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Du 30 juillet au 11 août derniers, des délégations du monde entier, dont une composée de jeunes Tremblay-en-France s’est rendue au Japon pour participer à la Course pour la paix. Conseillère municipale déléguée au budget et à la promotion du sport féminin, Célia Bouhacine, 33 ans, accompagnait cette délégation. Elle répond à nos questions. 

D’Hiroshima à Nagasaki en courant 

En tant que conseillère municipale, vous avez été chargée d’encadrer la visite de la délégation tremblaysienne au Japon. Dans quelles villes s’est-elle rendue ? Qu’a-t-elle fait sur place ? 

La visite de la délégation tremblaysienne au Japon s’est déroulée du 30 juillet au 11 août. Après un long voyage, nous avons atterri à Tokyo, où nous sommes restés quelques jours pour plusieurs raisons : nous acclimater à l’environnement, rencontrer officiellement l’Ambassade de France et la Fédération locale organisatrice de la Course pour la Paix (NJSF), découvrir un peu la culture japonaise, participer à des courses d’entraînement malgré la chaleur et l’humidité, et partager des moments conviviaux avec les bénévoles qui nous accueillaient. Ensuite, nous nous sommes rendus à Hiroshima, avant de rejoindre Nagasaki, en courant, dans le cadre de la Course pour la Paix. 

De qui était composée cette délégation ? 

Elle était composée de huit jeunes de Noisy-le-Sec, de huit jeunes de Tremblay-en-France et de quatre représentants de la Fédération Sportive et Gymnique de Travail (FSGT93), ainsi que d’une éducatrice, d’une coach sportive, du directeur de l’office municipal de la jeunesse tremblaysienne (OMJT) et de moi-même 

Combien de temps avez-vous travaillé sur ce projet ?

Le projet a nécessité plusieurs mois de préparation. Le groupe s’est entraîné deux fois par semaine, mais a également participé à des groupes de travail pour comprendre l’histoire Hiroshima et de Nagasaki, ainsi que la genèse de cette Course pour la paix qui reste plus que jamais nécessaire dans le contexte international actuel. L’Histoire explique beaucoup de choses, et se documenter, chercher à comprendre différents points de vue, c’était aussi l’un des objectifs de ce projet. 

« Deux villes marquées par l’horreur »

Hiroshima et Nagasaki sont des villes aux symboles forts ; pouvez-vous en parler ?  

Hiroshima et Nagasaki sont deux villes profondément marquées par l’horreur. Se trouver aujourd’hui dans ces lieux, 80 ans après les bombardements, et voir la vie, l’environnement, la reconstruction, c’est un choc ! Ces villes portent la mémoire d’une tragédie, mais sont aussi devenues des symboles universels de résilience et de paix. Elles nous rappellent à quel point il est urgent de protéger l’humanité des armes de destruction massive. 

Pensez-vous que ce type de manifestation puisse contribuer à renforcer la paix dans le monde ? 

Oui, je suis convaincue que ces courses ont toute leur place dans la lutte pour la paix. Nous traversons une période instable et offrir à la jeunesse l’occasion de voir au-delà de leur quotidien, de mesurer la chance de vivre dans un pays en paix, c’est essentiel. Cela en fait de véritables ambassadeurs de la paix. Les visites des musées de la guerre, les échanges avec les survivants… ce sont des expériences qui marquent à vie et qui donnent envie de s’engager pour un avenir sans violence. 

Les conflits sont nombreux actuellement sur la planète. Lequel vous inquiète le plus et pourquoi ? 

On ne peut pas hiérarchiser les conflits, chacun d’eux est une tragédie humaine. Ce qui m’inquiète le plus aujourd’hui, c’est que malgré l’époque de surcommunication dans laquelle nous vivons, malgré les images terribles qui nous parviennent de Gaza, du Congo, de l’Ukraine et d’ailleurs, cela ne suffit pas à déclencher une véritable action internationale. En tant qu’élue, je m’inquiète aussi de la place de la géopolitique : sommes-nous encore capables de négocier la paix ? Le droit international, qui devrait être notre socle commun, est fragilisé. Et quand ce droit est affaibli, c’est le risque de voir les conflits se multiplier en cascade. 

Les jeunes de la délégation ont-ils été sensibilisés en amont à la paix sur terre et à la situation géopolitique actuelle ? 

Bien sûr. Un véritable travail de sensibilisation et de recherche a été mené en amont et il s’est poursuivi sur place. L’éducation populaire passe aussi par la culture de la paix. Au Japon, nous avons rencontré de nombreux élus locaux qui ont formulé des vœux de paix dans le monde et notamment pour Gaza. Nous avons également constaté une forte mobilisation en soutien au peuple palestinien, présente partout dans le pays. Les jeunes ont alors pris conscience que la culture de la paix n’a pas de frontières, ni de nationalité. C’est un message universel qui les a profondément marqués. 

« Dormir sur des futons et sans douches... » 

Avez-vous des anecdotes à raconter concernant la délégation tremblaysienne sur place ? 

J’ai été fière du groupe de jeunes durant tout le séjour. Fière de leur performance sportive mais surtout fière de leur engagement, de leur curiosité, de leur résilience. L’ambassadeur de France au Japon nous a remerciés et a félicité les jeunes pour la pertinence des questions posées et la qualité de notre échange ! Et je ne vous parle pas de leur bienveillance et de leur solidarité en toute épreuve. Petite anecdote : dormir tous ensemble dans un temple, sur des futons et sans douches, ce n’était pas disons habituel, mais ça a beaucoup fait rire les jeunes et moi aussi. Ce moment a même permis de désacraliser un peu mon rôle d’élue : on est liés pour de bon maintenant. 

Était-ce la première fois que vous vous rendiez au Japon, et que pensez-vous de ce pays ? 

Malgré une quarantaine de pays visitée, c’était la première fois que je me rendais au Japon ; si je dois retenir une chose, c’est la discipline. Nous avons par exemple assisté à une manifestation le 9 août à Nagasaki et l’ordre était de rigueur ; cela nous a tous surpris à l’aune de notre regard de Français. 

Cette opération sera-t-elle reconduite l’an prochain ? 

L’organisation de cette opération reste à définir pour l’an prochain, mais nous ferons tout pour renforcer encore plus notre engagement en faveur de la paix, à Tremblay, en Seine-Saint-Denis et au-delà. 

Le 21 septembre, Journée internationale de la paix, des courses vont être organisées à Tremblay. De quelle heure à quelle heure ? A quel endroit ? Des courses de quels types ? Destinées à quel public ? Dans quel but ? 

La Course pour la Paix, qui aura lieu le 21 septembre à Tremblay à l’occasion de la Journée internationale de la paix, sera ouverte à tous : sportifs ou non, en famille ou entre amis. L’objectif est simple mais essentiel : marquer notre souhait d’une paix durable dans le monde. Tout au long de l’année, différents services et associations mènent des actions pour la paix et cette journée symbolique permet de rassembler toutes ces forces vives autour d’un même message.

Licenciée en droit et en économie-gestion, Célia Bouhacine est titulaire de deux masters à Paris-Assas : un en finances de marchés et un en banque-finances. Directrice administrative et financière dans le secteur bancaire, Célia Bouhacine est engagée dans le mouvement sportif local, à différents postes : joueuse de basket, arbitre bénévole, entraîneur et vice-présidente.