Rugby
Terres de championnes
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Le rugby féminin chez les moins de 18 ans se joue à sept et à la fin, c'est Tremblay qui gagne... Grâce aux cadettes du club Terres de France rugby, le bouclier de championnes de France migre au nord de la Loire pour la première fois depuis la création de cette compétition en 2005. Un exploit à graver sur le bois du trophée que les Franciliennes ont conquis glorieusement.
C'était le 3 mai 2015 à Migennes dans l'Yonne, lors d'une journée historique au cours de laquelle nos joueuses ont survolé leur sujet. Ce fut, en guise de mise en bouche, quatre matches et autant de pilées infligées à leurs adversaires en phase de poule.
Puis, en plat de résistance une demi-finale pliée face à Caen, 22 points à 0. Le dessert ne posa pas davantage de soucis où Béziers fut laminé en finale par 19 points à 7. « Et encore, nous avons mené 19 à 0 durant les trois quarts du match », précise Maxime Syanec, l'entraîneur aux anges.
Il l'était à l'égal de ses joueuses qui ont versé dans l'allégresse, les congratulations et les larmes au coup de sifflet final, comme si elles venaient de remporter la coupe du monde. Mais il y avait ce parfum sur la pelouse bourguignonne et devant un public qui ne s'attendait pas à une pareille issue.
De quoi le régaler d'une « galactique » bien rodée : torse bombé, coudes levés et menton haut, c'est le rituel que les « wonder rugbywomen » ont instauré après chaque victoire. Comme une seconde onction, Midi Olympique en personne, le grand média papier du rugby, a consacré un article bienveillant à la réussite des Séquano-Dyonisiennes. « Les filles ont été exemplaires d'un bout à l'autre de la saison et, finalement, ce bouclier ne nous surprend pas tant que ça au club », confirme le technicien.
La fin d’un cycle
Elles s'appellent Diemina, Elisabeth, Eva, Kahina, Keisha, Lauryn, Lili, Mélina, Nassira, Sadio, Taonie. Ce sont 11 drôles de jeunes filles rigolotes et rigoureuses, étudiantes en section sportive, lycéennes ou en apprentissage.
Elles ont ponctué trois années d'entraînements et de joutes communes avec ce beau point final, avant que le groupe ne se disloque. « Cinq d'entre-elles rejoindront les rangs seniors et nous rebâtirons un nouveau groupe avec celles qui resteront, plus les minimettes deuxième année qui vont monter et, je l'espère, de nouvelles recrues », explique Maxime Syanec.
L’équipe en or, propulsée sur les cimes en mai 2015, incarne plus que jamais la politique de formation qui va de soi à Terres de France. Cette démarche est l'ADN du club depuis sa fondation en 2003. Elle a été confirmée lors de la création de la section féminine il y a huit ans. Elle compte aujourd'hui une trentaine de filles.
La plupart l'ont rejoint via la filière collège où deux profs d'EPS bien mordus animent une section sportive rugby. « Nos cadettes incarnent la première génération issue de nos rangs, qui maintenant se sont étoffés avec une équipe de minimettes et, la saison prochaine pour la première fois de son histoire, un groupe en senior », se réjouit Michel Mairesse, le président de Terres de France rugby. Dix années seulement d'existence, mais le club affiche déjà la patience des vieux sages.
Auteur : Frédéric Lombard