Rugby
Le rugby roi du bonus
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© Guillaume Clément - Ville de Tremblay-en-France
Un parcours quasi parfait jusqu’à maintenant en Promotion d’honneur, un match au sommet le 1er mars à domicile contre Gonesse, l’équipe senior masculine de Terres de France rugby (TFR) aborde 2020 avec un appétit de All Blacks. Cette troisième saison dans ce championnat sera peut-être la dernière. C’est ce qui se murmure à voix basse entre joueurs, entraîneurs et dirigeants, au fil des succès dominicaux. La saison avance et les locaux restent plus que jamais dans la course à l’accession en Division d’honneur, le dessus du panier francilien.
Pourquoi le nier, le TFR semble bien près de marquer l’essai décisif. « Sachant que les deux premiers de la poule monteront et que nous ne lâchons toujours rien, nous voici logiquement bien placés », confirment à l’unisson Alex Debry et Hussein Drif. Le duo d’entraîneurs s’était fait la main chez les jeunes avant d’être parachuté à la tête des seniors en début de saison. Un saut dans l’inconnu ? Pas vraiment. « Le groupe d’une moyenne d’âge de 21 ans compte de nombreux éléments que nous avons formés, déjà coachés et que nous connaissons par cœur », rappelle Alex Debry. En retour, les rugbymen ont bien cerné leurs aînés. Ils les savent tour à tour cool, accessibles, exigeants, têtus, toujours intraitables dans leurs choix.
« Dynamique sportive et humaine »
L’alchimie 2019-2020 opère avec un groupe composé d’une trentaine de joueurs, dont de nombreux éléments qui ont grandi au club, une poignée de cadres expérimentés et plusieurs retours au nid. C’est le cas de Fahad Mhoudini : « Après deux saisons à Meaux en Fédérale 2 j’ai voulu me rapprocher de ma famille, retrouver les copains et participer à une aventure collective avec des gars que je connais depuis tout petit », explique le 3e ligne de 105 kg. À 20 ans, ses acquis profitent à l’équipe. Il a retrouvé sur la pelouse synthétique de Jean Guimier Mehdi Slamani, deux ans de moins que lui.
Le 2e ligne de 110 kg a grandi sous les perches tremblaysiennes. Il effectue ses premiers tours de roue avec les seniors. « J’ai l’esprit de groupe et avec cette équipe, j’ai envie d’écrire une belle page de l’histoire du club, après on verra », confie le colosse courtisé par plusieurs grosses cylindrées de l’ovalie. Tout de flegme britannique, Michel Mairesse tempère, la joue tête froide et les pieds sur terre. « Il est très bien que les gamins soient dans cette dynamique sportive et humaine car nous leur avons fourni les ingrédients. Leur réussite s’inscrit dans une logique qui fait de la stabilité du club, sa structuration et la formation des jeunes des priorités absolues », assure le président.
Co-artisan de l’essor d’un rugby made in Tremblay et zéro mercenaire, il ne jettera rien par-dessus bord si par mégarde la montée en division d’honneur s’envole ce printemps. Ce sera simplement remis à la saison prochaine. « Avec une école de rugby de 120 jeunes, des interventions dans 36 classes en école élémentaire et au collège Descartes, nous sommes en phase avec notre projet et nous commençons à récolter les fruits avec cette nouvelle génération », poursuit Michel Mairesse. Le projet est sportif et vise, à moyenne échéance, d’arrimer Tremblay en Fédérale 3. Il est également éducatif. « Des mômes en ont besoin alors nous mettons en place du soutien scolaire et des stages d’anglais durant les vacances. Dans la mesure de nos moyens, nous en aidons d’autres dans leur parcours d’insertion professionnelle. » Le club collabore avec l’association Déclic sportif qui intervient dans les formations aux métiers du bâtiment. La maison tremblaysienne repose décidemment sur des fondations en béton.
Auteur : Frédéric Lombard
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