L'Odéon conservatoire, Education
Ronsard donne le la
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Depuis 2004, le succès ne se dément pas. Des générations d’élèves du collège Ronsard ont été et continuent d’être formées à la pratique musicale par des professeurs du conservatoire municipal L’Odéon, avec le soutien de la ville qui fournit les instruments.
Durant trois ans, de la sixième à la quatrième, ils apprennent à jouer d’un instrument (flûte traversière, hautbois, trompette, cor, saxophone ou violoncelle) dans un ensemble dirigé par Francis Aubier, également professeur de trompette à L’Odéon.
Gwendal Rispoli a choisi le cor. Avant, il touchait un peu de la batterie (électronique), initié par son père. Aujourd’hui, il joue des deux et sait qu’après l’expérience de la classe orchestre, il continuera le cor, peut-être même au conservatoire.
« J’adore le son de l’instrument, s’anime le collégien de 14 ans, la manière dont c’est joué, il n’y a que trois pistons et ensuite les notes se font en serrant plus ou moins la bouche. »
Sara Aouchiche, 13 ans, a choisi la flûte traversière « parce que c’est petit et facile à mettre dans son sac », rit-elle. Elle n’avait jamais fait de musique avant. Et si elle est heureuse de son choix, elle tient à rappeler qu’il faut beaucoup travailler.
« C’est une matière, nous sommes notés, et des fois c’est un peu dur », tient-elle à préciser. « C’est vrai que c’est un peu dur quand on se retrouve tous seuls à la maison », ajoute sa camarade Jomana Tabet.
Un engagement de trois ans
« Le but est de faire venir les collégiens à la musique, peu d’élèves [de cet âge-là] entreprennent les études musicales au conservatoire », affirme Francis Aubier. Certains élèves de la classe sont toutefois déjà inscrits au conservatoire depuis plusieurs années.
Intégrés à la classe orchestre, ils apprendront donc un deuxième instrument. À l’instar de Jomana, 13 ans et demi, qui pratique le piano depuis l’âge de 7 ans et qui s’est mise à la clarinette.
C’est aussi le cas de Célia Viardot, 13 ans et demi. Elle joue de la trompette depuis l’âge de 8 ans et qui, parce qu’il n’y avait plus assez d’instruments, a accepté de se mettre à la batterie. Pour la première fois, une batterie a donc incorporé l’ensemble des collégiens.
« Je donne le tempo » à l’ensemble de l’orchestre, dit-elle en souriant. « Le problème est que si tu n’es pas dans le rythme, tu fausses tout le monde », se moque gentiment Gwendal avant de reconnaître qu’elle se trompe rarement.
Dès le CM2, les futurs collégiens qui souhaitent intégrer la classe orchestre passent un petit entretien de motivation. « C’est tout de même un engagement de 3 ans, rappelle Sébastien Besnier, professeur de musique au collège depuis 8 ans qui encadre la classe orchestre. Une fois qu’on a l’orchestre, il faut aller jusqu’au bout. »
En arrivant en sixième, les élèves ont jusqu’aux vacances de la Toussaint pour choisir leur instrument. Par ailleurs, jusqu’à la fin novembre, chaque mardi est consacré à la formation musicale, au solfège. Une fois les instruments remis, la classe orchestre prend son rythme de croisière.
Le lundi en atelier avec les professeurs de musique et le mardi en orchestre avec Francis Aubier. Par rapport à l’enseignement dispensé au conservatoire où généralement la première année du premier cycle est entièrement consacré à la découverte du langage musical, les élèves de la classe orchestre touche plus rapidement à l’instrument.
« La formation est différente, les chemins sont différents entre le conservatoire et l’orchestre au collège, mais ce n’est pas un sous-enseignement, au bout de trois ans, ils peuvent suivre un orchestre au conservatoire », assure Francis Aubier.
Harmonie
Pira Yogarasa a aujourd’hui 18 ans. Elle étudie l’histoire à la Sorbonne. La jeune tremblaysienne se souvient très bien de son expérience au sein de la classe orchestre au collège Ronsard. Elle y jouait du hautbois. « On apprend à travailler en groupe, ça donne une harmonie, fait-elle valoir, pour soi, personnellement, c’est comme un accomplissement et puis j’ai rencontré des personnes formidables. »
Pira avait choisi de continuer l’orchestre en classe de troisième. Ils étaient six dans son cas et avaient opéré un regroupement avec des élèves des conservatoires de Sevran et de Villepinte. En Seconde, le même ensemble avait été dirigé par la cheffe d’orchestre de Divertimento qui les avait intégrés à son ensemble pour un concert donné à Aubagne dans le sud de la France.
Aujourd’hui Pira ne pratique plus de musique, mais elle envisage sérieusement de s’y remettre et d’apprendre la batterie cette fois. Et c’est au conservatoire de Tremblay qu’elle ira s’inscrire.
Auteur : Mathilde Azerot