SAEPFA, Equitation
Un parc bien en selle
Publié le

Aussi massif que placide, Opium chemine d’un sabot tranquille dans la sciure du manège, son cavalier sur le dos. Comme chaque semaine, des adultes handicapés du foyer Les Bruyères viennent monter à cheval au parc d’équitation du Château bleu. Leurs éducatrices sont là et une monitrice encadre la séance. Dans l’après-midi viendra le tour des jeunes de l’Institut médico-éducatif Le Petit Orme.
Tout au long de l’année également, des milliers de scolaires de cinq collectivités ont accès à l’équipement intercommunal du Vieux-Pays pour des cycles de six séances. Sans oublier les presque 500 particuliers. La structure ne fait vraiment relâche qu’au mois d’août, la cavalerie se mettant alors au vert près de Château-Thierry, dans l’Aisne. Le Château bleu baisse alors temporairement le rideau.
Un cadre privilégié
Le reste de l’année, la quinzaine de salariés - moniteurs, palefreniers, agents d’entretien, administratifs - n’a pas le loisir de s’ennuyer. Parmi les tâches quotidiennes, s’occuper de la soixantaine de poneys et chevaux qui sont bien davantage qu’un outil de travail. Il y a aussi ces installations magnifiques à faire pâlir un haras normand.
Cinq écuries et quatre manèges en bois, une carrière de 3 200 m2, deux salles de classe ainsi qu’un club house sont intégrés au sein d’un ensemble paysager enchanteur. Même la rumeur permanente des avions à l’atterrissage sur une des pistes toutes proches ne suffit pas à plomber l’atmosphère. Xavier Bougeois, le directeur général, tient les rênes de cette structure coopérative unique en France. Il veille scrupuleusement à ce que le contenu reflète la qualité du contenant.
« En Seine-Saint-Denis, la pratique de l’équitation ne va pas de soi. Nous contribuons à sa démocratisation avec des tarifs modérés, pour un accès au plus grand nombre, à commencer par les scolaires qui constituent le pilier de notre activité », explique-t-il. Chaque année, plusieurs centaines d’élèves tremblaysiens sont ainsi initiés à l’équitation. « Pour la saison 2016-2017, ça a représenté 52 séances de deux heures pour des classes en grande section de maternelle et en élémentaire dans huit écoles de la ville », précise Xavier Bougeois.
Une vraie école d’équitation
Ces portes grandes ouvertes ne signifient pas une qualité de l’enseignement au rabais. « Nous sommes une école d’équitation et appliquons à tous notre charte pédagogique, éducative et sportive. Ici, les enfants viennent apprendre les bases comme n’importe quels autres cavaliers, et commencent d’abord par bien comprendre l’animal.»
Pas question cependant de camper sur ses acquis et sa renommée. Depuis quelques années, une activité attelage a vu le jour. Deux chevaux de trait y sont en partie consacrés. Ils tirent la voiture hippomobile utilisée lors de balades. L’attelage déambule notamment dans les allées de l’institution hospitalière Sainte-Marie, à Villepinte, où elle promène les résidents.
Par ailleurs, quatre chevaux sont accueillis sur place. Leur présence aide les malades et crée du lien social. Un projet est par ailleurs en construction avec l’antenne pédopsychiatrique de l’hôpital Robert-Ballanger. « Nous avons aussi ajouté une dimension culturelle avec l’accueil de résidences artistiques circassiennes. » À cette occasion, un rond de piste identique à celui des cirques a été aménagé à leur attention.