Environnement
Tremblay au service du printemps
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© Amélie Laurin - Ville de Tremblay-en-France
Comme en cuisine, il ne faut pas lésiner sur les épaisseurs et alterner les couches. Pour les lasagnes du Jardin de la Paix, c’est un niveau de tonte, un autre de feuilles. En quelques minutes, les cadres en bois se sont rapidement remplis. Cette technique, expérimentée sur l’ancien site du 2 avenue de la Paix, jouxte celle de la culture sur bottes de paille testée également. Depuis la mi-mars, ce jardin éphémère prend des couleurs, tout comme les autres espaces végétalisés de la ville.
Initiation à l’agriculture urbaine
En cet après-midi d’avril, une douzaine de personnes a suivi cet atelier animé par Raphaëlle Arbey, spécialiste de l’agriculture urbaine et de la permaculture à la Régie de quartier. « On termine par des feuilles et on n’oublie pas d’arroser. Mi-mai, on y mettra des plants par exemple de chez vous. Mais pas de graines, elles ne prendront pas », conseille-t-elle. Les plantations du Jardin de la Paix s’intègrent ainsi dans un paysage tremblaysien où la nature dévoile ses couleurs et ses parfums.
Avec 70 hectares d’espaces naturels, dont 35 hectares d’espaces verts, Tremblay est la ville la plus verte du département. En favorisant les sites végétalisés, la municipalité contribue à atténuer les îlots de chaleur et à agir sur la pollution dans l’atmosphère. L’impact est également positif sur la santé et le moral des habitants. Alors quand la ville s’est engagée dans la requalification du parc urbain, elle a veillé à ce que le programme prévoie 328 arbres et 1 800 arbustes supplémentaires à la lisière.
Culture des plantes et du lien social
Depuis son inauguration en septembre 2018, le Jardin de la Paix s’est intégré à la vie du centre-ville. Au fil des semaines, des ateliers prennent place autour des bacs. Fleurs, légumes, fruits, plantes aromatiques, toutes les cultures sortent progressivement de terre. Tous les mercredis, les Jardins solidaires travaillent avec des groupes issus du Programme de réussite éducative (PRE), des accueils de loisirs ou du foyer Cap’Devant.
Lors d’une séance avec des parents et des enfants du PRE, tous ont mis la main à la terre. Comme le jeune Nicolas, guidé par Marco Benni, chargé de mission aux Jardins solidaires, qui creuse et met du terreau pour piquer des plants de courgettes. Les habitants prennent soin de ce nouvel espace. Pour accompagner cette dynamique environnementale et ce fleurissement, des acteurs comme les Jardins solidaires ou la Régie de quartier via la grainothèque multiplient les projets.
Des ateliers, comme ceux des lasagnes, sont organisés tous les mois pour les particuliers sur les thèmes des graines, le recyclage au jardin et la permaculture. La grainothèque tient également des permanences à la Régie de quartier et un point relais à la médiathèque. « Elle conserve près de 160 variétés de graines, c’est un vrai trésor. Il était nécessaire que ce patrimoine soit à la disposition de tous », souligne Raphëlle Abey. Ici les plantes grandissent en même temps que le lien social et l’insertion professionnelle.
Les Jardins Solidaires, intégrés au CCAS via le Projet Emploi Insertion, ont mis en place des espaces de culture dans l’école Langevin ou la crèche de la Paix par exemple. Pour Jean-François Portillo, animateur aux Jardins Solidaires, ces sites « permettent de former des personnes en insertion aux nouvelles formes de la culture responsable ».
Les jardins familiaux se préparent
Au Vieux-Pays, le printemps fait également son œuvre dans les jardins familiaux. L’heure est à la préparation des parcelles et aux premières plantations. À l’entrée du site, un espace est partagé entre la maison de quartier du Vieux-Pays et les P’tits Pioufs, avec le soutien logistique de la ville. Ces quelques mètres carrés ont fait l’objet d’une attention particulière durant les vacances d’avril. Des jeunes des deux structures ont mis en terre des fruits, des légumes et des fleurs. « Qu’est-ce que vous voulez planter ? Il y a des concombres, des tomates et des plantes à installer», a sollicité Willy Doukrou, coordinateur du secteur jeunesse à la maison de quartier.
D’autres ont confectionné des épouvantails. Des familles du secteur parentalité vont travailler à la mise en valeur de ce jardin solidaire. Co-gérés par l’association Jardinot, les jardins familiaux retrouvent au fil des semaines les jardiniers amateurs. Certains ont déjà débuté leurs plantations. Marc Briand, président des jardins familiaux de Tremblay, a déjà commencé des semis. « Nous cultivons sans produits phytosanitaires et avec l’eau de pluie. Après la mi-mai, je planterai les tomates, les courgettes, les poivrons…», explique-t-il. Alors laissez-vous porter par ce printemps tremblaysien pour découvrir ces espaces au cours de balades.
Auteur : Aurélie Bourillon
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