Emploi
Des dispositifs au service de l’emploi
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© Henri Perrot - Ville de Tremblay-en-France
Ce mardi matin, le marché de l’emploi est au cœur des conversations dans la salle 1 de la Boutique club emploi (BCE). Il n’est pas évident de mettre des mots sur une situation de l'emploi en constante évolution. Quatre habitants inscrits dans le « parcours seniors » depuis le 3 septembre tentent pourtant de l’appréhender pour lever les freins à leur retour vers l’emploi. « Quels sont les obstacles pour atteindre votre objectif, et les solutions possibles ? », interpelle Sabine Jallon, la conseillère référente de la BCE qui accompagnera le groupe tout au long de ce parcours de plus de trois mois. Pour Tamara ou Ayman, lister ces freins est un premier pas vers la réussite de leur projet.
La municipalité ayant fait de l’emploi une priorité, ce parcours s’inscrit dans une offre large d’actions mises en place dans la ville pour aider les Tremblaysiens à s’adapter aux exigences du marché du travail. La collaboration étroite entre différents acteurs offre un maillage performant d’accompagnement.
Un partenariat efficace
Au service des habitants, cette coopération s’articule autour du Groupe emploi insertion (GEI). « Le GEI rassemble les structures de l’emploi et du lien social. Cette instance permet de travailler ensemble et de connaître les compétences de chacun pour mieux orienter le public », précise Laurent Berteau, directeur du service économique. Les derniers axes de réflexion, soutenus par la municipalité, ont permis de développer des actions spécifiques envers les femmes, les seniors et la dématérialisation des démarches administratives.
Au sein du GEI sont regroupés l’association APART, Arrimages, la Boutique club emploi, le CCAS à travers le service Projet insertion emploi (ancien Projet de ville RSA) et le service d’Action sociale, la Mission locale intercommunale, Pôle emploi, l’Office municipal de la jeunesse tremblaysienne (OMJT), la Régie de quartier et la Vie des quartiers. D’autres projets innovants complètent les dispositifs, comme Envol Pro, mis en place avec le groupement d’intérêt public (GIP) Emploi Roissy (lire Embarquement immédiat pour l’emploi), qui permet à des jeunes d’acquérir une première expérience professionnelle à l’étranger.
La Boutique club emploi à votre écoute
Accompagner, conseiller, orienter, à chaque structure sa mission. Pour revoir un CV ou consulter des formations, laissez-vous guider et conseiller par la Boutique club emploi, accessible tous les jours. Ici les démarches sont simples, « un accueil libre-service permet au public de tout âge, de tout statut, de construire une lettre de motivation, de consulter des offres d’emploi… aidé par deux conseillers. De plus, un accompagnement renforcé peut être proposé par un référent, qui fait le lien entre des offres ou des formations pour positionner le bon public », souligne Fadia Azzaoui, directrice de la BCE.
Un suivi personnalisé est établi via des parcours et en fonction des publics (femmes, jeunes diplômés, seniors, permis de conduire à visée professionnelle, dynamisation, mobilisation et accès à l’emploi…).
Des structures pour les jeunes
Vous avez 16 à 25 ans ? Rendez-vous à la Mission locale pour bénéficier d’un accompagnement global. Pour sa directrice, Yvelie Legall, « on essaie de lever la totalité des freins potentiels (santé, logement…) pour décrocher un emploi durable. On organise aussi des sessions de recrutement, où les entreprises viennent à la rencontre des jeunes. Avec la Garantie jeunes, on propose un accompagnement renforcé durant un an avec des stages en entreprises, des ateliers CV, sur le savoir-être, et un soutien financier ».
