Viet vo dao
À l'école du Roseau
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© Henri Perrot - Ville de Tremblay-en-France
Le vo sinh, le salut vietnamien entre deux combattants de Viet vo dao, n’a rien d’un bonjour-bonsoir. C’est avant tout une démonstration de civilité, une marque de respect et un signe d’humilité. Ce peut-être aussi un souhait de santé et de prospérité adressé à quelqu’un. Pas question non plus d’oublier le coup de maillet sur le gong en bronze que donne l’élève le plus gradé au début et à la fin de la séance. Comptez sur l’école du Roseau 5, nom du club mais aussi du style de Viet vo dao, pour rappeler à ses élèves la signification de ces gestes traditionnels.
C’est la nature du club tremblaysien, pas encore trentenaire, qui fait figure de jeunot dans la chronologie de cet art martial né au Vietnam et plusieurs fois millénaire. Ni l’occupation chinoise durant des siècles, ni la colonisation française ou la guerre qui a suivi n’ont eu raison de cette discipline poings-pieds très spectaculaire, bardée de techniques de combats axées sur le self-defense. Mieux, le Viet vo dao rugit à nouveau, crache du feu comme un dragon et essaime ses pratiquants au-delà du sud-est asiatique, via ses professeurs et sa diaspora.
Un des premiers clubs en France
Grâce à son fondateur Bernard Vo Dinh, l’école du Roseau 5 fut l’un des tous premiers clubs à se créer en France. Vingt-cinq ans plus tard, il continue à faire honneur à son créateur, avec sa trentaine de licenciés, ses cours de Viet vo dao et de Viêt taï chi, sa variante basée sur des mouvements plus doux du corps. Les deux se partagent le dojo du gymnase Toussaint Louverture où ses pratiquants sont accueillis dès l’âge de 8 ans.
« L’enseignement du Roseau 5 dépasse la dimension sportive ; nous associons dans le même travail le corps et l’esprit pour chercher le contrôle intérieur de soi, la maîtrise parfaite du geste et la quête de l’énergie vitale, tout ce qui constitue l’essence du Viet vo dao », explique Sébastien Gébal, professeur et président. Michel Crèze, membre du club, en a fait un véritable mode de vie. « J’ai amélioré mon état de santé, je suis plus souple, je respire mieux, je canalise mes émotions et j’ai gagné en volonté », assure-t-il.
Dans cette voie empruntée, la performance sportive est secondaire. « Notre priorité n’est pas la compétition, mais elle peut quand même aider à faire grandir nos élèves et les pousser à aller au-delà de leurs limites pour mieux se connaître », reprend Sébastien Gébal. Comme chaque année le club célèbrera la fête du Têt – le nouvel an vietnamien – le 9 février avec ses membres. Mais la grande échéance sera, au mois de juin prochain, l’inoxydable stage franco- allemand qui réunira tous les clubs se réclamant de l’école du Roseau, des deux côtés du Rhin. La famille du Viet vo dao se veut bel et bien sans frontière.
Auteur : Frédéric Lombard
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