Culture
Hip hop connection
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© Ville de Tremblay-en-France
Il n’est rien de dire qu’à trois semaines du festival Tinoschool Week, ses chevilles ouvrières sont sur les dents, un peu comme dans une battle (compétition) collectif finalement ! Les membres de Yin Yang Assoc’ sont au four et au moulin et attentifs aux ultimes réglages : « On veut rendre meilleure chaque nouvelle édition en ne laissant rien au hasard. Par exemple, les danseurs qui apparaissent sur les flyers et supports de communication sont tous issus de la communauté d'agglomération Terres de France. Il est important pour nous de mettre en avant les danseurs et acteurs hip hop du secteur. Cela renforce la proximité avec le public », explique Steve Thomy, son président.
Temps fort d’un projet global Tinoschool – une école, une pédagogie, des valeurs, un état d’esprit et une méthodologie – cette sixième édition du festival déroule classiquement deux semaines de stages en direction des jeunes et des adultes.
Hip hop sur grand écran
Elle présente cependant quelques nouveautés en s’ouvrant à de nouveaux partenariats, notamment avec le cinéma Jacques-Tati : « Cela fait plusieurs années qu’on diffusait des films ou des documentaires avec des petits projecteurs. Sympa, mais cela méritait quand même de meilleures conditions de visionnage », pose-t-on à Yin Yang Assoc’. Si bien qu’on sera dans un fauteuil – le 23 avril à 14 h ! – pour Entre Ciel et Terre, quand le hip hop devient art, un superbe documentaire d’Éric Ellena.
Des créateurs référents de la discipline évoquent leur passion et l’histoire du mouvement hip hop en France: le film permet ainsi de rencontrer des groupes de break dance comme les Vagabonds, le Pockemon Crew ou 1erAvertissement qui évoluent avec grâce entre les compétitions et la scène de théâtre. Bien vu cette programmation qui surligne cette exception : la France est peut-être bien le seul pays au monde où le hip hop a franchi le seuil des théâtres et autres scènes nationales. Cerise sur le gâteau, il devrait y avoir un petit show de danse préalable devant Jacques-Tati, tandis que le documentaire fera débat en après-coup…
Mini-résidences
Autre innovation du Tinoschool Week, le concours chorégraphique des duos, qui constitue un des moments les plus attendus du festival, fait l’objet d’un recadrage en 2015 : « Finalement, c’est un peu la rançon du succès qui nous a obligés à reprendre la main sur le concours. Il nous échappait, s’écartait de la philosophie Tinoschool et s’éloignait du côté « frais » des premiers temps. Pour renouer avec cet esprit, on a eu l’idée de mettre en place des petites résidences et de présélectionner des duo », précise Steve Thomy.
Les danseurs auront ainsi l’opportunité de répéter et de terminer leurs créations dans des salles de la communauté d’agglo : Marcel-Paul à Sevran, Équipement jeunesse, MJC Caussimon et Théâtre Louis-Aragon à Tremblay, façon de s’appuyer sur les compétences des différentes villes et de créer des connexions entre les différentes structures. « Avec Aragon, le partenariat va encore plus loin puisqu’ils feront aussi partie du jury lors du concours. » Jury au rang duquel on trouve un certain Amala Dianor, danseur en résidence au théâtre !
Jeune jury en formation
Et les autres battles ? Axés depuis l’an dernier sur les moins de 18 ans, ils seront également arbitrés et évalués par les vainqueurs de l’édition 2014… Le jeune jury va ainsi suivre une formation dispensée par le maître à danser et chorégraphe Thierry «Tino» Anoman et Sabrina Cornille, psychologue à temps plein de l’association. Comment accepter les critiques, comment expliquer son choix? Pas simple tout ça.
« On aura comme ça un battle pour et par les jeunes. Ceux qui gagneront en 2015, seront membres du jury l’année prochaine. Avec cette formation, on ne les lâche pas simplement dans l’arène. Il y aura peut-être des erreurs et cela fait partie du jeu… c’est la philosophie de la Tinoschool », sourit le président de Yin Yang Assoc’.
Auteur : Eric Guignet