Danse
Les danseurs de l'Opéra de Paris à Tremblay
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© Michel Lidvac
Qu’est-ce que cela représente d’accueillir le Ballet de l’Opéra national de Paris ?
Nous avons déjà une histoire avec ce ballet, que nous avons accueilli à quatre reprises à Tremblay. La première fois c'était en 2007. Notre raison d'être est de promouvoir la danse dans toute sa diversité, même s'il y a une ici une dominante danse contemporaine. Mais cela ne nous empêche pas de nous tourner vers d'autres formes de danse.
Nous sommes donc très fiers de les avoir à nouveau, d'autant qu'ils sont très sollicités. Tous les danseurs vous parleront de l’héritage culturel et esthétique de cette formation. Nous avons, en France, l’excellence de la danse classique : c’est sans doute la meilleure compagnie au monde, elle bénéficie d’une aura énorme à l’international. C’est la Rolls Royce de la danse, pourrait-on dire.
De quelle nature sera le spectacle ?
Nous leur avons demandé un hommage à Rudolf Noureev. Sur scène, ce sera donc un florilège de grands pas classiques en hommage au maître, réalisé par huit danseurs. Un véritable best of : il y aura des extraits, entre autres, de La Belle au bois dormant, du Lac des cygnes, de Roméo et Juliette, ou encore de Don Quichotte. Ce sont des oeuvres ancrées dans une narration, mais très abouties techniquement. Cette représentation peut concerner un public très large qui va apprécier la beauté des gestes. Et je peux vous dire que l’on entre facilement dans cette beauté !
La représentation sera précédée d'une rencontre...
Nous accueillerons en effet ce jour-là, à 15h, Ariane Dollfus pour une présentation de Noureev intitulée Un homme et une oeuvre Cette journaliste spécialisée en danse et autrice de la biographie intitulée Noureev, l'insoumis est aussi la traductrice en français de l'autobiographie de Noureev.
Pourquoi est-il si important de rendre hommage à Noureev ?
Il est l’étoile des étoiles, c’est un mythe ! Noureev a d’abord été initié à la danse folklorique à Oufa (Bachkirie), à plus de 1 500 kilomètres à l’Est de Moscou, avant d'être repéré. De sa Sibérie natale, il a conquis les plus grandes scènes internationales et le roman de sa vie dépasse largement le monde de la danse. Surtout après le fameux épisode où il a demandé l’asile politique auprès des douaniers français à l’aéroport du Bourget, le 16 mai 1961.
Exilé politique à Paris, il est alors devenu la star que tout le monde s'arrachait. Il a dirigé le Ballet de l’Opéra national de Paris de 1983 à 1989, faisant ainsi se rencontrer l'école russe, réputée pour sa technique, et le style français avec l’élégance qui lui est propre. Il a de plus redonné une vraie place à la danse masculine : jusque-là, les hommes étaient surtout les faire-valoir des ballerines. Il a de fait remis la virilité masculine au goût du jour.
Auteur : Daniel Georges
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