Dans le cadre de la Semaine consacrée à l’Asie, organisée à la Maison du monde au Parc de Tremblay, le public a pu découvrir deux expositions « Sport à Beit Sira (Palestine) » et « Les Femmes kurdes et liberté ».
Depuis plusieurs années, la Ville s’est engagé pour la reconnaissance de l’état palestinien à côté de l’état israélien. Avant les JOP, l’ambassadrice de Palestine était venue planter un olivier de la paix à l’invitation du maire François Asensi ; des étudiants palestiniens sont actuellement accueillis à Tremblay. Déjà, en 2018, la municipalité avait envoyé des jeunes Tremblaysiens comme ambassadeurs au festival de la paix de Beit Jala, près de Bethléem. En collaboration avec Aubervilliers, une convention tripartite avait été signée ; elle portait sur des échanges culturels, artistiques et sportifs et sur le tourisme. Un an plus tard, une délégation de Beit Jala était accueillie à Tremblay afin de mieux connaître les pratiques touristiques ; puis, ce fut un projet de coopération sur le rugby féminin à sept.
« Regarder autrement la Palestine »
Lors du vernissage, Virginie de Carvalho, première adjointe, Philippe Bruscolini, adjoint délégué à la jeunesse, et Michel Bodart, conseiller municipal délégué au sport, ont rappelé l’historique du soutien de la ville à la Palestine. Chloé Levaton, de la Fédération sportive et gymnique du travail, a présenté l’exposition « Sport à Beit Sira » réalisée par la Ville de Montreuil et la FSGT, et constituée notamment d’une quinzaine de photographies et de commentaires. Elle a confié que son organisme défendait la pratique populaire du sport, qu’elle formait des animateurs dans diverses disciplines (volley, handball, athlétisme, rugby, etc.), et que certains œuvraient en particulier dans les camps de réfugiés, dont celui de Beit Sira. " Ces photos ont été prises entre 2019 et 2022 ; il s’agit d’une invitation à regarder autrement la Palestine.", dit-elle.
Afin d’assurer l’intermède musical, le chanteur Haitman et son oud blanc, a quitté son Food Truck (il est également cuisinier et gastronome) pour interpréter pendant une demi-heure des chansons palestiniennes. Il a demandé au public de reprendre les mélodies “ pour redonner de l'espoir aux enfants des camps de réfugiés ”.
Femmes kurdes si courageuses !
Enfin, Roselyne Kisa, de France Kurdistan, a procédé à une conférence déambulée autour de l’exposition « Les Femmes kurdes et liberté ». Composée de 13 portraits de femmes kurdes, elle émeut par la force, le panache et le courage de ces militantes qui, sans relâche, luttent contre les exactions de Daesh et de l’islamisme radical.
Parmi celles-ci, Fidan Dogan, dite Rojbin, devenue « la diplomate des Kurdes » (elle poussa les portes des associations et institutions françaises), assassinée dans son bureau de Paris avec Sakine Cansiz et Leyla Söylemez, le 9 janvier 2013 ; Nûdem Durak, a 22 ans, elle est condamnée à 19 ans de prison pour avoir chanté dans sa langue maternelle (elle fut aussi torturée et ses bourreaux lui abimèrent les cordes vocales) ; Jina Masha Amini, arrêtée par la police des mœurs pour « tenue indécente » (elle avait mal porté le voile), elle fut battue à mort ; Sakine Cansiz, cofondatrice du Parti des Travailleurs du Kurdistan, assassinée le 9 janvier 2013 à Paris, sur ordre des services secrets turcs ; Nadia Murad Basee Taha, vendue quatre fois, victimes de violences sexuelles et de la barbarie de Daesh, a obtenu le prix Nobel de la paix en 2018. Ces femmes courageuses ne peuvent inspirer que de l’admiration.
Les rendez-vous de la Maison du monde se poursuivent jusqu’au 10 août, le programme est accessible en cliquant ici

© Jean-Luc Vallet