Football
Pleine lucarne pour le foot féminin
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© Guillaume Clément - Ville de Tremblay-en-France
Vous ne savez pas où vous serez le 7 juin sur le coup de 21 heures ? Elles si : devant leur écran télé scotchées sur le match d’ouverture de la Coupe du monde féminine de football. Les joueuses du Tremblay FC attendent depuis longtemps cet évènement-totem avec toutes les retombées médiatiques et populaires espérées.
En attendant de vibrer, l’équipe des U18 se retrouve comme d’habitude deux fois par semaine, un lundi soir du mois de mai, à l’entraînement sur les synthétiques, à l’arrière du Palais des sports. Elles s’appellent Manon, Jade, Halima… ont entre 16 et 17 ans et sont une petite dizaine ce soir-là sur le rectangle de gazon artificiel. Aux manettes, il y a Mohamed Sidi. Leur nouveau coach est un ex-joueur et éducateur du TFC, de retour au bercail.
Bienveillant mais exigeant, il leur a concocté une séance où il est largement question de parfaire sa condition physique. Tours du terrain, fractionné, exercices au sol sans ballon, conduite de balles, passes, tirs, les exercices s’enchainent sans temps morts. Tout le monde s’exécute sans rechigner, avec le sourire même. « Les filles sont réceptives et ont envie de bien faire », affirme-t-il. Le coach a accentué le travail foncier, tout particulièrement le lundi.
Ce qui était le talon d’Achille des U18 est devenu un point fort. En témoigne le cinglant 5 buts à 0 infligé deux jours plus tôt à l’équipe de la JA Drancy, en championnat de critérium où les Tremblaysiennes se promènent. Ce qui ne fait pas d’elles des robots. La preuve, les ratatinées du jour les avaient éliminées quelques temps auparavant en quart de finale de la coupe du 93. « Cette équipe a un vrai potentiel auquel s’ajoute un véritable attachement des filles au club », assure l’entraîneur.
Priorité au recrutement
Marine, 16 ans, illustre à merveille cette fidélité. La défenseuse centrale des U18 a débuté au TFC à 6 ans. Lycéenne en première ES à Léonard de Vinci, le ballon rond continue d’occuper son espace. « J’ai grandi dans un univers de football, ma mère est bénévole au club, une partie de ma famille joue et l’autre supporte l’équipe de France », précise-t-elle en souriant. Elle y consacre encore une grande partie de son temps libre. « Garçons ou filles, mon sport parle à tout le monde et je ne me pose même pas la question de savoir comment les autres me regardent. Je sais du foot qu’il rassemble et qu’on y fait de belles rencontres », atteste-t-elle.
Titulaire avec les U18, Marine n’a pas connu les années du club en D2 les crampons aux pieds mais sur le bord du terrain. « J’aimerais jouer un jour en deuxième division, et si ça doit se faire, ce sera avec Tremblay ». Le 7 juillet, la footballeuse ne vivra pas la finale du mondial dans les tribunes du stade de Lyon, mais elle se console en rappelant qu’elle avait foulé à deux reprises une pelouse encore plus prestigieuse, celle du Stade de France, en U13 et en U16, lors des finales de coupes départementales. Bilan, une coupe départementale et une finale perdue.
« Nous sommes reparties sur de nouvelles bases en concentrant tous nos efforts sur nos jeunes », rappelle Faarahé Ayata, responsable de la section féminine. Formée au TFC, ancienne joueuse de l’équipe première, elle a entraîné durant 10 ans les U9 et U11… garçons, elle est la femme qui tombe à pic. Pour l’heure, 80 % des joueuses sont issues de Tremblay, lui assurant une puissante adhésion à ses couleurs. Elles jouent en critérium, officieux championnat mais sans montées ni descentes.
« Les U18 sont inscrites en foot à 7 car l’effectif est encore trop réduit », fait-elle observer. D’où le besoin d’étoffer les rangs. Le bouche-à-oreille entre les filles, les réseaux sociaux et la participation à des évènements tels que la Fête des sports, devraient lui permettre rapidement de recruter suffisamment pour passer à 11. Les U18 constitueront l’ossature de la prochaine équipe senior. Son objectif alors, accéder en Division d’honneur. Yohanna, Julie, Nora et les autres n’ont pas fini de faire parler d’elles.
Auteur : Frédéric Lombard
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