Portrait
Patricia Vieira, une psy à l'écoute
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© Serge Barthe - Ville de Tremblay-en-France
Le moins que l'on puisse dire, c'est qu'après seulement trois années passées en France, Patricia Vieira a déjà accompli un sacré chemin ! Celle qui est née en 1990 au Portugal et qui a grandi dans le centre du pays, à Ourém, est arrivée en 2016 à Tremblay. Munie d'un master en psychologie, elle rejoignait ainsi sa famille : à la fois ses parents, installés depuis quelques années au Raincy, et son compagnon, qui travaille comme calorifugeur dans l'isolation des conduites d'eau.
La Tremblaysienne se souvient d'une enfance heureuse au Portugal. « J'habitais dans un petit village, tous les déplacements pouvaient se faire à pied. On jouait beaucoup dans la nature, on construisait des cabanes. Et comme ma mère gardait des enfants, la maison était toujours très animée ! Je me suis très bien adaptée à la France, à part peut-être en ce qui concerne les problèmes de transport », fait remarquer cette usagère quotidienne du RER B, qui ajoute : « Ce n'est pas tant de changer de pays qui a représenté un bouleversement, mais plutôt le fait de passer d'un petit village à une grande ville ».
Une habituée de l’espace Mikado
Elle le reconnaît en tout cas : Tremblay a été un tremplin pour elle. La native du Portugal avait bien appris le français pendant trois ans, mais sans jamais le pratiquer. À Tremblay, elle entend parler des cours de Français langue étrangère. Entre 2016 et 2018, la jeune femme fréquente alors le centre social Mikado. Une période qui l'a fortement marquée. « J'ai commencé après un test de niveau. Les cours m'ont vraiment beaucoup aidée. Les bénévoles qui les dispensent savaient adapter les exercices à chacun et prenaient le tout très au sérieux, en nous faisant bien réviser pour l'examen », fait valoir Patricia.
La Tremblaysienne souligne aussi que ces cours ont été l'occasion de connaître des personnes différentes, de tous âges et de toutes origines. Elle a obtenu le niveau B2 du Diplôme d'études en langue française (Delf), qui pourra par la suite, si elle le désire, lui permettre de suivre des cours à l'université. Il lui a ensuite fallu un peu de temps pour faire reconnaître son diplôme portugais et pour traduire son mémoire de master en français, afin de rechercher du travail. Elle a ainsi trouvé un emploi à mi-temps au sein du lycée des Petits champs, dans le 19e arrondissement de Paris, où elle exerce désormais comme psychologue et conseillère d'orientation.
« L'objectif est d'arriver à rencontrer tous les élèves pendant l'année, de les connaître, de les écouter, voire de les orienter, au besoin, vers d'autres professionnels, poursuit-elle. J'adore les enfants, pour leurs émotions simples, spontanées et transparentes, leur capacité à apprendre et à s'adapter. J'aime les aider en leur fournissant les outils nécessaires pour surmonter leurs difficultés à s'exprimer, à gérer leurs émotions », détaille Patricia, qui constate que le recours à un psy est de plus en plus fréquent. « Il est vrai que les parents s'inquiètent davantage, au moindre signe d'une petite crise. Mais le problème se situe dans la durée : bien souvent, ils abandonnent cet accompagnement en cours de route, sans aller au bout de la démarche. »
Il est toujours difficile de comparer les époques, mais la psy admet que si « les risques pour les jeunes (alcool, drogue, etc.) sont les mêmes, les parents sont peut-être en revanche moins attentifs ». Notamment à la période de l'adolescence : « C'est un moment où les jeunes s'enferment dans leur monde avec leurs doutes et leurs angoisses. Là, j'aime pouvoir être présente, sans les juger, afin qu'ils sachent qu'ils peuvent compter sur moi pour les aider à dédramatiser et à développer leurs stratégies de résolution de problèmes ».
Tremblaysienne d’adoption
En ce qui concerne sa fonction de conseillère d'orientation, la jeune femme ne cache pas que pour elle, « il s'agissait d'un vrai défi de connaître toutes les procédures d'admission, notamment avec Parcours Sup ». Pour compléter son mi-temps, Patricia garde des enfants, après l'école, dans le 11e arrondissement, les mêmes depuis son arrivée en France. Et la Tremblaysienne aime se promener à Paris, à Montmartre en particulier, mais aussi déguster des pâtisseries, découvrir des petits restaurants, entrer dans les églises ou flâner le long des berges de Seine. Elle prend également plaisir à cuisiner, notamment pour préparer une bonne « bacalhau a bras », c'est-à-dire de la morue à la portugaise.
Si elle n'a pas encore pris le temps de voyager en France, elle réserve sa première escapade pour le Mont Saint-Michel. Et, oui, le Portugal lui manque : « J'y retourne au moins trois fois par an », confie l'habitante du Vert-Galant, qui ne se voit pourtant pas vivre autre part qu'à Tremblay. « Si un jour nous achetons, ce sera dans cette ville, car nous ne voulons pas déménager », assure Patricia, qui souhaite poursuivre son travail auprès des enfants et des adolescents, « parce qu'ils sont plus faciles à lire que les adultes, qui ont déjà leur personnalité, leur histoire, leurs opinions et leurs préjugés ».
Auteur : Daniel Georges
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