Théâtre
« Vols en piqué est un spectacle très collectif »
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© Fabien Luszezyszyn
Vous connaissez bien le théâtre Louis Aragon…
Oui, ils accueillent régulièrement nos créations. Ils sont très présents depuis de nombreuses années à nos côtés. Il y a une fidélité, une continuité.
Racontez-nous Vols en piqué, cette reprise de sketchs de l’artiste allemand du début du 20e siècle, Karl Valentin
Vols en piqué est le titre du premier sketch que nous jouerons. C’est une sorte de spectacle-cabaret avec une multitude de petites saynètes, sous forme de sketchs, c’est aussi un spectacle musical, il y a beaucoup de chansons. Au départ, c’est Sylvie Orcier, scénographe et complice depuis de nombreuses années, qui a commencé la mise en scène de ce spectacle. Je l’ai ensuite rejointe.
C’est un spectacle très collectif, je l’aime énormément. Tout le monde participe. Le régisseur-son joue de la clarinette à la fin du spectacle, la costumière-habilleuse avec qui je travaille depuis longtemps participe aussi à une mini-saynète. Dans le spectacle, tout le monde joue de la musique, on s’est tous mis à un instrument.
Qu’est-ce qui vous séduit dans l’oeuvre de Karl Valentin ?
Il a toujours refusé de jouer à l’intérieur des théâtres, il a toujours joué dans des brasseries. Ses scènes étaient dites devant des gens qui mangeaient, bougeaient, sortaient, entraient. Il a commencé à écrire avant la Première Guerre mondiale, puis a continué pendant et après, mais également pendant la Seconde. C’est un parcours d’histoire à l’intérieur de ses sketchs, qui sont loufoques mais aussi politiques.
Il y a un côté social chez ce clown allemand qui m’a énormément séduit. Il a eu beaucoup de succès à une époque et a fini un peu dans l’ombre. C’est assez cynique, un peu noir, un peu piquant, populaire. On cherchait une forme de spectacle où on pouvait tout faire nous-mêmes. Le principe était de partir sur les routes avec notre camion. Il y a un côté très forain avec ce spectacle-là.
Quel est le lien entre Vols en piqué et vos autres pièces ?
L’esprit de troupe. Je suis très attaché au texte, bien sûr, mais j’ai une tendance à mettre l’acteur en avant. Ça me fascine. Et puis, il y a l’aspect social de mes spectacles. En ce moment, nous sommes en train de jouer Jamais seul de Mohamed Rouabhi, une oeuvre humaniste et populaire, qui parle des gens. Ce que j’aime, c’est mélanger la grande histoire, par quoi le monde est traversé, et l’intérieur de ce monde, les gens, nous.
Vous allez transformer le TLA en cabaret ?
Oui. Déjà, notre petite scène ressemble à un cabaret, puis il y a un sketch où le public participe. C’est un théâtre très adressé, en prise direct avec le public, avec notamment un numéro de magie très particulier.
Quels sont vos prochains projets ?
En ce moment, nous sommes en tournée avec Jamais seul. Je suis aussi en répétition avec le théâtre de la Poudrerie à Sevran, pour un spectacle en appartement. Claire Lasne Darcueil, la directrice du Conservatoire supérieur national d’art dramatique de Paris, a par ailleurs écrit une pièce après avoir rencontré et interviewé une multitude de jeunes filles qui racontent comment elles voient leur avenir. Je monte cette pièce avec deux actrices. La première aura lieu le 2 mars à Sevran.
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Auteur : Mathilde Azerot
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