Danse
Alors on danse !
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2008
Hamid Ben Mahi fait partie des trois premiers chorégraphes en résidence accueillis à Tremblay. Cette année-là, il monte Les labos et choisit de réunir des artistes tremblaysiens et d’autres venus de divers horizons. L’idée est de travailler au coeur des quartiers de la ville. Ils partagent la vie de l'école Rosenberg, l’équipement jeunesse, le collège Descartes, le lycée Hélène Boucher, le foyer Adoma ainsi que celui du Vert-Galant. Ils passent une journée dans chaque lieu avec le défi de présenter chaque jour une forme artistique. Une restitution s’est ensuite tenue sur le plateau du théâtre.
2010
Avec Herman Diephuis qui débute sa première résidence à Tremblay, les arts plastiques alimentent la danse. Lors des Journées du patrimoine, il présente D’après JC dans l’église du Vieux-Pays. Cette pièce, inspirée des peintures de la Renaissance représentant la Vierge Marie et son fils, intègre dans une scène les élèves des cours d'arts plastiques de la MJC Espace Jean-Roger Caussimon. La même année, le chorégraphe travaille avec les élèves de Romain Rolland à une pièce s’inspirant de deux tableaux : Le Radeau de la Méduse et La Liberté guidant le peuple. Elle aura pour nom La liberté guidant Romain Rolland.
2011
Le premier 3D Danse dehors dedans naît au parc de la Poudrerie. Il fait le lien entre Sevran, Tremblay et Villepinte. Depuis, chaque année, pour l’ouverture de saison, les artistes en résidence élaborent une programmation inédite en extérieur. 2011 est aussi l’année de la première participation du TLA au festival d’Avignon. Avec le Forum du Blanc-Mesnil puis avec le théâtre Gérard Philipe de Saint-Denis, la Belle Scène Saint-Denis investit la Parenthèse, dans les remparts de la cité des Papes, et permet aux artistes de présenter leurs créations aux professionnels venus du monde entier.
2014
L’italienne Ambra Senatore monte un orchestre exceptionnel sur l’Esplanade des droits de l’Homme. Les interprètes, simples habitants étaient parfois logés aux fenêtres donnant sur la place, munis de casseroles et d’ustensiles de cuisine et accompagnés des élèves du conservatoire de l’Odéon.
2015
Amala Dianor débute sa résidence qui durera deux ans. Il se lance dans un projet ambitieux : recréer une de ses pièces De(s) génération avec des danseurs venus de tout le territoire. Plus de soixante heures de travail auront été nécessaires pour que naisse Regeneration qui sera présentée lors de CQFD au théâtre.
2016
En s’installant trois jours durant chez trois Tremblaysiens, Mickaël Phelippeau va investir, en leur absence et avec un grand respect, leur univers et leur intimité. Une expérience qu’il livrera dans trois Portraits fantômes et qui a très fortement marqué les habitants volontaires.
2017
Lors de 3D, Satchie Noro crée Sillas (chaises en espagnol) avec des habitants. Une pièce qui interroge nos rapports à un objet du quotidien, loin d’être dénué de poésie. Dans le jardin des cultures, la Cocina Pública des amis chiliens de l’artiste, à la fois cuisine éphémère et théâtre, a rassemblé les gourmets du territoire lors d’un joyeux banquet.
Yes we dance !
Depuis des semaines, Tremblaysiens et habitués du TLA répètent au théâtre et préparent la grande fête qui se profile le 24 mars. À l’origine du « Yes we dance ! » : embarquer le public dans une danse collective. Ou plutôt des danses collectives. La quasi totalité des 25 artistes présents le 24 mars ont en effet chacun concocté une petite chorégraphie accessible à tous, présentée (et décomposée) dans une vidéo. Pour celles et ceux qui souhaiteraient s’entraîner pour entrer dans la danse, les tutoriels sont consultables sur le site dédié à la soirée du 24 mars : cestpossible-tla-tremblay.com.
Trois questions à Emmanuelle Jouan, directrice du théâtre Louis Aragon.
Quelles ont été les grandes évolutions du projet Territoire( s) de la danse durant ces 10 ans ?
La principale évolution se situe au niveau du développement territorial, qui est une de nos missions en tant que scène conventionnée. Nous avons donc commencé avec Tremblay, puis nous avons élargi à Terres de France [l’ancienne communauté d'agglomération, ndlr], puis Aulnaysous-Bois, le Blanc-Mesnil, la Seine-Saint-Denis jusqu'au festival d'Avignon.
La première année, en 2008, il a fallu faire connaissance avec le territoire, avec les Tremblaysiens, mais le format de résidences artistiques est resté le même. Une partie des moyens va à la création, une autre à la diffusion du répertoire de la compagnie en résidence et la dernière va à l’invention, à la rencontre avec les habitants. Ce modèle est celui sur lequel nous avons assis Territoire(s) de la danse et aucune de ces trois parties ne doit prendre le pas sur les autres.
Comment la danse contemporaine a-t-elle trouvé une place de choix à Tremblay ?
C’est l’histoire des politiques culturelles, celles menées par Jack Lang [alors ministre de la Culture, ndlr] à un moment où, dans les années 1980, la danse contemporaine explose en France. La directrice du Centre culturel Aragon, Josette Joubier, a senti les choses et a commencé à faire venir des chorégraphes. En 1991, Tremblay devient « Plateau pour la danse » avant de devenir, en 2008, une scène conventionnée.
Quid des 10 prochaines années ?
Il faut continuer, surtout ne rien lâcher. Continuer les résidences. Nous sommes en train de travailler sur une cartographie des territoires et de nos partenaires. Nous avons constitué au fil de ces 10 ans, avec les artistes, les habitants, tous nos partenaires, les centres sociaux, les groupes scolaires, une communauté liée à un projet artistique. C’est ce qui explique la diversité des publics dans la salle du théâtre. Si nous arrêtons de travailler ainsi, nous retournerons en arrière.
Situer
Auteur : Mathilde Azerot
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