeau. Il confie : « Le TAC, c’est 17 sections et 3 700 adhérents. C’est une gestion 7 jours sur 7. Certains jours, je commence à 9h pour finir à 22h. Vu l’importance des tâches administratives, je n’arrive plus à prendre de plaisir côté sportif. Heureusement, voir se développer le sport de loisir comme de haut niveau, le sport féminin et handisport à Tremblay est une satisfaction. Ma plus grande joie, c’est de croiser des enfants qui ont le sourire. La ville a beaucoup investi dans le sport et en voit aujourd’hui les résultats ».
François Lucas a lui pris goût au bénévolat en accompagnant son fils jouer au tennis. Quelques années plus tard, il deviendra même le président du Tennis Club Tremblaysien jusqu’en 2017. Depuis 1995, il préside aussi l’Office des sports de Tremblay. De quoi lui donner un avis d’expert : « Si le bénévolat est libre, dit-il, il engage aussi une responsabilité. La formation est là pour aider le bénévole. Attention cependant, le bénévole ne peut pas tout faire. Certaines tâches administratives et juridiques doivent être professionnalisées pour éviter qu’il ne se décourage. La réglementation, qui peut paraître pesante pour les clubs, est aussi un atout important. Je dis souvent qu’on assiste plus aujourd’hui à un bénévolat de réflexion que d’action. Les bénévoles passent plus de temps à remplir des formulaires qu’à être sur le terrain ». Le bénévolat a finalement de beaux jours à Tremblay quelle qu’en soit la forme...
Le bénévolat en chiffres
♥ 250 bénévoles dans les 110 associations socioculturelles.
♥ 7 associations emploient 9 personnes à plein temps, les 103 autres s'organisent uniquement avec des bénévoles.
♥ 33 locaux associatifs, gérés de façon mutualisée par le secteur Vie associative, permettent aux bénévoles de 93 associations d'organiser leurs activités.
♥ En 2018, 105 attributions de Contrat Tremblay Tremplin (CTT). Depuis 2015, c’est plus de 410 CTT attribués à des jeunes tremblaysiens.
♥ 83 Bourse au permis ont été attribuées en 2018. Initié par l’ex-communauté d’agglomération Terres de France, ce dispositif a été repris par Paris Terres d’Envol.
Auteur : Pierre Grivot
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