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« J'ai eu un beau parcours », s'exclame Danièle Chopard-Lallier. Née en 1957 à Casablanca, elle a quitté le Maroc à l'âge de 15 ans. Sa famille s'est posée à Chalon-sur-Saône avant de s'installer à Paris. Leur fille a effectué toute sa carrière professionnelle au sein de la direction régionale des Douanes à Roissy, où elle est entrée en 1976.

« D'abord simple agent des douanes, je suis plus tard devenue cadre. À ce poste, il fallait un certain doigté », souligne la désormais retraitée, « venue au yoga en 1981, pour trouver un équilibre, une stabilité et un bien-être général : comme beaucoup d'habitants de la région parisienne, j'étais alors confrontée au stress et au surmenage, et la pratique du yoga m'a aidée à me recentrer », confie la Tremblaysienne, qui a élu domicile dans la commune en 1989.

Elle dit avoir navigué de cours en cours, de prof en prof, sans en trouve run qui répondrait à ses attentes. « Il m'arrivait parfois de suivre deux à trois cours différents sur une même période, se souvient l'intéressée. J'avais envie d'approfondir cette discipline, mais je n'arrivais pas à aller au-delà d'une certaine superficialité. J'étais considérée comme douée pour la réalisation des postures, mais ce côté physique ne me satisfaisait pas : je cherchais quelque chose de plus authentique, de plus complet  », détaille la présidente du Centre indo-francilien de yoga.

Cette association, qu'elle a créée, enseigne la pratique du yoga et du développement personnel selon la tradition indienne. Car le yoga, « c'est d'abord une discipline », fait remarquer la sexagénaire. « Il vise au bien-être physique et psychique. Il contribue à l'harmonie du corps et de l'esprit par la pratique de postures, d'exercices de respiration, de contrôle du souffle, de concentration et de méditation, de relaxation et de détente. »

" Quelle belle leçon pour mon ego ! "

Elle qui enseigne le yoga à Tremblay depuis 2011 rappelle que la racine du mot " yoga " est un mot sanskrit qu'on prononce yug et qui signifie " jonction “, ” lien " ou " union ". Pour cette fervente pratiquante, le yoga, « c'est sacré ! Il se transmet verbalement, de maître à élève ». Et de maître, elle en a trouvé un fameux, en 2005, lors d'une formation professionnelle qu'elle suivait à Tourcoing.

Il se nomme Virender Kumar Harit, mais tout le monde l'appelle Shammi. Originaire de New Delhi, il dit pratiquer le yoga depuis l'âge de 4 ans et l'enseigne depuis plus de quatre décennies. « Quand j'ai commencé avec lui, je me suis rendu compte qu'en fait, je ne connaissais rien au yoga. Quelle belle leçon pour mon ego ! » Shammi accepte de l'intégrer dans ses cours. « C'était un privilège car il ne prend que très peu de personnes, qu'il trie sur le volet. Il ne m'a pas épargnée ; ça a été très dur car il a fallu que je reprenne tout à zéro », glisse la professeure.

« Du coup, j'ai cultivé la persévérance, combattu le doute, et je me suis attachée à suivre cette discipline avec rigueur. J'ai arrêté de me disperser dans des activités inutiles, pour devenir encore plus exigeante et perfectionniste que Shammi. Je continue d'ailleurs toujours à apprendre avec lui. Avec lui, j'ai découvert le yoga traditionnel, dans sa globalité, dans son authenticité. »

Une orientation thérapeutique

En février, Danièle Chopard-Lallier a été distinguée par l'International Yogini Awards Ceremony and Conference, qui s'est tenue à Rishikesh, dans le nord de l'Inde, non loin de l'Himalaya. « J'étais très honorée et vraiment heureuse d'avoir obtenu cette récompense. Parce que c'est une reconnaissance de mon parcours et parce que j'ai été la première Française dans ce cas », fait valoir la sexagénaire, qui déplore cependant que le yoga soit devenu un phénomène de mode.

Si elle enseigne par ailleurs à Roissy depuis 2008, au sein de l'association sportive d'Aéroports de Paris, Danièle Chopard-Lallier se dit fière d'avoir créé son association à Tremblay. « Le yoga, c'est très vaste : il y a plusieurs milliers de postures ! En tout cas, je m'adapte à chacun et mes cours sont variés, avec des phases plus ou moins toniques. Je leur donne une orientation thérapeutique. Mes élèves, qui ont entre 30 et 70 ans, viennent pour combattre leur stress ou leur mal de dos. »

Aux participants, la professeure demande de venir avec un tapis, « antidérapant de préférence », une brique en liège ou en bois (sur laquelle on s'assoit pour redresser le bas du dos), et une sangle, « qui facilite la prise de la posture ». Quand on lui parle de l'avenir, la prof de yoga se demande déjà si quelqu'un prendra un jour sa relève. « Je suis tellement exigeante que je ne passerai pas le flambeau si facilement », souffle la passionnée, qui ne désespère pas de jouir d'un local dédié, pour éviter d'avoir à se disperser entre plusieurs salles de la ville.