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Enfant, il se voyait bien devenir astronaute. « J’étais bon élève, j’ai été au lycée Henri-IV à Paris, mais j’ai appris que pour espérer embarquer dans une fusée, il fallait d’abord être militaire, alors ça ne m’a plus intéressé. Et j’ai décidé de me concentrer sur mon deuxième choix : la médecine », explique Patrick Laugareil, le directeur général de la société Imagerie médicale de la Plaine de France (IMPF). Né en 1956,ce fils d’une infirmière qui a élevé seule ses enfants a grandi dans un milieu modeste ; il dit croire à l’ascenseur social.

En 1975, il est reçu à son concours. Il rejoint quelques années plus tard la clinique du Vert-Galant à Tremblay, comme radiologue. « Vous savez, c’est fascinant, la radiologie, car il y a à la fois un côté humain et un côté technique. On peut “voir” dans les gens : c’est magique ! On a un peu l’impression d’être un magicien, voire un chamane. Et on sait d’emblée quel traitement il faudra administrer et quel est le pronostic pour la personne. Le côté humain consiste à savoir quoi dire exactement, même si nos études ne nous ont pas toujours bien préparés à cela », souligne le médecin, qui a eu très tôt pour ambition de créer un modèle de coopération territoriale.

Ainsi est née la société Imagerie médicale de la Plaine de France, qui dispose désormais d’un réseau d’établissements interconnectés et couvre une grande partie du département. Le tout, grâce à l’utilisation d’outils de communication modernes et d’une technologie radiologique très innovante, dans le cadre d’un partenariat public-privé.

Tout est parti du centre d’imagerie de l’hôpital privé du Vert-Galant à Tremblay, qui n’a cessé de grandir depuis sa création en 1967. Une implantation à l’hôpital privé de l’Est parisien (HPEP) à Aulnay-sous-Bois, puis une autre au Blanc-Mesnil, à l’hôpital privé de la Seine-Saint-Denis (HPSSD) ont permis la structuration définitive d’IMPF.

500 000 rendez-vous par an

Le développement s’est poursuivi avec l’ouverture de cabinets – à Villepinte, Sevran, Montfermeil, Villemomble, Bondy –, mais aussi d’une maison médicale à Drancy, ainsi que d’une activité libérale au sein du groupe hospitalier intercommunal situé à Montfermeil. « En créant un tel réseau, nous permettons aux patients d’avoir toute l’imagerie moderne près de chez eux : scanner, IRM, radiologie, mammographie et échographie. N’oublions pas que la Seine-Saint-Denis est un désert médical dans un milieu urbain très dense. Avec l’IMPF, nous investissons le coeur des villes et nous mettons ainsi en place un véritable maillage urbain », assure le directeur général.

La structure est donc constituée d’acteurs privés, comme le groupe Ramsay, mais aussi de cabinets de ville, de maisons de santé et d’établissements publics hospitaliers. Elle compte quelque 350 salariés, dont une cinquantaine de radiologues, mais aussi un data center employant cinq informaticiens, et enregistre quelque 500 000 rendez-vous annuels.

« Les radiologues communiquent entre eux grâce à un chat interne et les examens peuvent être visualisés, comparés et interprétés depuis n’importe quelle structure. L’informatique est au coeur de notre réseau : elle nous permet un partage continu d’informations entre les différents sites », ajoute le docteur Laugareil, qui se félicite de la révolution technologique silencieuse qu’a entraînée la pandémie. « Regardez simplement les progrès qu’a accomplis la télémédecine ! », fait valoir le sexagénaire, qui estime que « les machines buguent moins que les êtres humains » et qui rêve « d’une voiture qui se conduirait toute seule ».

Grand voyageur

En attendant, il veut continuer à se battre pour répondre à la demande de soins dans son département. « Le territoire m’intéresse ! J’en ai marre que l’on critique sans cesse la Seine-Saint-Denis, alors que c’est un département avec beaucoup de potentiel : n’oublions pas que c’est le plus jeune de France ! Il y a plein de bonnes volontés ici, mais on ne retient trop souvent qu’une vision négative », déplore le spécialiste, qui partage son temps entre Drancy, Tremblay et Aulnay-sous-Bois, notamment.

Un agenda très chargé qui ne l’empêche pas d’avoir d’autres engagements : il est ainsi en charge des relations entre les villes et les hôpitaux au sein du Conseil de l’Ordre des médecins et il occupe des fonctions au sein de deux communautés professionnelles territoriales de santé. Il est également actif au sein de l’Association progrès du management (APM), une association professionnelle internationale de dirigeants active dans le domaine de la formation managériale.

Mais combien de temps durent donc ses journées ? Elles ne s’arrêtent sans doute jamais, car ce grand lecteur confie adorer l’histoire : grand voyageur, il vous parlerait pendant des heures de la destinée des civilisations maya ou aztèque, ou encore de l'histoire du Japon. Sans compter sa passion pour la pêche… « Le maître mot, c’est déléguer ! Je passe mon temps à cela, en fait. Le secret est de toujours s’entourer de gens meilleurs que soi et de se rappeler – et c’est pareil pour tout le monde – que l’on ne fait bien que ce que l’on aime bien faire. »