Rénovation urbaine
Le grand ensemble a droit aux aides de l'Etat
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L’avenir du Grand ensemble de Tremblay devrait se décider prochainement. Il fait partie de la liste des 1 300 « quartiers prioritaires » dévoilée en juin dernier par l’État. Les regards sont désormais tournés vers l’Agence nationale de rénovation urbaine (Anru) qui doit sélectionner cet automne 200 d’entre eux pour l’octroi de crédits dans le cadre du nouveau Programme national pour la rénovation urbaine (PNRU 2).
Contrairement au premier programme, mené sur la base d’appels à projets, le second plan qui porte sur la période 2014-2024 sera concentré sur des quartiers définis par l’État.
Des règles simplifiées
La loi Lamy votée en février dernier concentre les efforts sur les territoires les plus en difficulté. Elle simplifie également les zonages puisque les dispositifs existants (ZUS, ZRU, ZFU…) vont céder la place aux « quartiers prioritaires », à partir du 1er janvier 2015. Sont ciblés des quartiers identifiés par l’Insee comme des « concentrations urbaines de pauvreté ».
En d’autres termes, des lieux où plus de la moitié des habitants vivent avec moins de 60% du salaire median français, soit 12 800 euros par an pour un ménage francilien. Une partie du Grand ensemble répond à ce critère, et pourra ainsi bénéficier d’un « contrat de ville », dont l’objectif est notamment d’améliorer la cohésion sociale, la réussite éducative ou encore l’insertion professionnelle au sein du quartier.
Des territoires ciblés
En ce qui concerne la rénovation urbaine, cinq milliards d’euros seront consacrés aux 200 quartiers qui cumulent les difficultés sociales et les dysfonctionnements urbains les plus importants. 20% de ces cinq milliards pourront bénéficier en outre à d’autres quartiers moins en difficultés ou à des quartiers qui, à l’image du Grand ensemble de Tremblay, sont déjà engagés dans un programme de rénovation urbaine.
En 2011, grâce à l’appui de la ville, les bailleurs ont obtenu cinq millions d’euros de l’État à titre dérogatoire du PNRU 1 pour financer les premières démolitions de tours au centre-ville.
Des contrats de ville intercommunaux
Autres nouveautés : la participation des habitants dans les opérations de renouvellement urbain sera renforcée grâce à l’installation de conseils citoyens et les nouveaux contrats de ville seront désormais conclus à l’échelle de l’intercommunalité. « L’État a souhaité qu’il y ait une cohérence territoriale sur ces différents programmes d’aides aux quartiers. Car il y a un intérêt évident à étudier des projets communs pour éviter des ruptures urbaines et des redondances, souligne Madani Ardjoune, maire-adjoint à la rénovation urbaine et vice-président à Terres de France. C’est à ce niveau que la ville évolue et que les liens entre les quartiers, les territoires peuvent se construire. »
Et de poursuivre : « La communauté d’agglomération veillera à ce que les trois villes membres (Sevran, Tremblay, Villepinte) soutiennent de façon renforcée les projets urbains respectueux de l’environnement, économiques, sociaux, éducatifs, sanitaires et culturels dans le nouveau périmètre. »
Réussir la mixité sociale
La ville attend donc désormais des crédits supplémentaires dans le cadre du nouveau PNRU, pour poursuivre la construction de résidences plus humaines et finaliser le programme de démolition des immeubles vétustes. Si cet été a été marqué par la démolition du 11 rue Yves Farge, deux autres tours vont être détruites en 2015 (2 place de la Paix et 3 boulevard de l’Hôtel de ville).
Pour les quatre autres tours concernées appartenant au bailleur Vilogia (5 Boulevard de l’Hôtel-de-ville, 9 rue Yves Farge, 22 et 24 avenue de la Paix), les financements ne sont pas encore assurés.
« Malgré la baisse des dotations de l’État et le financement des rythmes scolaires, qui nous imposent un exercice budgétaire très contraint, nous entendons continuer la rénovation urbaine du Grand ensemble. L’objectif est de rendre effective la mixité sociale du quartier, pour changer les choses en profondeur et parachever certains projets restés au milieu du gué », conclut Madani Ardjoune.
Auteur : Pierre Grivot