Numérique
Photophore pour les minots
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© Amélie Laurin - Ville de Tremblay-en-France
Les minots sont entrés dans le vif du sujet avec Corrupt Yourself de Martial Geoffre-Rouland et Benjamin Gaulon : cette installation plonge littéralement le visiteur au cœur d’une œuvre d’art en l’invitant à enregistrer son portrait sur une borne. Ce portrait est ensuite « endommagé » par un logiciel qui altère les images puis les projette sur un écran. Le cliché rejoint ainsi une série de portraits déformés d’autres visiteurs…
C’est mercredi et ça phosphore sec chez les 7-8 ans, hein ! « Qu’est-ce que c’est l’identité ? », questionne Sonia Saroya, artiste invitée dans le cadre de la semaine Photophore 2019. Dédiée aux arts numériques, la manifestation invite au partage, à la rencontre, et s’est parée cette année d’un « Communautés et Identités » en intitulé : « Communautés ? Ouverte, fermée, ou encore en réseau… L’idée, c’est que les uns et les autres s’interrogent, sans porter un jugement sur ces questions. On rejoint dans le même temps la notion d’identité, ou de plusieurs identités : à l’heure actuelle, on a bien sûr notre identité propre mais aussi une extension avec notre identité en ligne », souligne Jocelyne Quelo, directrice de l’espace Jean-Roger Caussimon.
Machines à habiter
Directement placés en interaction avec les œuvres, gentiment titillés par les questions de Sonia Saroya, les enfants de l’atelier dessin – en petit groupe, on y voit mieux ! – ne se laissent pas démonter et avancent leurs interprétations sans détour cependant qu’on les confronte à des notions de photo-scannage, de matérialisation-dématérialisation. Il y a du niveau, quand même, et avec l’artiste en guide-conférencière, on y voit bien plus clair.
Tiens justement, qu’est que c’est que ce Machines à habiter [acte 1] ? Voilà une partie des travaux que consacre Sonia Saroya à l’espace urbain et qui se décline, pour Photophore, en maquettes de carton à monter soi-même : « Ici, il y a une barre de HLM qui se trouvait autrefois à la cité des 4 000, à la Courneuve. Avez-vous déjà entendu parler de Le Corbusier ? Le Corbusier était un architecte et son concept c’était de se dire, on crée des immeubles qui sont des machines à habiter », décrypte l’artiste à l’intention de son jeune public.
Machines à habiter ? « Mon projet global, c’est de rendre hommage à des architectures qui sont symboliques à la fois dans l’histoire de l’urbanisme et dans l’histoire des personnes qui ont vécu ces architectures. Il s’agit uniquement d’architectures qui ont disparu ou qui ont subi de grands changements. C’est un travail qui est exclusivement axé sur l’Île-de-France », expose Sonia Saroya.
Au-delà de Photophore – qui se sera déroulé du 12 au 18 octobre – Machines à habiter [acte 1] se déclinera dans son intégralité à compter du 7 novembre, à l’espace Caussimon. L’occasion, pour petits et grands, de découvrir des œuvres dans lesquelles le son a toute sa place, notamment « des enregistrements, des traces sonores qui témoignent de la vie des gens dans ces architectures », jusqu’au 21 décembre prochain.
Auteur : Eric Guignet
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