Associations
Les associations, cœur de la vitalité locale
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Le tissu associatif d’une ville est un indicateur de son dynamisme. Les associations sont constitutives de l’identité d’un territoire, révèlent l’énergie de ses habitants et l’attention que leur porte une collectivité. Il est peu dire que la vie associative tremblaysienne est foisonnante. La ville compte 110 associations actives, 4 500 adhérents dont 70 % de Tremblaysiens. Et chaque année, de nouvelles associations se créent, avec l’appui de la commune représentée par son secteur Vie associative.
« L’activité des associations socio-culturelles tourne autour de deux grandes thématiques, présente Éric Jadowski, responsable du secteur Vie associative qui compte deux agents et est l’interlocuteur principal des associations tremblaysiennes (voir encadré), les associations d’expression corporelle comme le yoga, la danse, le théâtre, la gymnastique douce, la détente et le bien-être, d’une part, et celles qui œuvrent pour développer le lien social, la citoyenneté et qui s’occupent de la solidarité locale, de l’accompagnement social, de l’accompagnement à la scolarité, d’autre part. Nous comptons également les associations de parents d’élèves et d’anciens combattants. »
Vitalité, partage et solidarité
L’A.B.C, Les Trembles, Parfums d’Italie, Synergie village, les Restaurants du cœur, le Secours populaire et le Secours catholique, les P’tits Pioufs, l’AJT, BAL au centre, Ailes, le Bout du monde, Provoque ton destin ou Ensemble c’est possible, toutes ces associations sont nées de la volonté et de l’engagement des Tremblaysiens pour la solidarité, la vitalité de leur ville et de leur quartier.
À l’origine de la création d’une association, il y a évidemment le souci d’apporter un service ou juste l’envie de faire des activités à plusieurs, mais aussi souvent celle de partager son expérience. « Cette association, c’est un peu l’histoire de ma vie, confie Fatoumata Diawara, présidente de Toot’Ys Bien Être, qui a vu le jour en mai 2017. Mon but était d’encourager les personnes à se sentir bien. J’ai 35 ans, trois enfants, trois mariages et trois divorces et je trouve toujours du temps pour moi, je fais du sport, vais au cinéma, au restaurant et plusieurs personnes de mon entourage m’ont demandé comment je m’organisais, alors j’ai décidé de partager mon bien- être. »
Auxiliaire de puériculture, animatrice, agent de sûreté à Roissy, salariée d’une PMI, Fatoumata Diawara, qui a aussi créé sa société de traiteur, se joue de la routine. Forte d’une trentaine d’adhérentes et de cinq bénévoles, Toot’Ys (qui signifie « petite » en wolof) organise des brunchs, des cours de fitness, des sorties comme le salon de l’agriculture ou celui du body fitness.
Aides directes et indirectes
La ville accompagne actuellement 72 associations – hors associations sportives, équipements culturels, MJC Caussimon et l’AJT – et consacre une enveloppe budgétaire de quelque 107 000 euros au secteur. Certaines associations (Synergie village, Co Ainsi Danse, l’A.B.C, Les Trembles, le Comité de jumelage et Yin’Yang) emploient des professeurs salariés et bénéficient d’aides financières directes de la ville prenant en charge 30 à 40 % des salaires. Pour Synergie village, qui propose des activités de danse, de théâtre, des cours de langue, et qui a embauché un salarié ainsi que des auto-entrepreneurs, les subventions – qu’elles soient directes ou indirectes –, sont indispensables à son existence.
« Sans l’aide de la mairie, nous ne pourrions pas tenir, affirme Evelyne Gaillard, présidente de cette association née en 1995. Aujourd’hui, ce qui nous fait très mal, ce sont les grosses salles de sport qui sont ouvertes tous les jours, toute la journée. Et les nouveaux rythmes scolaires ont fait baisser de 30 % le nombre de nos adhérents. Pourtant, si nous disparaissions, ce serait un grand vide pour les habitants du Vieux-Pays. L’idée de départ, c’était justement que les gens aient des activités à deux pas de chez eux. »
Chaque association peut également être épaulée pour la mise en oeuvre de sa communication, avec la possibilité de publier un petit article dans les pages du Tremblay Magazine, au sein de la rubrique « Du côté des Assoc’s ». La ville peut aussi être sollicitée pour l’impression de flyers et d’affiches promouvant les activités et les événements à venir. Des aides au fonctionnement et au transport sont aussi accordées.
