Badminton
Pour le meilleur et pour le bad
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Lâcher les freins, les fous du volant le font comme personne et ils s’en vantent. Ces chauffards sympathiques, ce sont les badistes du TAC. Cinq soirs par semaine, on les repère pieds au plancher et la raquette dans la main, les yeux rivés sur la course du petit projectile en plumes qui passe et repasse d’un côté à l’autre du filet dans un sifflement long.
Ça râle, ça sue et ça rigole dans les rangs. Ne pas s’y tromper, le badminton est au jeu de volant de plage, ce que le tennis de table est au ping pong. Le second est une activité tranquille de pur loisir, le premier est un sport à 100%. Qu’on se le dise, on est loin de l’année 1873, quand des officiers anglais revenus des Indes eurent l’idée de remplacer la balle par un bouchon lesté de plumes d’oiseau…
Les as du volant savent ce que transpirer, solliciter le cardio et faire monter l’adrénaline, signifie. Les adhérents, une vingtaine de jeunes de 7 à 17 ans et 80 adultes, en redemandent. Tout en haut de la pyramide des âges, il y a Jean-Louis, 68 ans. À Tremblay, 40% des licenciés sont des licenciées, l’un des rares sports où les matches par équipes sont mixtes.
« Au plan de l’effectif, le TAC badminton est un gros club de Seine-Saint-Denis, département qui en dénombre une vingtaine », précise Delphine Vellutini, la présidente. Mais si l’unique motivation était de faire du chiffre, le club compterait une bonne centaine de licenciés supplémentaires.
Parmi eux, pas mal de scolaires car le badminton tisse sa toile depuis plusieurs années dans les collèges, et notamment à Romain Rolland. « Nous refusons beaucoup d’inscriptions car nous voulons demeurer une structure à taille humaine, continuer à entretenir une ambiance familiale basée sur la convivialité et le respect auxquels nous tenons tellement », assure-t-elle. Le symbole pourrait être, à chaque entame de saison, le tournoi de bienvenue aux nouveaux adhérents.
« Essayer le bad c’est l’adopter »
Modeste par ses moyens, le TAC badminton fait reposer son enseignement sur les épaules de Nicolas Séjournant, son unique entraîneur, mais un professionnel. « Chez les jeunes comme chez les adultes, le potentiel existe. Mon rôle est de fidéliser nos jeunes et de relancer l’émulation pour donner envie à nos compétiteurs de rêver plus haut », explique-t-il.
C’est, du moins, l’objectif du club. Si plusieurs éléments évoluent en championnat individuel à l’échelon régional, ses cinq équipes séniors – 3 mixtes et 2 masculines – crapahutent au niveau départemental. « Notre ambition est de rejoindre le championnat régional 3, plus représentatif de notre potentiel.»
L’accession n’est pas gagnée mais, à l’heure où démarre la compétition, la marche est franchissable. Preuve qu’on y travaille bien, et en profondeur, le club a reçu de la fédération le label « École française de badminton ».
Jean-Baptiste sait qu’il n’est pas prêt d’être appelé dans l’équipe fanion. Il a rejoint le TAC voici deux saisons. « Ce qui me plaît dans le bad, c’est l’alliance de la technique et du mental », dit-il.
Ophélie frappe dans le volant depuis une dizaine d’années, dont deux à Tremblay. « Essayer le badminton, c’est l’adopter», dit avec enthousiasme cette ancienne tenniswoman. Elle non plus ne lorgne pas sur une place dans l’équipe première. Ce qui ne l’empêche pas de prendre son loisir hebdomadaire très sérieux.
Auteur : Frédéric Lombard