Randonnée
En avant, marches !
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© TAC Randonnée
Le 4 juillet est entouré en rouge sur l’éphéméride de Delphine. Après plusieurs mois passés immobilisée dans un plâtre, puis trois autres à tourner en rond chez elle, coincée par le confinement, cette retraitée renfilera avec délice ses chaussures de randonnée. Au programme : sa première marche de l’année avec ses amis du TAC Randonnée, direction Saint-Mard en Seine-et-Marne. Neuf kilomètres à avaler – de la petite bière pour cette accro de la rando qui se sent des fourmis dans les jambes. À elle le retour aux grands espaces, à sillonner le nez au vent.
« Notre dernière sortie remontait au 14 mars dernier, au Plessis-Chamant dans l’Oise », se souvient Claude Morvan, le président de cette section du TAC. Trois mois et demi se sont écoulés, presque une éternité dans les rangs de ce club d’ordinaire sur la brèche douze mois sur douze. « Avant le confinement, nous organisions en moyenne trois sorties par semaine – soit environ 150 randos par an –, plus deux séances hebdomadaires de marche nordique », rappelle-t-il. C’est dire l’immense frustration d’avoir dû annuler ou remettre au monde d’après les week-ends, séjours et voyages prévus en Île-de-France, en France et à l’étranger.
Retour progressif à la normale
Durant le confinement, les activités ne se sont pas limitées à quelques visioconférences pour fixer le planning de l’après Covid-19. Le téléphone et les mails ont eux aussi joué un grand rôle pour maintenir le contact entre les 170 adhérents. « Nous avons pu mesurer combien, pour certains, marcher en groupe, c’est d’abord un moyen de sortir de l’isolement », poursuit Claude Morvan. Par moments, les discussions tenaient plus de bouteilles lancées à la mer par des confinés profondément chamboulés par les événements.
À 70 ans, Delphine a su éviter la contamination et limiter les effets délétères du confinement, mais il lui tardait de retrouver le grand air. « Je fais de la rando depuis vingt ans au club, toujours avec les mêmes motivations : goûter au plaisir d’évoluer au milieu de la nature, entretenir ma forme et partager des moments de convivialité. » Son kiné est le premier à lui recommander la marche pour accélérer la rééducation après sa double fracture tibia-péroné survenue l’hiver dernier. « Quand je marche, j’oublie mes douleurs et je fais le plein de bien-être », conclut-elle.
À l’heure d’un retour progressif à la normale avec la levée des restrictions sur les déplacements, le club a retrouvé le chemin des sentiers le 25 juin, en groupes réduits. Distances et gestes barrières sont de rigueur. « Nous avons repris notre programme là où nous l’avions laissé, et ça fait du bien à tous de repartir d’un bon pied », précise le président. Un seul des adhérents a été touché par le coronavirus. Le dirigeant s’interroge cependant sur l’ampleur des pré-adhésions à la rentrée : « Nous avons des gens âgés qui hésitent à revenir tant que le virus sera encore présent. »
Avec 100 % de bénévoles dans l’encadrement, aucune conséquence financière n’est heureusement à déplorer. Au contraire. « Paradoxalement, les annulations de sorties et d’événements ont généré un surcroît de trésorerie, qui va nous permettre de baisser le tarif des licences de 50 à 38 euros en 2020-2021 », annonce le président. Pour l’instant, et à moins d’un retour massif du virus, le planning court jusqu’à fin septembre. Début octobre devrait aussi avoir lieu un séjour, très attendu, dans la région de Lisbonne au Portugal. Le voyage aurait dû se dérouler au printemps. Delphine en sera.
Auteur : Frédéric Lombard