Nombreux étaient les enfants, rue Pierre Colongo, au Vert-Galant, samedi dernier, mais aussi les riverains et les parents pour découvrir les locaux de la nouvelle école Simone-Veil lors de son inauguration. Dès 9 h, sur le parvis de ce nouvel équipement, chacun pouvait découvrir l'extérieur du bâtiment de cette nouvelle école inaugurée par le maire François Asensi en présence de Virginie de Carvalho, première adjointe au maire et Philippe Bruscolini, adjoint au maire, délégué à la jeunesse, l’Enseignement, l’Intendance et la restauration scolaire.
Dans son allocution, François Asensi a notamment rappelé que « en matière de conception et de construction, cette école va accueillir les enfants dans des classes modulables, des matériaux durables, une toiture végétalisée, 210 panneaux solaires, un éclairage totalement en LED, une halle sportive sur le toit, un potager pédagogique. » Et d’ajouter que « Cette école, la 26ème de la ville, bénéficie de toute l’offre municipale en matière d’éducation : cartable solidaire, restauration scolaire accessible à tous avec des tarifs adaptés, projet éducatifs, culturels et sportifs, aide aux devoirs et accompagnement de tous les élèves. » Enfin, il a rappelé la raison du choix du nom de Simone-Veil en ces termes : « Combattante de la mémoire, humaniste bâtisseuse, éclaireuse, c’est une des grandes figures morales et politiques de notre temps. En donnant le nom de Simone Veil à notre nouvelle école, nous confions à nos enfants l’héritage d’une vie exemplaire, nous leur rappelons avec force que l’instruction et la mémoire sont des remparts solides contre la barbarie, nous leur transmettons la force de bâtir un monde plus juste. »

© Antoine Bréard
Parmi les visiteurs du jour, Vincent Paemelaere, habitant du quartier venu en famille, indiquait : « C'est toujours positif de voir une nouvelle école qui ouvre. Surtout que c’est un beau bâtiment. Étant du quartier ; on a pu suivre les travaux qui ont duré un bon moment et on se demandait si cela allait être prêt pour cette rentrée. Et c'est bien le cas ! Donc c'est super car notre fille va y être en moyenne section de maternelle. Elle est ravie ! »
Un enthousiasme partagé par Katia Ambrugeat, une autre riveraine dont le fils rejoindra les rangs scolaires l'année prochaine : « C'est un grand moment cette ouverture d'école. C'est la rentrée un peu en avance. Mon fils devrait y être inscrit dans un an, nous sommes donc venus voir. »
Le récit de la vie de Simone Veil, (télécharger la biographie de Simone Veil à deux voix) interprété par deux acteurs et une guitariste dans une mise en scène convaincante, a terminé le premier acte de cette matinée. Matinée qui a vu, un peu plus tard, Ginette Kolinka, (voir Ginette Kolinka : « Simone Veil a été un symbole), rescapée de la Shoah, amie de la ministre et passeuse d'histoire, venir témoigner de son parcours devant des enfants et des parents d’élèves.
La visite pouvait alors commencer. Le public a notamment pu découvrir les 1 850 mètres carrés que compte l’intérieur de l’école, les 2 330 mètres carrés d’espaces extérieurs, les 8 salles de classe modulables de 80 mètres carrés chacune, la grande halle sportive située sur le toit qui servira autant aux écoliers qu'aux associations. Mais aussi l’emplacement des futurs potagers pédagogiques ou encore les panneaux solaires qui renverront de l'énergie vers l'école Anatole-France…
Ginette Kolinka : « Simone Veil a été un symbole »

© Guillaume Clément
Survivante de la Shoah et passeuse de mémoire, Ginette Kolinka était présente comme marraine de l'inauguration de l'école Simone Veil qui s'est tenue samedi 30 août. Venue témoigner de sa vie et de son amitié pour l'ancienne Ministre de la Santé, elle a répondu à quelques questions pour les Tremblaysiens.
Ginette Kolinka, être présente, comme marraine, à l'inauguration d'une école appelée Simone Veil, c'est un belle déclaration à la liberté et au combat contre l'obscurantisme, non ?
Je l'espère. Surtout, j'espère que les élèves qui vont être amenés à fréquenter cette école, qui porte un tel nom, poseront des questions à leurs professeurs à propos de Simone Veil et de son parcours. Et s'ils posent des questions, les professeurs seront là pour y répondre.
Car Simone Veil, si elle possède un parcours qui l'a mené jusqu'aux plus hautes fonctions de l'État, est, comme vous, une survivante de la Shoah...
Simone Veil a laissé des traces car elle est devenue ministre, évidemment, mais ce sont tous les survivants qui sont honorés quand une école ou un autre lieu portent son nom. Tous les survivants de la déportation sont des Simone Veil. Elle a été un symbole pour les survivants car c'était quelqu'un de public. Et surtout, elle n'a jamais oublié qu'elle était une déportée. Par exemple, un jour, alors qu'elle était ministre, invitée à poser la première pierre d'un hôpital, truelle à la main, elle avait rappelé qu'elle savait très bien s'en servir puisque ça avait été son « métier » quand elle était à Auschwitz... Ce qui était admirable chez Simone, c'est que quand nous étions dans des cérémonies où nous étions réunis, il y avait souvent des déportés, résistants qui voulaient lui dire un mot, un bonjour, et toujours elle quittait les présidents ou élus avec lesquels elle était pour parler avec ses « copines » ou « copains » de déportation. Elle n'a jamais oublié qu'elle avait été déportée. Bravo à elle.
Vous continuez, malgré votre âge et avec une réelle détermination, un travail de mémoire important autour de la Shoah. Est-ce toujours aussi nécessaire ?
Il est nécessaire pour montrer jusqu'où peut aller la haine. Tout ce qui s'est passé, c'est parce qu'Hitler haïssait les Juifs, les homosexuels et les tziganes. Il voulait vraiment exterminer toutes ces populations. Et je peux vous garantir qu'il en a exterminé une très grande partie, que beaucoup de ceux qui ont survécu ensuite ont été malades... Il faut continuer de passer cette mémoire.
Vous avez fêté vos 100 ans il y a quelques mois, quel message est le plus important à faire passer pour vous aujourd'hui ?
Je dis à tout le monde que chacun a le droit de vivre selon ses différences. Que les différences soient les couleurs de peau, les religions, les sexualités, nous sommes simplement des être humains. Certains sont bien, d'autres moins bien, il faut l'accepter et essayer de vivre tous ensemble.
Propos recueillis par Antoine Bréard