Cadre de vie
La ville prend soin de ses copropriétés
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© Serge Barthe - Ville de Tremblay-en-France
La ville n’a pas attendu la loi Alur sur le logement pour anticiper les risques de dégradations des copropriétés. Dès 2007, les copropriétés ont été incluses dans la rénovation urbaine. Depuis les années 1970, la gestion de l’ensemble des espaces extérieurs des copropriétés concernées était dévolue à l’association syndicale du Vert-Galant (ASVG). Mais cette gestion centralisée s’est révélée peu efficiente.
Accompagner vers l’autonomie
Quand la rénovation urbaine débute, la municipalité décide donc de faire en sorte que les copropriétés se gèrent, à terme, chacune elle-même. Le maire, François Asensi, prend une décision unique dans le paysage séquano-dionysien : la mise en place d’un fonds d’aide aux copropriétés pour contribuer à financer leur résidentialisation. « L’idée était d’anticiper et d’éviter surtout que les copropriétés tremblaysiennes ne se dégradent comme d’autres dans le département », rappelle Madani Ardjoune, 1er adjoint au maire, délégué aux finances et à la rénovation urbaine.
Mais les chantiers dans chaque copropriété ne démarrent pas immédiatement. « Il est important que la démarche soit volontaire, qu’elle vienne des copropriétés, que nous accompagnons ensuite vers l’autonomie », souligne Patrick Bugeaud, responsable du renouvellement urbain à la ville. La décision doit en outre faire l’objet d’un vote. Le processus peut être long, certaines copropriétés restant en discussion depuis 8 ans !
À mesure que les résidentialisations progressent, l’ASVG est peu à peu vidée de ses compétences, chaque copropriété reprenant progressivement la main sur ses espaces, jusqu’à être dissoute en 2015. Aujourd’hui, le chantier des résidentialisations arrive quasiment à son terme.
Deux grands chantiers
Deux grands chantiers transversaux, lancés dans le cadre de la rénovation urbaine, ont par ailleurs fait avancer les travaux à moindre coût pour les copropriétaires : le chauffage urbain, en 2009 et les réseaux d’assainissement des eaux de pluie et usées, en 2011. Le fonds d’aide a contribué à l’effort des copropriétés pour l’amélioration des deux réseaux à hauteur chaque fois de 450 000 euros environ. Pour ces chantiers, la ville a mis en place des groupes de travail qui ont associé et rassuré les copropriétaires. « Tout a été concerté, précise Louise Nloga, chargée de mission auprès des copropriétés de la ville. Cela a permis l’apaisement ».
En 10 ans, 14 copropriétés, d’un total de 950 logements, ont été résidentialisées. Le fonds d’aide mis en place par la ville a participé pour un montant global d’un million d’euros (hors chauffage et assainissement) sous la forme d’une prise en charge de 50 % des dépenses éligibles. Un bilan plus que positif selon les copropriétaires : « Sans l’aide de la ville, les copropriétaires n’auraient pas pu investir dans la totalité des travaux réalisés actuellement dans notre résidence du Bois du Vert-Galant (unité 2), estime Bernard Marzin. Si au départ les propriétaires étaient sceptiques, ce n’est plus le cas aujourd’hui ! »
La formation et l’accompagnement de la ville ont aussi compté : « Je suis toujours venue aux réunions d’informations organisées par la ville. C’est important de bien connaître son patrimoine », note Michèle Buzelin, résidente des Jardins de France, avenue de la Paix. Et le gain qualitatif est apprécié : « La résidentialisation a vraiment amélioré la tranquillité publique et permis de conserver une qualité de vie », remarque Pascal Decouard, copropriétaire rue du 8 mai 1945. Renouvelé tous les trois ans depuis 2007 et réalimenté au besoin, le fonds d’aide arrive à échéance le 31 mars 2019.
Un fonds dédié aux copropriétés à la médiathèque
Depuis octobre dernier, un nouveau rayonnage est apparu à la médiathèque Boris Vian, dédié à une documentation sur les copropriétés. « C’est un fonds commun du service renouvellement urbain et de la médiathèque, mis à disposition des usagers via l’emprunt ou consultable sur place », décrit Rita Zampaglione, responsable des partenariats à la médiathèque Boris Vian. « L’idée de ce fonds a germé à la demande de copropriétaires », se souvient Louise Nloga, chargée de mission auprès des copropriétés au service du renouvellement urbain de la ville.
À mesure qu’ils sont sensibilisés et formés, notamment par les réunions organisées par la chargée de mission, les copropriétaires investissent en effet de plus en plus leur rôle. « L’existence de ce fonds à la médiathèque assurera le relais d’un besoin d’informations plus ponctuel », prévoit Louise Nloga. « Avec cette documentation, nous répondons aux besoins des copropriétaires, à la volonté municipale de les accompagner et, par ailleurs, à notre projet d’établissement de s’ouvrir sur de nouveaux publics », souligne Rita Zampaglione.
Auteur : Pierre Grivot et Stéphanie Barzasi