Prévention
Les coulisses de la justice
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© Guillaume Clément - Ville de Tremblay-en-France
Le corps d’un adolescent flotte dans le canal de l’Ourcq. Il porte une trace de couteau au niveau de l’omoplate. Trois jeunes mineurs sont suspectés. C’est le procès de cette véridique affaire qu’une vingtaine d’élèves de 4e du collège René Descartes, accompagnés de leur professeur d’histoire-géo Stéphane Marques, reconstituent ce matin d’avril au Tribunal de grande instance de Bobigny (TGI). Une affaire de justice dont ils ne connaissent pas le verdict.
Cette action, menée en lien avec l’Éducation nationale, est portée par le service prévention de la ville et l'APCJF (Association pour la promotion de la citoyenneté des jeunes et des familles). « Procureur, avocats, assesseurs, prévenus, victimes, éducateurs, experts médicaux… Tous les acteurs d’un procès sont ici représentés, certains sont même en tenue officielle », précise Carole Langlois, responsable du service prévention-CLSPD. Les rôles des différents interlocuteurs du procès ont été distribués lors des travaux préalables en classe. « L’idée est de faire comprendre aux élèves la loi et le fonctionnement de la justice en France. »
Grandeur nature
La juge pour enfants déclare l’audience ouverte. Intervenante et membre de l'APCJF, Bernadette Amaro est la seule à être véritablement officier de justice au TGI. Youssouf, qui interprète le rôle d’un avocat, arbore fièrement sa robe noire. Dans cette affaire, les trois inculpés sont assis les uns à côté des autres. Les adolescents témoignent non sans mal à la barre et répondent aux questions posées par les juges et les avocats. Plaider face à un public dans un lieu qu’ils découvrent pour la première fois n’est pas chose facile.
Un exercice auquel ils ont pris du plaisir malgré tout, comme en témoigne Youssouf, qui s’est complètement pris au jeu : « Porter une robe d’avocat dans un vrai tribunal, c’était top ! J’avais l’impression d’être un acteur. » Chloé, qui a joué le rôle de procureur, nous confie : « À la base, je voulais être avocate, mais après cette expérience, j’aimerais plus tard devenir procureure. Si au début, j’avais peur d’oublier mon texte, ça allait mieux une fois que je me suis mise dans le rôle. J’avais carrément préparé une fiche au cas où ! »
Auteur : Pierre Grivot
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