Le défi des locaux
Autre enjeu de taille pour les associations, la ville met à disposition des locaux. Un véritable défi pour la municipalité qui cherche à loger le maximum d’associations et à répartir le plus profitablement possible les créneaux horaires (lire l’interview de Philippe Bruscolini, élu en charge de la vie associative). Aujourd’hui, 35 locaux sont mis à disposition par la municipalité et les bailleurs sociaux. Pour héberger le plus grand nombre d’associations, des espaces ont été mutualisés. Au centre-ville, neuf associations se partagent un local situé au 1 rue Farges et huit autres la salle des associations mitoyenne de la médiathèque ; au Vert-Galant, la salle Albert Thomas qui centralise l’essentiel du tissu associatif du quartier abrite également neuf associations ; aux Cottages, le pavillon Allende en héberge six tout comme l’espace Branly, rue du Cimetière au Vieux-Pays. Le Centre social Louise Michel, l’Espace Angela Davis, la Strada, la Maison des associations du Vieux-Pays, l’Espace Henri Barbusse… sont aussi des lieux où les associations ont élu domicile. Sans compter l’Espace Jean Ferrat, qui a ouvert ses portes en mai 2014 et accueille depuis les manifestations festives et les grands rendez-vous de toutes les associations de la ville. La ville veille du reste à entretenir et embellir ces lieux si fréquentés par les Tremblaysiens : L’Espace Henri Barbusse a été intégralement rénové et la ville ambitionne d’ériger, rue d’Anjou, au Vert-Galant, un tout nouveau lieu pour accueillir la MJC Caussimon.
Les rôles du secteur Vie associative
Le secteur Vie associative accompagne les associations dites socioculturelles qui se distinguent des associations sportives (gérées par le service des sports) et des équipements culturels comme le théâtre Louis Aragon, le cinéma Jacques Tati, L’Odéon (qui dépendent de la division des affaires culturelles). Ce service de la ville assiste les associations dans leur développement dès leur création. « Le secteur est une porte d’entrée unique pour faciliter leurs démarches, rappelle Philippe Dubois, directeur de la division Manifestations publiques, Vie associative et Relations internationales. À partir de 2008, nous avons mis l’accent sur le bénévolat et créé en 2009 le forum des associations qui a été intégré à la fête du sport pour que les associations aient aussi une vitrine. » Il y a trois ans, le secteur a initié deux appels à projet financés par le collectif d’initiatives associatives, lequel soutient des projets menés par des associations qui contribuent à la cohésion sociale, à l’amélioration du cadre de vie ou au développement économique. En 2017, 24 projets ont été fi nancés pour une enveloppe globale de 22 500 euros. Pour l’Estivale de l’été prochain, un appel à projet est lancé pour y animer des ateliers, avec à la clé une enveloppe de 4 000 euros.

Trois questions à Philippe Bruscolini, maire adjoint en charge de la jeunesse, du lien social et de la citoyenneté.
Comment se porte la vie associative à Tremblay ?
Elle est très active. Elle se porte bien mais nous souffrons, comme partout ailleurs en France, du manque de bénévoles. Nous essayons de faire que les associations se rencontrent entre elles et pour celles dont l’activité est proche qu’elles puissent mutualiser leurs forces. C’est ce que nous avons par exemple fait avec les associations de solidarité qui organisent des maraudes. En mai, nous allons rassembler les associations œuvrant dans le sens des droits des femmes afin de leur permettre d’avoir plus de visibilité.
Au niveau national, le contexte budgétaire est en berne pour le monde associatif…
La ville a décidé cette année de maintenir l’enveloppe dévolue aux associations [qui s’élève à 107 000 euros, ndlr]. L’année dernière, le budget avait été contraint et nous avions demandé aux associations de faire un effort en réduisant de 3 % le budget global. Cette année, nous maintenons le budget car l’effort ne doit pas peser sur les associations. Les Tremblaysiens ont trop besoin d’elles.
Quels sont les grands enjeux de la vie associative tremblaysienne ?
Les locaux ! Nous avons une grosse demande, ce qui prouve que la vie associative est en bonne santé, mais nous ne pouvons la satisfaire car nous ne pouvons pas toutes les loger. Nous essayons de mutualiser les locaux un maximum. Nous travaillons aussi avec les bailleurs sociaux : Vilogia met à disposition 12 appartements pour les associations et pour la première fois, Osica a libéré un appartement au 5 avenue Langevin qui abrite le Secours populaire et l’association Panier frais.
Situer
Auteur : Mathilde Azerot
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