En ce jeudi matin de juillet, dès 10 heures, ils étaient une douzaine de jeunes, âgés de 16 à 18 ans, réunis dans le Parc, encadrés par Thomas Dumont, animateur social environnement à l’espace Angela-Davis. Ils se sont d’abord rendus à la mare pour écouter les explications avisées de Benjamin Reccio, animateur nature qui a évoqué la faune (de nombreux amphibiens – tritons, salamandres, grenouilles, etc. -, canards, poules d’eau, etc.) et la flore. À cette occasion, les élus Catherine Letellier et Bernard Chaboud ont encouragé les jeunes à rester sensibles à la biodiversité.
« Dans ce parc urbain de 11 hectares, de chênes et de charmes, il y a aussi des espèces invasives et exogènes », explique Thomas Dumont. « Par exemple, le laurier palme qui vient d’Amérique du Sud et dont les graines ont été apportées par les oiseaux. Il faut donc réguler, sinon on est confronté à un déséquilibre au niveau de l’écosystème. En revanche, en Amérique du Sud, le laurier palme n’est pas considéré comme invasif grâce au climat ; c’est un peu la même chose avec la renouée du Japon. Il n’y en a pas ici, dans le parc… »
« Des petites graines que l’on sème »
À ses côtés, deux animateurs encadrants, Clara et Yusuf, qui invitaient les jeunes gens à se munir de scies, bêches et pelles pour déterrer les invasifs. « Ces opérations, ce sont un peu comme des petites graines que l’on sème », estime Clara. « Elles permettent aussi les rencontres entre jeunes car ils viennent de différents quartiers de la ville. Certains d’entre eux ont ensuite projeté de s’inscrire aux Jardins solidaires. »
Sur place, côté participants, les commentaires étaient positifs. Nour, 18 ans, étudiante en géographie aménagement, est comblée car, dit-elle, « ce dispositif est en rapport direct avec mes études et la nature. J’ai découvert des choses. Et puis, on est rémunéré : 150 € pour y avoir participé. » De quoi ravir Estelle Davoust, adjointe au maire, déléguée au Développement durable, présente lors de cette matinée.
Une pluie de projets durables
Les jeunes du Campus écolo (ex chantiers citoyens) et des élus se sont retrouvés, vendredi matin, à la Maison du Monde. Le but était de dresser un bilan de la session du mois écoulé et de présenter les nouveaux projets. Le premier, porté par Nour, Lisa et Didier, est la création d’un parc dédié aux oiseaux avec l’aménagement d’espaces protégés, l’installation de nichoirs et de mangeoires, la création de parcours pédagogiques, l’organisation de visites guidées, le tout en relation avec la Ligue pour la Protection des Oiseaux (LPO).
Adjointe déléguée au développement durable, Estelle Davoust a rappelé que Tremblay détenait la dernière colonie de moineaux friquets de Seine-Saint-Denis. Quant à Michel Bodart, conseiller municipal délégué au sport professionnel et de haut niveau, il a demandé si des actions pouvaient être mises en place rapidement et s’est interrogé sur le coût.
Boutique solidaire et rap écolo
Le deuxième, intitulé Pourtous et développé par Julie, Joshua et Dina, repose sur la mise en place d’une boutique solidaire de vente de vêtements dans le but de parvenir à « une consommation responsable, de lutter contre la pauvreté et de créer du travail pour les jeunes de 16 à 20 ans. » Le troisième, imaginé par les jeunes Yousra, Founé et Aminata, consiste à généraliser la pratique des récupérateurs d’eau de pluie, « un système peu coûteux, simple pour un geste responsable et écologique. »
Estelle Davoust a rappelé que des récupérateurs avaient été installés dans toutes les écoles de la ville. Quant au quatrième, amené par Yassin, Marwan et Anis, il contient, en fait, trois sous-projets : la création d’une épicerie solidaire, d’un rap écolo « pour sensibiliser les jeunes » et d’une buvette événementielle. Unanimes, les élus ont qualifié d’innovante la partie musicale. Les trois jeunes donnèrent un aperçu de ce que ça pouvait donner, en interprétant en direct devant l’assistance un morceau de hip-hop de bonne facture qui fut largement applaudi.
« Tout cela donne vraiment envie d’agir », comme le soulignèrent les encadrants Clara et Yusuf à l’heure du bilan.