Environnement
Un arrêté anti-pesticides au Vieux-Pays
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Le maire François Asensi a signé un arrêté le 9 septembre interdisant l’épandage au Vieux- Pays de tous les pesticides, dont le glyphosate, à moins de 100 mètres des habitations, de l’école André Malraux et du ru du Sausset. En septembre, plusieurs villes avaient décidé de restreindre ou d’interdire sur leur commune l’usage des pesticides alors qu’un décret du gouvernement fixant la distance minimale entre les zones d’épandage et les habitations doit être publié à l’automne. Ce projet de décret envisage d’établir une distance minimale de 5 à 10 mètres en fonction des cultures et des pesticides utilisés. Des distances jugées insuffisantes par nombre d’organisations de défense de l’environnement.
Une soixantaine de villes
« Cet arrêté n’est pas dirigé contre les agriculteurs du Vieux-Pays avec lesquels nous entretenons de bonnes relations, nous appliquons le principe de précaution pour protéger les habitants du Vieux-Pays, assure François Asensi. J’entends d’ailleurs les rencontrer pour échanger avec eux sur leur activité. » Le maire a par ailleurs demandé que des analyses de l’eau du robinet, du ru du Sausset et des terres jouxtant les jardins familiaux soient réalisées. Ces résultats seront rendus publics courant octobre.
Au moins une soixantaine de villes ont déjà adopté un arrêté similaire à celui de Tremblay. Cet arrêté peut donner lieu à un recours en justice, la préfecture pouvant saisir le tribunal administratif pour demander son invalidation. « La Ville prendra ses responsabilités, poursuit François Asensi. Au-delà de ce décret, nous envisageons très sérieusement de consacrer des parcelles à des cultures urbaines et biologiques. »
Qu’est-ce que le glyphosate ?
Le glyphosate est un herbicide. Seul, il est peu efficace, mais les industriels y ajoutent des produits chimiques pour le rendre plus actif et faciliter son absorption par les plantes. La molécule pénètre par les feuilles et se diffuse jusqu'aux racines. Cet herbicide total tue donc toutes les plantes sans distinction – excepté celles génétiquement modifiées pour lui résister. Une méthode radicale qui n'empêche pas de semer ou de replanter environ une semaine après sa pulvérisation.
Ce qu’ils en pensent

Aline Haye et Roger Boussault, habitants des Cottages depuis 12 et 4 ans
A.H. : Nous aimons beaucoup venir nous promener au Vieux-Pays et cet arrêté me rassure pour les gens, il y a tellement de maladies. Si j’habitais à côté d’un champ, j’aimerais bien qu’on me protège.
R. B. « Aujourd’hui, on parle beaucoup d’écologie, il faut aussi savoir relativiser. Par exemple, sur le bio, si on était certains à 100 % que c’est bien du bio… et puis, ça a un coût. Pour ma part, je suis plutôt favorable à une agriculture raisonnée. »

Fatima Bendjebbour, habitante du Vieux-Pays depuis 11 ans
C’est une très bonne décision pour nous protéger et protéger les enfants car 5 ou 10 mètres, ce n’est pas assez ! La première fois que je suis arrivée ici, je me suis dit "je suis à la fois à la campagne et en ville" et c’est ce que j’aime. Mais c’est vrai que les pesticides, ça m’inquiète.

Cédric Montel, habitant du Vieux-Pays depuis 3 ans
Je trouve super que le maire ait pris cet arrêté. Je viens de Grenoble et, là-bas, ils ont interdit les pesticides. Plus on élimine ces produits, mieux c’est, mais c’est vrai que c’est compliqué. J’essaie un peu de manger bio, mais je ne suis pas certain que le bio vendu en supermarché le soit vraiment… En revanche, quand je vois les jardins familiaux, ça, ça me donne envie !
Auteur : Pierre Grivot
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