Associations
Le poumon de la vie sociale
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Gérard Drogueres dirige l’Association Barbusse Cottages depuis maintenant 13 ans. Avec d’autres bénévoles, il n’a eu de cesse de développer les activités de l’association de quartier : yoga, cartonnage, encadrement, peinture sur bois, danse country… et même salsa en cette rentrée.
Malgré leur investissement, l’ABC a perdu une cinquantaine d’adhérents depuis l’an dernier. Le départ d’un professeur de danse a précipité celui de nombreux élèves. « Ce qui fait le succès d’un cours, c’est aussi celui ou celle qui l’anime », rappelle le président de l’ABC.
Signe des temps, le dirigeant remarque aussi que des familles qui inscrivaient leurs enfants à plusieurs activités y regardent désormais à deux fois : « Nous avons six professeurs salariés et les cours ont un coût. Et certaines familles doivent faire un choix. »
La rénovation prochaine de l’Espace Barbusse devrait donner un nouvel élan, même si, là encore, la perspective d’être baladé d’une salle à une autre pendant les travaux a pu peser sur les adhésions. « C’est une année de transition, mais pour mieux rebondir ! », résume Gérard Drogueres qui assure que sa relève prochaine est déjà assurée.
Pour la présidente de Centre union espagnole, Carine Brusson, l’expérience associative n’aura pas non plus été un long fleuve tranquille. Ses nouvelles obligations professionnelles l’amènent aussi à passer le flambeau. Non sans un certain soulagement : « J’étais submergée. En plus de la présidence, j’assurais la comptabilité et l’administratif. Heureusement, d’autres bénévoles m’ont rejointe depuis et nous avons une bonne équipe. Je vais former un jeune bénévole qui a grandi avec l’association et lui passer le relais l’année prochaine. »
Au Vieux-Pays, Synergie village qui propose des activités culturelles et artistiques a, elle, du mal à joindre les deux bouts : « Aujourd’hui, malgré les subventions de la ville, une grosse partie de notre budget est consacrée à la masse salariale. Nous avons trois professeurs en CDI et une secrétaire. Avec la baisse des adhérents, nous serons sans doute amenés à réduire certaines activités à contrecoeur. Il y a aussi une crise des vocations. Les bénévoles ont beaucoup d’idées, mais ne veulent plus s’impliquer », souligne la présidente Evelyne Gaillard.
Paradoxe : si les anciennes associations connaissent des difficultés, la création de nouvelles est en forte augmentation.
Un soutien constant
De son côté, la municipalité encourage de longue date les initiatives par des aides directes ou indirectes : subventions, mise à disposition gratuite de locaux, de personnel, aides matérielles, ainsi que de nombreux outils et conseils proposés par le service de la Vie associative.
Depuis 2009, un Forum des associations a été associé à la traditionnelle Fête du sport. Et pour donner un nouvel élan aux activités associatives, l’espace Jean-Ferrat a ouvert ses portes en 2014 en lieu et place de l’ancienne salle festive.
En février 2015, la ville a mis en place un Comité d’initiatives associatives (CIA). « Cette instance permet de soutenir, développer et valoriser les activités associatives grâce à un fonds d’accompagnement aux projets, précise Philippe Bruscolini, adjoint au maire délégué à la jeunesse, au lien social et à la citoyenneté. Une dizaine de projets qui touchent au vivre ensemble ont déjà été financés. C’est aussi un lieu d’échanges entre le mouvement associatif socio-culturel et la ville. La volonté municipale est d’enclencher une dynamique participative. »
Mutualiser
Pour répondre à la hausse de la demande de locaux et de matériel, la municipalité encourage également la mutualisation. Les contraintes qui pèsent aujourd’hui sur l’action publique réduisent en effet les marges de manoeuvre financières. « En mettant en lien les sections sportives ou en les regroupant, on crée des dynamiques de mutualisation, explique François Lucas, président de l’Office des sports (OST) et représentant du mouvement sportif tremblaysien.
La mise en place de séances de formation et d’information pour les dirigeants d’associations peut aussi améliorer la gouvernance. » D’où l’importance d’instituer un dialogue permanent. Pour Patrick Martin, adjoint au maire délégué aux sports, « c’est un travail quasi hebdomadaire. Avec le service des sports et l’OST, nous aidons les associations sportives à faire les meilleurs choix pour pratiquer dans les meilleures conditions. Nous révisons les conventions d’objectifs pour hiérarchiser les attentes et les obligations mutuelles de toutes les parties. »
Et de conclure : « Malgré une baisse des subventions liée à la réduction des financements de l’État, nous continuons à soutenir leurs actions. Et nous sommes prêts à les accompagner dans la recherche de partenariats et de financements extérieurs alternatifs. »
En période de crise, jamais l’usage concret de la liberté d’association ouverte par la loi de juillet 1901 n’a été plus indispensable pour développer le vivre ensemble.
Auteur : Pierre Grivot