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Ainsi swat-ils !
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De boue sont les nouveaux damnés de la terre. Ils et elles peuvent ramper dans les flaques d'eau, sauter des murs, franchir des palissades, tirer à la corde… Ne vous attendez pas à les entendre regretter de s'être levés de bon matin. Ils sont venus suer, mais dans la bonne humeur.
Bienvenue à l'association Spartan wild academy training Tremblay, premier club de remise en forme par des courses à obstacles en milieu naturel créé en Seine-Saint- Denis. La SWAT est à l'oeuvre le dimanche au parc de la Poudrerie.
À partir de 9h, une bande de joyeux drilles de 25 à 50 ans, en tenue de joggeur, entament une session d'entraînement basée sur la mise en forme. Au programme durant trois heures, étirements, pompes, tractions, musculation, avant d'aller courir dans les allées du poumon vert.
Au lieu d'éviter les obstacles naturels ou artificiels, ils se précipitent dessus. Le parcours santé avec sa panoplie d'instruments de torture en rondins de bois disséminés, fait merveille. Afin de diversifier et corser les variantes, les encadrants apportent leur propre matériel, cordes, ballons... L'ensemble est au service des corps au travail.
Pour le fun ou la compétition
Les training version SWAT, c'est un panachage de parcours du combattant, de trek et de défis à la Koh- Lanta. Le « ramping » dans la boue en moins, car le parc n'est pas équipé pour les bains de gadoue. Il n'empêche, pas de bonne séance sans terminer avec des vêtements bien cracra.
« Nos membres sont clairement là pour se dépenser physiquement mais pas bêtement. Ils attendent de ces entraînements une cohérence et sont aussi en quête d'un esprit de groupe dans une ambiance détendue », expliquent Franck Ribeiro et Pascal Marchand, les créateurs de la SWAT. Le club est une émanation de l'obstacle course racing (OCR).
Cette discipline, qui cartonne aux États-Unis, s'implante sur le vieux continent depuis l'Europe du Nord. En France, la discipline se structure progressivement, possède déjà son calendrier des courses à obstacles où la SWAT engage régulièrement des équipes mixtes.
« Qu'elles soient taillées pour le fun ou la compétition, accessibles à tous ou extrêmes, il existe des compétitions adaptées à tous les niveaux », précise Franck Ribeiro, professeur de sport en collège, ancien éducateur sportif à Tremblay et au club de boxe française.
Yéti race, D-day race, Ch'ti délire ou Frappadingue, l'intitulé de ces « mud races » (courses dans la boue) n'engendre pas la mélancolie. Mais qu'on ne s'y trompe pas, sous leurs airs rigolardes et dilettantes, ce sont de vraies épreuves d'endurance de 5 à 42 km en pleine nature.
Mais l'association développe aussi une pratique centrée sur le loisir. Les entraînements sont scindés en deux groupes. À la fin de la séance, tout le monde se retrouve pour des exercices en commun. En quelques mois, la SWAT a recruté une bonne partie de ses adhérents parmi les joggeurs du parc de la Poudrerie, intrigués de voir le dimanche débouler cette horde joyeuse et inclassable. Il reste de la place dans ses rangs.
Auteur : Frédéric Lombard