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Dans ce contexte difficile, Yamina Rignault, la nouvelle présidente de l’Association tremblaysienne pour le cinéma, reste néanmoins confiante pour l'avenir.

Elle se souvient de la première fois où elle est entrée dans un cinéma. Elle ne sait plus très bien de quel dessin animé de Walt Disney il s'agissait, mais elle se rappelle sa joie intense. " J'avais sans doute une dizaine d'années, et c'est ma mère qui m'y a emmenée. Ce n'était pas courant à l'époque ! C'était une surprise, annoncée à la dernière minute. Était-ce pour Cendrillon, ou bien La Belle au bois dormant ? Je ne suis plus très sûre... Mais ce dont je suis certaine, c'est que cela m'a procuré énormément d'émotions. J'étais tellement excitée ! Un peu comme ce jour où des voisins qui venaient d'acheter une télé noir et blanc nous avaient invités chez eux pour regarder Zorro ", se remémore Yamina Rignault.

L'amour du cinéma n'a plus quitté cette fille d'une Bourguignonne et d'un poseur de rails algérien. La voilà désormais présidente de l'Association tremblaysienne pour le cinéma (ATC). Après avoir vécu à Aulnay-sous-Bois et Sevran, Yamina a fréquenté les salles du Jacques-Tati dès son installation à Tremblay en 1997 ; elle y a accompagné son petit-fils et ses neveux et y va encore avec son compagnon ou des amis.

Ancienne militante syndicale à la retraite depuis 2013, la sexagénaire a toujours été engagée dans l'associatif. Elle est présidente d'une association qui donne des cours de peinture à Sevran et y prend elle-même des leçons. Elle est aussi passionnée de lecture. Mais ce qui l'anime avant tout, c'est de soutenir le cinéma Jacques- Tati - équipement à rayonnement régional - ainsi que les autres équipements culturels de la ville.

" Le Tati doit conserver sa singularité "

" J'étais adhérente de l'association et l'on m'a proposé d'intégrer le conseil d'administration. En octobre dernier, quand nous nous sommes réunis, j'ai accepté que ma candidature soit proposée. Être présidente de l'ATC est une manière pour moi de m'investir dans cette ville qui m'a tant donné ", résume l'habitante du Vert-Galant. L'objet de l'ATC, qui compte aujourd'hui quelque 300 adhérents, est de travailler avec les salariés du cinéma à la promotion et à la diffusion de films qui s'adressent tant à un public averti qu'à l'ensemble de la population. Mais aussi d'organiser des rencontres avec des cinéastes (comme celle qui a eu lieu récemment avec Aïssa Maïga), des actrices et des acteurs, et plus largement tout type d'événement qui attire du public.

" Bien sûr, le Jacques-Tati doit conserver sa singularité, celle d'un cinéma d'art et d'essai - ce qui est loin d'être facile dans le contexte actuel, marqué par l'ouverture de grands complexes, comme celui inauguré en juin dernier à Claye-Souilly. Il y a aussi le streaming, qui a largement modifié les habitudes des gens ", énumère celle qui a longtemps travaillé comme secrétaire dans le privé, avant d'être embauchée par la mairie d'Aulnay-sous- Bois. La crise sanitaire, avec son lot de confinements, de restrictions de déplacement et de fermetures des lieux culturels, n'a évidemment rien arrangé. Les scolaires notamment ne bénéficient plus guère de sorties cinéma depuis deux ans, sans compter l'arrivée du passe vaccinal.

Un sacré défi

" Je veux m'investir pour faire vivre ce cinéma pour qu'un maximum de Tremblaysiens y viennent. " Comment s'y prendre ? " S'il existait une recette miracle, ça se saurait ", lance Yamina, qui ajoute : " Nous sommes dix-sept membres au conseil d'administration : il nous faut déjà apprendre à bien nous connaître, à travailler ensemble et à définir des priorités d'action. " Et d'autant que la période n'est pas la plus sereine, car il arrive fréquemment depuis deux ans qu'un distributeur retarde au dernier moment la sortie d'un film, préférant attendre des jours meilleurs. Cela a encore été récemment le cas, avec Qu'est-ce qu'on a tous fait au Bon Dieu ?, le troisième volet d'une série entamée en 2014.

" Nous nous disons en tout cas que nous n'avons pas à rougir de la programmation, qui propose beaucoup de films de qualité, dans de bonnes conditions d'accueil, avec en plus une équipe très investie. C'est un vrai lieu de convivialité ici, les gens se rencontrent. Et tout cela sans pop-corn ", sourit la cinéphile, qui a été marquée, en octobre dernier, par la présence de Mathieu Amalric, venu présenter le dernier film qu'il a réalisé, intitulé Serre moi fort. " On ne pouvait plus l'arrêter de parler ! ", se souvient, ravie, la nouvelle présidente. Avant de lancer ce message : " Rejoignez notre association, pour aider à développer l'activité du Jacques-Tati. Je sais que c'est un sacré défi, mais on va y arriver ! "