Rugby
Yoan Tanga, un rêve en bleu
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Il n’a que 22 ans et un peu moins de deux saisons au plus haut niveau dans les jambes que déjà Yoan Tanga, natif de Bondy et révélé au rugby à Tremblay, fait frémir la France du ballon ovale. Il faut dire que le solide flanker (troisième ligne aile) a démontré ces derniers mois des qualités hors norme avec Agen où le staff lui accorde toute sa confiance. Une gageure pour le jeune homme qui a découvert le jeu à XV par hasard du côté du Stade Guimier.
« C’est comme souvent une histoire d’amitié. Je suis venu accompagner un copain et je ne suis plus reparti », glisse le grand frère de Gabriela, passée aussi par le club et désormais à Bobigny. « Pourtant lors du premier entraînement, ça a vraiment été difficile. Je n’avais pas du tout aimé parce que j’avais pris une énorme cartouche. J’ai mis quelques semaines à m’en remettre (rires). Et puis après, je suis revenu pour en distribuer. »
Entre 11 et 16 ans, le costaud va s’aguerrir et se prendre à rêver d’un avenir au plus haut niveau. Au point de tenter sa chance, seul, lors de détections à Castres… puis de rejoindre Agen après quelques saisons grâce à l’ancien pilier international argentin et désormais entraîneur, Mauricio Reggiardo, qui l’avait couvé à son arrivée dans le Tarn. « C’est un gamin qui était déterminé », témoigne Michel Mairesse, le président de Terres de France Rugby.
« Et il s’est donné les moyens de réussir. C’est un très beau succès pour notre club car c’est, de surcroît, quelqu’un de sympathique et convivial. À l’image d’un Mathieu Bastareaud et d’autres, il démontre par ailleurs que le rugby n’est pas qu’une affaire de Sud-Ouest. Ce jeu est vivace en Île-de-France, comme dans beaucoup d’endroits et on est vraiment fiers de son parcours actuel, comme on est fiers aussi des parcours des filles formées chez nous : Nassira Kondé ou encore Gabriela, la sœur de Yoan. »
Un cap à passer
Vu avec les Barbarians - une équipe de France « bis » pour faire court - l’été dernier, le 3e ligne que l’on compare à d’ex-internationaux comme Serge Betsen ou encore Yannick Nyanga, garde la tête sur les épaules mais se veut ambitieux pour les mois et années à venir : « J’ai des objectifs élevés mais pour le moment j’ai encore beaucoup de travail à fournir. Il faut que j’arrive à perdurer au plus haut niveau. Il va déjà falloir que j’aide mon équipe actuelle à se maintenir en Top 14 et ensuite j’espère rejoindre le Stade Français pour passer encore un cap dans ma carrière, et me rapprocher des miens car ça fait longtemps que je suis loin de ma famille et de mes amis. Ensuite, je pense évidemment à l’équipe de France mais c’est sur du plus long terme. »
Tanga a par ailleurs des pensées régulières pour son premier club : « Je n’ai que des bons souvenirs à Tremblay car j’ai eu la chance d’avoir de très bons coéquipiers et des supers coachs. Cela fait plaisir de représenter la Seine-Saint- Denis Mon parcours démontre que l’on peut croire en ses rêves. »
Auteur : Antoine Bréard
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