En cette période de rentrée, les conseillers se mobilisent aussi auprès des jeunes souhaitant suivre la voie de l’alternance. Un accompagnement que souhaite préserver Olivier Guyon, président de la Mission locale intercommunale et adjoint au maire au développement économique. « Avoir un emploi reste aujourd'hui le meilleur gage de l'intégration sociale et de l'épanouissement personnel, pour les adultes comme pour les jeunes. Tremblay a pris la présidence de la Mission locale en mai pour deux ans. Nous continuerons à faire de l'accès à l'emploi pour tous une priorité et à défendre l’organisation de la structure, car l’État souhaite aller vers une fusion de l’ensemble des missions locales de Paris Terres d’Envol. Or, c’est un service de proximité, de premier contact. Il faut aller chercher les jeunes les plus éloignés et peu enclins à se rapprocher des institutions. Ils ont besoin d’un accompagnement de proximité. Il est nécessaire d’être proche des attentes et des besoins de la population locale. »
Autres acteurs auprès de la jeunesse, l'OMJT travaille aussi à l’insertion des décrocheurs, ainsi que l’association APART qui cherche à valoriser le potentiel des 16-25 ans en difficulté pour mieux les insérer socialement et professionnellement. Chaque public peut donc trouver un outil ou un service adapté : le service Projet insertion emploi pour les allocataires du RSA, le salon de coiffure solidaire pour un relooking spécial recrutement, un contrat d’insertion à la Régie de quartiers…
Les partenariats financiers restent néanmoins une problématique constante pour mener à bien toutes ces actions, en dépit de l’investissement continu de la ville. Les grands projets à venir, en particulier sur la zone aéroportuaire, peuvent à terme soutenir cette mobilisation avec des effets sur l’emploi.
En chiffres
• 434 allocataires du RSA suivis par le Projet insertion emploi de Tremblay, 2 130 personnes accueillies en 2017.
• 500 jeunes environ se sont rendus au Forum des jobs d’été en 2018, organisé avec l'OMJT.
• 621 jeunes ont été suivis par l’antenne de Tremblay de la Mission locale intercommunale.
• 3 779 demandeurs d’emploi à Tremblay au 2e trimestre 2018.
• 15 000 passages à la Boutique club emploi en 2017, 3 000 entretiens conseils.
Trois questions à Céline Fréby, adjointe au maire déléguée à l’insertion et à l’économie sociale et solidaire.

Comment la ville s’investit-elle pour favoriser emploi et insertion ?
Depuis de nombreuses années, la municipalité agit comme un bouclier social pour pallier un manquement budgétaire des institutions. Cet engagement s’illustre par le travail des services de la ville et par le soutien financier et logistique à des dispositifs et des initiatives qui favorisent l’accès à l’emploi, notamment des jeunes, avec la Mission locale, l'OMJT. Cette politique volontariste est essentielle pour favoriser l’insertion et l’accès à l’emploi.
Quels sont les moyens dont la municipalité dispose ?
Le Groupe emploi insertion (GEI) s’emploie à créer du lien entre les partenaires locaux et à mutualiser les compétences. C’est un dispositif très précieux et efficace sur le territoire. Parmi les structures membres, la Boutique club emploi propose des actions en amont pour lever les freins à l’emploi des habitants en difficulté, puis accompagne et consolide.
La Mission locale, soutenue financièrement par la ville, assure également un suivi des 16-25 ans. Dans l’accompagnement des plus fragiles, le service Projet emploi insertion oriente les allocataires du RSA sur le long terme. Dans un contexte budgétaire contraint, le GEI a ainsi permis de maintenir une cohésion et une qualité des actions.
Comment continuer de développer ces dispositifs avec ces contraintes budgétaires ?
Notre volonté est de moins dépendre des financements extérieurs. L’Économie sociale et solidaire (ESS) peut apporter des réponses aux problématiques de l’insertion professionnelle et sociale, ainsi qu’écologiques. L’objectif est de lui donner plus de visibilité. Des passerelles existent entre les services d’insertion et le tissu associatif. La Régie de quartier travaille par exemple à l’insertion par l’activité économique, les Jardins solidaires cultivent le lien social et l’insertion via la nature… Cette économie offre de nombreuses possibilités.
Situer
Auteur : Aurélie Bourillon
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